Ma Nouvelle Vie [Terminée]

Chapitre 1 - L'accident

7h00 - Le réveil sonne, je sors ma main de sous les draps pour l'arrêter. Le froid de la chambre me donne tout de suite la chair de poule. J'ai toujours détesté les matins. Je me lève péniblement du lit et me dirige vers la salle d'eau.

Après ma douche, je regarde mon reflet dans le miroir. J'ai d'immenses cernes sous les yeux dues à toutes ces journées difficiles au travail. Mes cheveux noirs font ressortir ma peau bien trop blanche. Je ressemble à une vieille photo en noir et blanc... Le seul éclat sur mon visage qui donne un semblant de vie à mon apparence, sont mes yeux verts. Je sors ma trousse à maquillage et les mets en valeur à l'aide d'un fard à paupières marron clair et d'une légère couche de mascara. Après avoir appliqué une bonne dose d'anti-cernes, je quitte la pièce.

Mon téléphone se met à sonner pendant que je prépare le café. D'un geste maladroit, encore anesthésié par le sommeil, je prends mon téléphone portable pour vérifier qui m'écrit à cette heure si matinale. Mon regard s'illumine, c'est Damien.

Damien : Bonjour mon amour, j'espère que tu as bien dormi. Toujours OK pour ce soir ? Le dîner chez mes parents ?

Ça fait bientôt deux ans que je sors avec Damien. On s'est rencontrés à une soirée entre amis. Avec ses cheveux blonds qui lui tombent sur ses yeux bleus, j'ai tout de suite craqué pour lui. C'est lui qui a osé m'aborder à la fin de la soirée pour me demander mon numéro. On s'est revus quelques jours après et de fil en aiguille notre relation à fini par devenir sérieuse.

Un sourire apparaît sur mon visage en repensant à ce souvenir et je m'empresse de lui répondre.

Lola : Salut Damien ! Bien dormi. Oui, c'est toujours bon pour moi, je suis de journée aujourd'hui, je devrais partir du boulot vers 18h00. On se rejoint à ton appartement avant d'aller chez tes parents ?

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Après mon petit-déjeuner, je me dirige vers l'hôpital de la ville. Une fine pluie me fouette le visage sur le chemin du travail. Une fois arrivée, je me réfugie sous le préau et allume une cigarette. Je vois une femme arriver au loin. Blonde, les cheveux tirés en arrière, la cinquantaine, je reconnais tout de suite : Catherine. Merde ! Rien qu'à son regard, je sens que la journée va être longue.

Catherine est la responsable du service dans lequel je travaille. Bien que très compétente, et toujours humaine, aux petits soins avec les patients, elle nous mène la vie dure. Malgré son caractère bien trempé et ses exigences, je n'aurais pas pu rêver d'une meilleure cheffe. Après plus de 20 ans en tant qu'infirmière, il faut bien reconnaître que son air revêche et sa mauvaise humeur quasi-constante font partie de la carapace qu'elle s'est forgée pour affronter ce métier difficile.

— Allez Lola, on se dépêche ! Pas le temps de fumer, tu sais bien qu'on manque de personnel, et avec les vacances d'été, c'est encore plus compliqué !

Elle passe devant moi au pas de course et rentre dans le hall de l'hôpital sans même me jeter un regard.

— Bonjour Catherine, je vais bien, merci de demander. Et toi, ça va ? je grommelle en écrasant ma cigarette.

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Je m'étire en baillant et regarde ma montre : 12h51, la matinée est passée à toute vitesse !
Sur le chemin de la cafétéria, je vérifie si j'ai reçu une réponse de Damien concernant le dîner de ce soir.

2 nouveaux messages
5 appels en absence

Je m'empresse de vérifier mes SMS pour voir qui a tenté de me joindre autant de fois, c'est Claire, ma petite sœur :

12h03
Claire : Salut Lola, je viens d'arriver au restaurant, je prends nos places, on se retrouve à l'intérieur ?

