Maclean : L'épouse offerte ( Romance , Historique, Complet)

chapitre 3

-Mon Seigneur ? Dans l'obscurité, une voix interrompit ses pensées.

Sans un bruit, Rowan tint la poignée du poignard contre sa taille.

Il avait enlevé sa tunique mais avait gardé son arme.

Comme il l'avait appris il y a longtemps, aucun endroit n'était sûr et il ne pouvait faire confiance à personne, pas même les nonnes.

Rowan jeta un coup d'œil à l'entrée de la cellule, qui n'avait ni porte ni rideau.

Malgré les ombres, il distingua une silhouette voûtée.

D'un mouvement brusque, il se redressa.

-Non ! Veuillez rester où vous êtes.

C'est moi, Abbesse Warwick.

La voix était basse et un peu haletante.

Je veux échanger un mot avec vous. Maintenant ? Sans son âge avancé, Rowan se serait méfié des intentions de la nonne.

-De quoi s'agit-il ?

-Ce sont des choses très délicate, monseigneur.

-C'est bon, parlez vite, insista Rowan avec irritation.

-C'est à propos d'Alia, mon seigneur.

Je vous demande de ne pas la maltraiter.

Son irritation grandit.

-Elle va être ma femme et je la respecterai.

-Je sais bien mon seigneur, mais je ne voudrais pas que cela lui soit imposé.

L'abbesse voulait-elle le conseiller en ce qui concerne ses droits matrimoniaux ?

-Vous ne souhaitez pas que le mariage soit consommé ? demanda-t-il, incrédule.

-Pas tant que votre cœur ne l'aura pas reçu, monseigneur.

-Vous m'embrouillez, abbesse.

L'Église n'exige-t-elle pas que les vœux de mariage soient consommés ? demanda Rowan sarcastiquement.

-Je veux vous rappeler que le viol est un péché, dit la religieuse avec véhémence.

-Il n'y a pas de viol entre mari et femme, protesta-t-il.

C'était amusant d'être à moitié nu, dans une cellule d’un couvent, à discuter de sexe avec une nonne. Cependant, le fait l'agaçait.

-Dieu voit et sait tout. Il vous jugera selon votre intention.

-Abbesse, qu'est-ce qui vous fait penser que je violerai ma femme ? demanda Rowan, essayant de se contrôler.

-J'ai vu votre expression haineuse quand vous l'avez regardé.

Il n'avait pas à nier l'accusation.

Le bruissement de l'habit indiquait que l'abbesse s'éloignait.

Perplexe devant un tel comportement, il fixa l'entrée de la cellule.

Les religieuses des autres couvents seraient-elles aussi enracinées que celle-ci ? Il maudit la folie des femmes et se recoucha.

Si la vieille religieuse n'avait pas eu l'audace de l'avertir, il aurait pu lui avouer qu'il n'avait pas l'intention de coucher avec sa femme.

Il avait prévu quelque chose de bien pire pour elle. Rowan fut submergé par un sentiment de triomphe qu'il n'avait pas ressenti depuis qu'il avait détruit l'armée de Paul.

Il n'avait pas pu affronter l'ennemi, car il avait fui lâchement.

Mais maintenant, Rowan et la nièce du bâtard se tenaient devant le prêtre qui ferait d'eux mari et femme.