Après une tentative de suicide, Armelle est envoyée dans un centre pour adolescents en détresse. Et quand le monde entier semblait lui avoir tourné le dos, la jeune fille rencontre Marius et Ava, deux adolescents qui cherchent eux aussi à se reconst...
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LE COSTUME PRÊTÉ par Marie, la psychologue, est légèrement trop petit pour moi et me colle à la peau. Où alors c'est moi qui ai l'impression de suffoquer. J'attends seul au buffet, cherchant désespérément Armelle ou Ava des yeux. Quelques garçons me saluent de la main en passant devant moi, gênés. Tous ont au bras une fille ou un garçon. Finalement, je ne suis plus sûr que m'ouvrir à une nouvelle expérience était une bonne idée. Armelle ne veut sûrement plus venir avec moi au bal. Ou ne veut juste plus être ma cavalière.
Je pioche une nouvelle fois dans un bol de chips et en enfourne une poignée dans ma bouche. Au moins, j'ai la nourriture pour me consoler. Et alors que je m'apprête à repartir à l'étage pour m'enfermer à tout jamais dans ma chambre, une petite main tremblante vient se glisser dans la mienne.
Une toute autre Armelle est accrochée à moi. Malgré moi, je la dévore du regard et elle fait de même.
- Tu noignais ton chagrin dans les chips ? Plaisante la blonde pour détendre l'atmosphère.
Je lui offre une sourire rayonnant et replace une mèche bouclée derrière son oreille.
- Armelle ?
Celle-ci me regarde, pleine de tendresse.
- Hum ?
- Tu es tellement belle.
Elle sourit simplement et lisse la veste de mon costume d'un geste nerveux.
- On ne m'avait jamais dit ça, avant... Murmure-t-elle plus pour elle-même que pour moi.
- Alors je te le dirais tous les jours pour rattraper le temps. Je chuchote à mon tour. Jusqu'à ce que tu le penses de toi-même.
Elle me renvoit un sourire rayonnant et me tire la main pour m'emmener sur la piste de danse. Je plante mes pieds dans le sol et Armelle m'interroge du regard.
- Je sais pas danser. Je lui explique en secouant la tête.
- Tout le monde sait danser.
- Ouais, bah faut croire que je suis l'exception à la règle.
Elle croise ses bras nus sur sa poitrine et lève un sourcil, espiègle.
- Après, si tu ne veux pas danser avec moi, il y a toujours ce gars, là-bas. Je suis sûre que lui, il vaudra bien m'accompagner sur la piste.
Elle me tourne le dos et commence à se diriger vers un rouquin plutôt beau qui la dévore du regard. D'un coup, je sens un sentiment de jalousie m'étreindre tout le corps, et je me dépêche de la rejoindre pour l'entraîner sur la piste.
- On a changé d'avis, finalement ? Rigole-t-elle en posant ses avants-bras sur mes épaules et plante son doux regard dans le mien.
Je fais semblant de ne pas l'avoir entendu, et je pose délicatement mes grandes mains maladroites sur ses hanches. Elle pose doucement sa tête contre mon torse, et on danse, longtemps, comme si le temps était arrêté.