12h44
Claire : Lola, ça fait cinq fois que je t'appelle et je n'ai toujours pas de nouvelle. Tu m'avais promis qu'on déjeunerait ensemble. T'avais déjà annulé la dernière fois... Pff, laisse tomber, je rentre à la maison, on se verra plus tard.

Merde ! J'avais totalement oublié que j'avais prévu de déjeuner avec Claire aujourd'hui ! On devait même aller voir sa future fac avant la rentrée... Je me dépêche de l'appeler :

— Claire ! Je suis vraiment, vraiment désolée. Je n'ai pas vu passer la matinée, on est en sous-effectif en ce moment et je n'ai pas eu le temps de te prévenir.

— Tu m'avais promis ! Claire commence à bouder, tu m'avais dit que tu t'étais arrangé avec tes collègues pour pouvoir venir !

— Je sais bien, mais Sarah est en arrêt et Catherine m'a demandé de la remplacer aujourd'hui...

— Et tu n'as pas jugé bon de me prévenir ?! Claire réplique sèchement.

— C'est la folie en ce moment et j'ai totalement oublié... J'essaye de me défendre.

— ... Oui, c'est étonnant. Je comprends que tu tiennes ton boulot à cœur, mais je suis ta petite sœur merde ! Tu pourrais penser à ta famille de temps en temps au lieu de te focaliser sur l'hôpital !

Aïe ! Sa remarque me coupe le souffle ! Elle ne manque pas de culot ! Ça fait des années que j'ai laissé tomber mes projets pour m'occuper d'elle et elle ose me dire que je ne pense pas à ma famille ?! Bon, ça ne sert à rien de rajouter de l'huile sur le feu. Claire est en colère et je comprends. Je prends une grande inspiration et lui réponds calmement.

— Écoute, jeudi, c'est mon jour de repos, je passe te chercher après le petit déj, et on ira ensemble visiter ta fac.

— Pff.. Si tu le dis.

— Claire ! Arrête un peu de râler ! Je t'ai déjà laissé tomber ?

— Non, non... Je l'entends se radoucir.

— Désolée, je dois vraiment y aller, je meurs de faim et la journée n'est pas finie. On se dit à jeudi ?

— Oui, à jeudi... Et elle raccroche.

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La pluie continue de tomber, je rentre au pas de course chez moi pour me changer vite fait avant de rejoindre Damien à son appartement. Une fois prête, je monte dans ma voiture et prends la route, Damien habite dans la ville voisine à quelques kilomètres de chez moi.

Une fois arrivée sur les routes de campagne, la pluie se fait de plus en plus forte, j'entends même le tonnerre gronder au loin. Je ralentis, et plisse mes yeux pour me concentrer sur la route. Arrivée à une intersection, je me rends compte que le chemin habituel est totalement inondé. Je regarde l'heure 19h15 je suis déjà en retard... Et je sais à quel point les parents de Damien détestent les personnes en retard ! Peu importe la raison. En soupirant, je décide donc de dévier de la route principale.

La route est sinueuse et longe un énorme fossé. Mon ventre se tord, déjà en pleine journée je n'aime pas conduire ici, mais avec ce temps, c'est totalement inconscient. J'inspire calmement et sers le volant un peu plus fort. Je ralentis doucement à chaque virage en essayant de ne pas freiner. Au bout de 5 minutes, je commence à me détendre, il reste moins de 6 kilomètres et j'arrive au niveau du dernier virage avant de retrouver la route principale.

Soudain, je sens mon volant se mettre à trembler sous mes mains, j'essaye de tourner doucement pour éviter le virage, mais rien n'y fait, ma voiture roule dangereusement en direction du fossé. Tout va beaucoup trop vite et je perds le contrôle de mon véhicule. Je ne peux rien faire et vois ma voiture basculer dans le fossé comme si je n'étais qu'une simple spectatrice. Dans un dernier réflexe, je crie et lève les bras pour protéger mon visage... Et puis, le trou noir.