43 / ESMÉE

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12 mai 2022, 07:31. Clamart.

J'éteins mon réveil et je referme les yeux quelques secondes. Je me sens tellement bien, je suis confortablement installée et je ressens du bien-être malgré ma légère migraine.

Je sens quelque chose d'humide chatouiller mon bras qui est en dehors du lit et je le bouge brusquement avant de tenter de me rendormir. Seulement, je sens la même chose mais sur mon autre bras cette fois-ci. J'ouvre les yeux et je lâche un cri de surprise quand je vois la chienne de Mathieu me lécher le bras.

En une fraction de seconde, je me rappelle des événements de la veille. Des heures que j'ai passées sur ce banc, de la pluie, du froid, de la fièvre, de Mathieu qui s'occupe de moi, de moi qui m'endors. Tout me revient.

Je tente de me redresser mais je suis bloquée par le gros bras de Mathieu autour de ma taille. Je jette un coup d'œil au polonais qui dort profondément sur le ventre, en m'enlaçant contre lui. Je suis coincée et très mal à l'aise, je me demande s'il a fait exprès ou s'il ne s'en est pas rendu compte.

Je caresse la chienne qui grogne et elle semble vouloir monter sur le lit mais je l'arrête. Je ne suis pas sûre que Mathieu soit d'accord qu'elle fasse ça, je ne vais pas prendre de liberté. Je joue alors avec la chienne qui s'amuse à tenter de me mordre.

Mon réveil se met à sonner une seconde fois donc je me précipite pour l'éteindre et ne pas réveiller le blond à côté de moi. Je me raidis quand je l'entends grogner, il n'est jamais de bonne humeur quand on le réveille contre son gré.

Il soupire bruyamment et il vient se coller un peu plus à moi, marmonnant mon prénom dans son sommeil. Je me mets à rougir, sentant mes joues chauffer. Je me décale légèrement en tentant d'enlever son bras mais il est bien trop lourd. Je soupire, acceptant mon sort.

Je prends mon tél et je décide d'appeler mon patron pour le prévenir que je suis malade. Ils vont être en galère sans moi aujourd'hui mais je ne suis pas assez bien payée pour avoir pitié d'eux.

Patron: Allô?
Moi: Bonjour c'est Esmée, dis-je d'une petite voix. Je voulais juste vous prévenir que je suis malade donc je vais pas pouvoir venir aujourd'hui.
Patron: Putain... souffle-t-il. C'est vraiment grave? Tu peux vraiment pas venir?
Moi: Non, je peux pas assurer le service. J'ai de la fièvre et j'ai besoin de repos.
Patron: D'accord, repose-toi bien. Envoie-moi un message ce soir pour me dire si tu viens demain.
Moi: Ça marche, merci.

Il raccroche et je repose mon tél, frissonnant légèrement quand je sens le souffle du blond sur ma peau.

Mathieu: C'est quoi ce bordel? dit-il avec une voix grincheuse.
Moi: C'est rien, rendors-toi.

J'aurais pu lui rappeler qu'il est en train de m'enlacer et qu'il ferait mieux de s'éloigner mais mon côté égoïste décide d'en profiter et de ne rien dire. Je me sens beaucoup trop bien dans ses bras pour le laisser partir, je suis malade par sa faute alors il me doit bien un peu de réconfort.

Mathieu: Ça va mieux toi? demande-t-il doucement.
Moi: Ça va. J'ai mal à la tête mais ça va encore.
Mathieu: Montre, dit-il avant de poser sa main sur mon front. Ah ça va.
Moi: J'suis plus chaude?
Mathieu: Un peu. C'est qui cet infirmier qui s'est occupé de toi? Il a dead ça!

On se met à rire et je réalise qu'il ne bouge pas non plus alors qu'il est bel et bien éveillé à présent.

Je meurs de chaud, j'ai l'impression d'être trempée de sueur. Je ne sais pas si c'est à cause de son gros survêt ou si c'est parce que le polak est collé à moi mais il doit faire 40°C dans cette pièce...

WIOSNA / PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant