Maclean : L'épouse offerte ( Romance , Historique, Complet)

chapitre 15

‌
-Et qu'est-ce que je lui dis ? Maintenant, vous le considérez comme un exemple de perfection, n'est-ce pas ? demanda Alia qui le regretta tout de suite.

La pauvre bonne était également triste et essayait de faire de son mieux. En plus de la lourdeur dans son cœur, elle ressentait de la colère. Son mari ne pensait-il qu'à lui ? Il rendait tout le monde malheureux autour de lui, de sa sœur au plus humble serviteur. Qu'il aille au diable !

-Je ne veux pas dîner. Dites à mon mari que je ne vais pas bien. Vous n’avez rien à m'apporter car je vais bientôt me coucher.

Et cette nuit-là, elle sera bientôt endormie, pensa Alia. Elle n'avait plus peur. Après ce qu’il s'était passé la veille, elle savait que son mari ne la chercherait pas au lit.

Dommage qu'il ne boit pas, pensa Rowan en regardant son vin. Bien qu'il savait que cela lui ferait mal au ventre, il fit signe au serviteur de le servir. Juste un peu, assez pour apaiser le sentiment désagréable qui l'affligeait depuis le départ des invités.

Il ne se sentait pas coupable car c'était Clive qui avait commencé la bagarre, lui donnant son avis sur son mariage. Fâché, son beau-frère avait annoncé son départ, même s'il n'avait que les lèvres enflées et quelques égratignures. Au moins, Rowan a été épargné de continuer à écouter les conseils de son beau-frère. Et pourquoi avait-il besoin de sa sœur et de l'enfant sournois ? Heureusement, tout le monde était libre.

Il sentit son nez et fut content qu'il ne soit pas enflé. Puis il massa les jointures douloureuses. Malgré l'espoir de se sentir mieux après la dispute avec son beau-frère, cela n'avait laissé qu'un goût amer dans sa bouche. Une gorgée de vin le soulagerait, pensa-t-il en en prenant une. Cela n'aida pas.

Furieux, Rowan essaya de se concentrer sur la haine qu'il avait ressentie il y a si longtemps et qui l'avait dernièrement abandonnée, étouffée par de nouvelles sensations. Même le vide odieux serait préférable au tumulte qui l'assaillit. Il eut l'impression d'avoir avalé un essaim d'abeilles, et que le vin avait adouci ses piqûres, il but donc encore.

Rowan était à la moitié de son repas quand il réalisa qu'Alia ne descendrait pas pour le dîner. Maudite femme ! Il était trop tolérant envers elle, mais cela allait changer. Si il devait le faire, il la battrait. Se levant, il ignora les regards suspicieux et se dirigea vers les escaliers, déterminé à forcer Alia à se mettre enfin à genoux.

Du couloir désert, aucun bruit ne sortait de la pièce. Si Alia s'était enfuie… Un juron monta à ses lèvres alors qu'il ouvrait la porte, mais il ne put prononcer quand il la vit.

Devant la cheminée et vêtue seulement de sa chemise, Alia se coiffait. La lumière du feu, venant de derrière, éclairait chaque courbe.