chapitre 22: Dépression et agonie

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Aussi précise qu'une horloge, Nell se présenta à la ferme. Lorsqu'elle arriva devant la maison, elle trouva la porte d'entrée entrouverte.
Hésitante au début, elle s'y aventura. Elle vit le désordre qui régnait à l'intérieur. Elle me vit prostrée dans un coin de la pièce et se précipita à mes côtés.

_ "Mely, que s'est-il passé?"

J'étais muette à ses interrogations.

Soudain, elle constata l'absence d'un petit être.
Elle courut à l'étage jusqu'à la chambre de l'enfant. Arrivée devant la porte, elle s'arrêta et inconsciemment, elle retint sa respiration, craignant le pire car aucun son ne provenait de la pièce.
Elle s'approcha doucement du berceau et découvrit un oreiller placé sur la tête de l'enfant. D'une main tremblante, elle déplaça le coussin. Elle espérait que l'enfant soit toujours en vie. Cette main souleva l'objet et le relâcha presque immédiatement. Le bébé était inerte dans son lit.
Ne se sentant pas bien, elle s'extirpa de la chambre avec beaucoup de difficultés. Ses jambes flagellèrent sous le coup de l'émotion. Elle descendit les marches et faillit tomber à deux reprises.
Ses larmes coulèrent le long de ses joues. Elle sortit de la maison et ne put réprimer une violente nausée. Elle vomit. Elle se laissa tomber sur le sol mouillé. Elle pleurait encore et encore. Elle ne trouva pas la force, dans un premier temps, de remettre les pieds dans la maison. Elle resta dehors. Elle attendit que le courage lui vienne pour faire face encore une fois à toute cette barbarie.
Ewen était mort et Mely avait été torturée à sang.
Qui était capable de tant d'horreur? Elle qui prenait soin des autres, qui faisait preuve de générosité et d'altruisme.
Comment cela a-t-il bien pu arrivé?

Nell prit une dernière respiration. Elle avait pris son courage à deux mains car elle devait venir en aide à son amie.
Elle entra dans la maison mais, cette fois-ci, elle fit attention où elle mettait les pieds.
La pièce principale était complètement chamboulée. Ses yeux se posèrent au sol et elle découvrit des mèches de cheveux trempant dans du sang à moitié séché et des morceaux de tissus qui gisaient deci-delà.
Elle regarda la victime avec des yeux pleins de pitié. Elle voulut l'aider mais Mely évitait tout contact physique.

_ "Mely, je suis là!"

Cette dernière persista dans son mutisme.

_ "Je vais m'occuper de toi."

Laïa arriva peu de temps après. Elle était horrifiée par ce qu'elle voyait.

_ "Que s'est-il passé?"

_ "Je t'expliquerai quand j'aurais obtenu le fin mot de cette histoire."

_ "Laïa, occupe-toi de nettoyer la pièce principale mais, surtout je t'interdis de monter à l'étage." Préconisa la mère à son fille, afin de la protéger.

_ "Mais maman !"

_ "Obéis et je te dirais tout mais, avant, aide moi à conduire Mely jusqu'à la salle de bain!"

Elle était loin d'être sotte. Elle avait compris ce qu'il s'était passé.

Chacune d'elle me prit par le bras. Je tentais de les repousser de toutes mes forces. Je m'était jurée que plus personne ne poserait les mains sur moi. Dans l'immédiat la force me manquait.
Elles avaient dû me traîner, pour me conduire dans la pièce adjacente.

Une fois arrivée, Nelly demanda à sa descendance :
_ "Mais de l'eau à bouillir, s'il te plaît et n'oublie ce que je t'ai dit... Tu ne montes pas à l'étage!"

_ "J'avais entendu la première fois que tu me l'as dit!" Répondit la jeune demoiselle.

_ "Excuse-moi! Je tiens à te préserver de certaines choses."

POURQUOI NE VOIT-IL PAS MON COEUR SAIGNER ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant