Chapitre 13 - Armelle

7 2 0
                                    

SUR LE CHEMIN DU RETOUR, Madame Richard annonce, un peu dépitée, que le voyage sera un peu plus long parce qu'un immense pin - un centenaire - s'est écroulé pile sur le sentier

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

SUR LE CHEMIN DU RETOUR, Madame Richard annonce, un peu dépitée, que le voyage sera un peu plus long parce qu'un immense pin - un centenaire - s'est écroulé pile sur le sentier. On doit faire demi-tour et traverser des orties et des ronces qui s'accrochent dans nos pantalons. J'esquisse un sourire quand j'entends Marius pester contre des buissons épineux. Comme nous sommes les derniers, personne ne s'aperçoit que le jeune homme est coincé.

Je me retourne, évite soigneusement son regard interrogateur, et m'accroupis à hauteur des ronces. Doucement, je retire les épines du tissu, et, au bout de quelques minutes, Marius est complètement détaché. Il n'ose pas bouger. Je me relève, m'apprête à répartir en trotinant vers le groupe, quand Marius m'attrape la main. Surprise, je le dévisage, attendant qu'il parle. Lui-même semble être surpris par son geste.

- Heu... Merci. Dit-il, lâchant précipitamment ma main, gêné.

Je souris, lui donne une petite tape sur l'épaule, et repars, avant de constater que le groupe a disparu à travers la végétation.

- Merde... Je marmonne.

Et, à mon grand étonnement, Marius éclate de rire.

- Je crois bien qu'on est perdus.

Je le fixe d'un air blasé pour cacher ma moue amusée.

- Oh, quel tristesse de devoir rester bloqué avec la merveilleuse Armelle Prevost. Je lance, prenant un air de comédienne désespérée.

On éclate de rire ensemble. Ça me fait du bien, de rigoler à nouveau. C'est comme se laver un peu de ses péchés. À notre façon.

- On rigole, mais on est quand même paumés dans une forêt qu'on connaît pas. Parce que je te rappelle que la seule chose qu'on connaît, c'est la pollution et les bâtiments. Rappelle Marius en s'asseyant sur un tronc d'arbre pourri.

Je soupire.

- Faut qu'on avance. Sinon, on les retrouvera jamais. Je suggère, passant une main nerveuse dans mes cheveux.

Marius hausse les épaules et hoche la tête.

- Au pire, on va mourir de faim ou se faire dévorer par un loup. C'est pas si grave... non ? Essaye de plaisanter le jeune homme pour détendre l'atmosphère.

Il arrive à m'arracher un sourire en coin. S'il savait à quel point j'ai envie de l'embrasser, maintenant, sous ses pins dénudés. Poser mes mains sur sa nuque, sentir son souffle sur ma peau et la voir se recouvrir de chair de poule.

Les MiraculésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant