Chapitre 23 - Marius

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UN SILENCE APAISANT règne sur l'Institut

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UN SILENCE APAISANT règne sur l'Institut. Seul le froissement des vêtements d'Armelle contre les miens ébranle le calme ambiant de la pièce. Les baisers de la blonde me font l'effet d'une décharge électrique, se propageant dans ton mon corps.

Bientôt, les tissus tombent au sol, dévoilant une peau d'un blanc porcelaine ainsi qu'une ébène, se mélangeant comme les touches d'un piano, en parfaite harmonie. Nos souffles s'emmêlent, les mains explorent, la passion embaume la petite pièce tel un parfum.

Lorsque je pose une main timide sur sa hanche, je sens Armelle trembler comme une feuille, le souffle saccadé, les yeux mouillés de larmes. Délicatement, je passe une main dans ses cheveux d'or, et la serre contre moi.

- Je peux pas, Marius... Elle sanglote doucement contre mon épaule, ses larmes mouillant ma peau. Je suis désolée...

J'enroule sa chevelure autour de mon doigt, jouant avec.

- J'attendrais le temps qu'il faudra.

Elle respire lentement, ses doigts effleurant mes muscles.

- Il y avait ce garçon. Adam. Mon petit ami.

Armelle semble cesser de respirer au moment où elle prononce ce prénom, sûrement synonyme de souffrance.

- Il... Il me prenait en photo chez lui, quand je me changeais, sans que je le sache. Et... La blonde se stoppe un instant pour essuyer les larmes qui coulent sur ses joues roses. Et quand je l'ai quitté, il a balancé toutes ces photos sur Instagram en disant que c'était des photos que j'avais faite moi-même, pour lui.

Mon corps se raidit instantanément, essayant à tout prix de mettre un visage sur ce garçon qui a brisé Armelle. Je m'écarte délicatement d'elle, et dépose un rapide baisé sur ses lèvres. Elle s'allonge contre le mur, et j'enroule mes bras autour de son corps, avant de tous les deux s'endormir, nos respirations en accord.

Parfois, seul le silence peut apaiser les âmes les plus meurtries.

J'enroule une serviette autour de ma taille et me sèche les cheveux en essayant de donner un air soigné à mes boucles

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J'enroule une serviette autour de ma taille et me sèche les cheveux en essayant de donner un air soigné à mes boucles. Je me regarde dans le miroir et m'entraîne, discrètement, à formuler la bonne question pour demander à Armelle de m'accompagner au bal. Au moment où je me décide sur une demande banale et formelle en retirant ma serviette pour me sécher, Armelle entre sans frapper dans la salle de bain. Ses yeux se posent un instant sur moi, avant de détourner le regard en rougissant.

- Je devrai y aller.

La blonde se dirige vers la porte, sur la pointe des pieds, mais je la retiens par le poignet, le cœur battant à tout rompre dans ma cage thoracique. Elle m'interroge du regard, les sourcils froncés.

- Je... Je voulais savoir si... Je bafouille en me raclant la gorge. Si tu voulais m'accompagner au bal...

Les yeux vert-gris d'Armelle se mettent soudain à pétiller. Un grand sourire éclaire son visage, et elle me saute dessus, enroulant ses jambes autour de ma taille. Nos deux corps s'effrondrent sur le sol, nos deux rires entremêlés. Elle se redresse pour me regarder, et me donne un coup de poing dans l'épaule.

- T'en a mis du temps ! J'ai cru que t'allais jamais me le demander ! Le bal est dans deux jours quand même.

Je grimace, mais celle-ci m'embrasse à nouveau, avant qu'elle ne se lève, et ne disparaisse de la chambre en coup de vent, ne me laissant même pas le temps de lui dire au revoir.

Mon sourire toujours collé sur les lèvres, je décide de rendre visite à Ava, toujours coincée à l'infirmerie. Je descends les grands escaliers de marbre. Une délicieuse odeur de brioche, de beurre fondu et d'œuf fait grogner mon ventre, mais je continue dans les couloirs, jusqu'à atteindre la porte qui mène à Ava.

Une petite infirmière en blouse blanche me salue et me conduit jusqu'à une grande salle baignée de lumière où dix lits sont entourés de grands rideaux blancs et opaques. La femme me désigne le dernier lit et repart, me laissant seul. Je tire doucement le rideau qui me sépare d'Ava, et le referme aussi vite que je l'ai ouvert.

La grande brune me salue d'un grand sourire, qu'elle regrette aussitôt en se pinçant le nez. Un gros pansement le cache, laissant tout de même de la peau violacée dépasser. La brune se redresse sur son lit.

- Est-ce qu'Armelle m'en veut toujours ? Bougonne-t-elle en baissant les yeux.

Je soupire et vient m'assoir à côté d'elle. Le lit grince.

- Tu sais, tu devrais aller lui parler. J'ai appris que les mots étaient bien plus puissants que la violence.

Ava se pince les lèvres, comprennant en silence que je parle de Malik.

- Et, tu as invité Armelle au bal ? Dit-elle pour changer de sujet.

Je hoche la tête en signe d'approbation. Ava lève son poing en l'air en signe de victoire et me serre dans ses bras.

- Je crois que tu manques beaucoup à Armelle, Ava.

- C'est réciproque.

La brune soupire, et ferme les yeux.

- Tu penses que je devrais dire à Armand qu'il me plaît ? Me questionne-t-elle en jouant avec ses cheveux.

- Il est majeur. Et il est infirmier à l'Institut. Tu ne devrais pas. On ne peut pas faire confiance aux adultes.

Ava roule des yeux, exaspérée.

- De toute façon, je crois qu'il est gay. Elle croise ses bras sur sa poitrine. J'inviterais sûrement la fille qui me vend de la drogue. Elle est cool.

J'ai un petit sursaut de surprise.

- Tu te drogues ?

- Fait pas l'innocent, Marius. Tout le monde sait que c'est mon réconfort pendant les jours sans. Les moments où Inès et Harold me manquent.

- C'est qui, Inès et Harold ?

Ava enfouit sa tête dans ses bras, et semble sangloter en silence, regrettant dans avoir trop dit.

- Et si je te racontais tout, depuis le début ? Elle se racle la gorge et s'enfonce un peu plus dans son lit en essuyant ses larmes. Tout serait plus simple. Et puis... on serait quittes, non ?

Je hoche la tête et me tais. C'est la première fois en deux mois qu'Ava m'ouvre son cœur.

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