Épilogue

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6 MOIS QU'ARMELLE, Marius et Ava se trouvent à l'Institut des Miraculés pour adolescents en détresse

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6 MOIS QU'ARMELLE, Marius et Ava se trouvent à l'Institut des Miraculés pour adolescents en détresse. 6 mois qu'ils ont passé leur temps à rire, à s'aimer, à s'aider pour apprendre à vivre avec leurs traumatismes. 6 mois de calme après la tempête.

Armelle n'est plus la fille silencieuse obnubilée par le regard des gens qui lui brûlait la peau. Marius n'est plus le jeune homme cynique qui avait appris à vivre avec la haine. Ava n'est plus l'adolescente brisée qui ressassait sans cesse le passé.

Ils avaient tous trois appris à panser leurs blessures, à les accepter, à se dire que rien n'était de leur faute. Que ces photos humiliantes avaient été faites à l'insu d'Armelle et qu'elle n'y était pour rien. Que ce policier nerveux avait tiré sur Malik sans réfléchir et que Marius n'aurait rien pû faire. Que c'était à Inès de ne pas boire pour reprendre le volant et de cet homme ignoble qui avait ruiné la vie d'Ava et non le contraire.

Chacun avait repris confiance en soit. Avait réappris à rire, à aimer, à profiter de la vie sans avoir d'idées noires. Chaque vendredi soir, avant les weekends de repos, les trois amis se retrouvaient sur les toits de l'Institut, souvent après avoir trouvé un paquet de cigarettes ou une bouteille d'alcool. Comme une sorte de rituel, de tradition, pour se vider la tête après toutes ces thérapies de discussion et de rendez-vous avec les psychologues.

Marius et Armelle se baladaient sur les chemins noueux de la forêt de l'Institut. Ils s'arrêtaient de temps à autre pour s'embrasser et se serrer dans les bras. Chaque regard qu'ils se lançaient traduisaient leur amour qu'ils se portaient l'un à l'autre.

Marius s'était mis en tête de complimenter Armelle chaque jour, lui faisant petit à petit regagner confiance en elle. Armelle, elle, essayait toujours de lui changer les idées lors des jours où il se rappelait de Malick et qu'il s'enfermait dans sa chambre pour se morfondre.

Tous les deux, ils formaient un couple de bras cassés, autant brisés l'un que l'autre, mais toujours là pour tendre sa main quand ça n'allait pas. Finalement, c'était ça leur mantra: entraide. Pour surmonter chaque obstacle qui les empêchent d'accéder à la guérison.

Quand à Ava, la jolie brune rebelle, elle avait définitivement oublié Armand l'infirmier

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Quand à Ava, la jolie brune rebelle, elle avait définitivement oublié Armand l'infirmier. Elle avait fini par écouter les avertissements d'Armelle à cause de leur différences d'âge. Ava avait fait connaissance avec une nouvelle arrivante : Lou. Elle lui avait tapé dans l'œil, comme ça, d'un coup. Comme une révélation.

Lou avait plongé dans l'addiction de médicaments à la mort de son frère, deux ans auparavant. Alors avec sa joie habituelle, Ava s'était empressée de lui montrer tout ce qu'elle pouvait pour lui remonter le moral. Et c'est comme ça qu'un soir, elles se sont embrassées au bord du lac.

C'était comme ça, Ava et Lou : une évidence.

Armelle serre la main de Marius dans la sienne du plus fort qu'elle peut

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Armelle serre la main de Marius dans la sienne du plus fort qu'elle peut. Après huit mois, elle repart passer quelques semaines chez elle, à Paris. Loin de tous ses repères rassurants: les bras de Marius, les rires d'Ava, les longues discussions avec Lou.

Retour à la case départ. Ou alors, début d'un renouveau. Possibilité de recommencer à aimer, à pardonner, à oublier.

Le gros SUV de son père se gare devant l'entrée. Quand les portières s'ouvrent, elle voit descendre son père, tout souriant, son petit frère Loan, pétillant comme à son habitude, mais, surtout sa mère, qui la fixe d'un regard indéchiffrable.

Marie, ma psychologue, m'encourage d'un geste de la main. Nous avons répété longuement, avant ce moment. Respirer, s'avancer, pardonner. Et pourtant, ces mots si simples se transforment en un enchaînement bien trop rapides et compliqués.

Loan court pour me serrer dans ses bras. Dès que ses petits bras m'enserrent, tout mon corps se détend, reprendre son souffle. Inspirer, expirer, pardonner. Je glisse une main dans ses cheveux blonds et hume son parfum qui m'avait tant manqué. C'était la seule personne à l'âme pure, ici. Et il semblait rayonner, illuminer les murs déjà éclatants de l'Institut.

Le petit garçon me relâche pour laisser papa s'avancer vers moi. Il me sourit, hésitant, et tend ses grands bras vers moi. Inspirer, expirer, pardonner. Je m'avance à mon tour vers lui, et maladroitement, je l'enserre de mes bras. Il m'enlace à son tour après s'être assuré d'avoir essuyer ses larmes, et part ensuite rejoindre Mme. Aubry pour remplir quelques formulaires.

Et en relevant le regard, je la voie. Elle est là, plantée devant moi, à me regarder de ses yeux perçants. Une expression indéchiffrable, comme à son habitude. Pourtant, j'ai l'impression d'apercevoir une petite larme au coin de ses pupilles.

Inspirer, expirer, pardonner.

Alors je m'avance vers ma mère et, sans réfléchir, l'enlace de toutes mes forces. Elle s'écroule instantanément de soulagement entre mes bras, et, pour la première fois depuis bien longtemps, je l'entends sangloter.

Alors je relève la tête de son épaule et observe l'Institut, ainsi que Lou, Ava et Marius, qui me regarde tous avec bienveillance et amour.

Et je me dis que, peut-être, nous sommes finalement bien des Miraculés.

Les MiraculésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant