POURQUOI NE VOIT-IL PAS MON COEUR SAIGNER ?

Chapitre 8: J+7, Première approche

La veille, je ne m'étais pas aperçue que je m'étais installée instinctivement dans ma véritable chambre.
Je me coucha, naturellement, dans le lit. Les draps avaient une odeur différente, loin d'être désagréable. C'était une odeur indescriptible. Une senteur que je n'avais jamais humée encore.

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La journée était éreintante mais rien ne fut insurmontable. Je souhaitais m'allonger pour me détendre.

Cette jeune humaine devait absolument tout gérer.
Fallait-il vraiment qu'elle ait un coeur d'or pour mettre sa vie de côté pour s'occuper d'inconnus.
Était-elle si désintéressée pour ne pas vouloir s'enrichir?
Je ne comprenais pas cet intérêt à sauver tout le monde.
Je n'étais pas considéré différemment. Elle me voyait certainement comme un autre cas désespéré qui était venu sonner à sa porte.

Je pénétrais dans la pièce qu'elle m'avait attitrée. Ce parfum me chatouillait les narines, je tourna ma tête en direction du lit. Je l'ai vu dormir profondément.
Je m'étais assis un moment sur une chaise et j'avais passé une heure à l'observer. Je scrutais tous les mouvements de son corps. J'écoutais attentivement sa respiration pour m'en imprégner.

Je décidais de m'occuper l'esprit autrement. Je souhaitais lui faire goûter des mets typiquement elfique. Je fouinait dans tous les placards, un à un, et trouva tout ce qui m'était nécessaire à la confection de mes friandises.

Le jour s'était levé bien avant que Mely ne quitte le lit.
Elle se présenta, enfin, devant moi. J'espérais ne pas avoir été à l'origine de son réveil.
Sa présence était, pour moi, une bénédiction. Elle soulageait mon esprit, mon âme.
Me procurait-elle une forme de réconfort? Je ne pouvais dire pourquoi; peut-être parce qu'elle m'avait sauvé d'une mort certaine.

_ "Vous êtes déjà debout!" Me demanda-t-elle.

_ "Déjà? C'est vous qui vous levez bien tard. Je n'ai trouvé le sommeil cette nuit." Me justifiais-je.

_ "Je vois!" Dit-elle avec un brin de soupçon dans la voix.
"Quelque chose vous a importuné?"

Je lui mentis.
_ "Rien d'important, rassurez-vous!"

Comment lui avouer les sentiments naissants à son égard, elle qui haïssait les elfes plus que tout. Comment pourrais-je la regarder dans les yeux? Vais-je réussir à feindre l'indifférence? Etais-je assez fort pour faire comme si de rien n'était et que mon attachement n'était que du vent? Quelle serait ma réaction si mes sentiments ne trouvaient d'échos?
J'étais seul avec mes émotions.

_ "Venez manger! Je vous ai préparé quelques douceurs."

Tout en prenant place, je m'empressais de m'informer sur son état de santé.

_ "Comment vous sentez-vous?"

_ "Je vais beaucoup mieux, merci. Cela m'a fait énormément de bien. J'en avais besoin. J'avais occulté cette nécessité."

_ "Vous devez prendre soin de vous."
Je pris quelques secondes avant de continuer.
"Ne serait-il pas plus sage de vous apprêter, avant de commencer à manger. Votre amie ne devrez pas tarder à faire son apparition et je suis certain qu'elle n'apprécie pas de vous voir dans ce genre tenue." Son amie avait de la méfiance mon égard et je ne pouvais la blâmer.

Elle se regarda.
_ "Qu'est-ce qu'elle a ma tenue?" M'annonça-t-elle innocemment.

_ "Elle me convient très bien." Ne faisant rien paraître de mon désir émergeant.
"Je n'ai rien contre mais j'ai cru comprendre que cela ne lui plaisait pas."

Était-elle jalouse que Mely puisse tisser des liens avec une autre personne?
Elle me plaisait de plus en plus. Cette candeur me faisait fondre. Ne savait-elle pas l'effet qu'elle me procurait, affublée de la sorte? Comment aurait-elle pu le savoir?