Chapitre 15 - Marius

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CETTE NUIT, de la neige est tombée, recouvrant tout l'Institut d'une épaisse couche de poudreuse blanche

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CETTE NUIT, de la neige est tombée, recouvrant tout l'Institut d'une épaisse couche de poudreuse blanche. Quand j'ouvre ma fenêtre pour aérer la chambre, un vent glacé m'éclate à la figure.


J'enfile un vieux pull qui appartenait à Malik. Il sent encore son parfum bon marché et la transpiration. Les yeux me brûlent au souvenir de mon meilleur ami. J'ai l'impression que même après un an, je ne ferai pas vraiment son deuil. Comme dirait maman, on ne fait jamais vraiment le deuil, on apprend juste à vivre avec.

Elle me répétait souvent ça quand on a appris la mort de papa à cause d'une bagarre qui a mal tournée. Des dettes pas remboursées, et ça vous coûte la vie.

Je referme le tiroir de pulls, et sort dans le couloir. Une odeur de pain grillé et de chocolat chaud fait gargouiller mon estomac. Quand je m'apprête à descendre au réfectoire, la voix d'Armelle me fait sursauter.

- T'aurais pas un sweat à me filer ? Il fait un froid de canard. Se plaint-elle, se frottant énergiquement les bras dans l'espoir de trouver un peu de chaleur.

- Qui utilise encore cette expression ? T'es une grand-mère de quatre-vingt-dix ans où quoi ? Je la charrie, pendant que j'ouvre à nouveau la porte de ma chambre.

Elle lève les yeux au ciel, un petit sourire collé sur ses lèvres, et s'accoude à la rembarde en bois de l'escalier.

Je farfouille dans mon tiroir jusqu'à tomber sur un pull des Lakers trop petit. En refermant ma chambre, je lui lance le sweat, qu'elle réceptionne avec maladresse.

- Merci. Elle regarde le pull, et ne peux s'empêcher de sourire, amusée. T'es un fan de basket, toi ?

Mon cœur se serre dans ma poitrine.

- Avant. Je souffle, rabattant ma capuche sur ma tête.

Armelle affiche une petite moue d'excuses.

- Ah. Désolée.

Je hausse les épaules.

- Avec mon meilleur pote, on aimait bien jouer au basket après les cours. C'était un peu comme une religion, en fait. Un moyen de d'échapper quelques heures au monde réel.

- Oh... Murmure Armelle en hochant la tête.

On reste plantés dans le couloir sans rien faire, comme deux idiots.

- Je meurs de faim. Pas toi ? Finit-elle par dire, brisant le lourd silence qui planait dans l'air.

- Ouais. Grave.

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