Chapitre 16: La forêt de Vert-Bois

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Nous avions voyagé sans faire de halte. Je devais retrouver la forêt de Mirkwood, au plus vite.
De la plaine où nous nous trouvions, je pouvais en apercevoir la lisière. Elle marquait les limites de mon royaume.
"Mon royaume" jamais de toute ma longue vie, j'ai cru pouvoir le dire un jour. Le départ de mon père fut si soudain.

Nous pénétrions dans les bois. Le palais était à la portée de mes mains mais j'avais laissé une partie de moi auprès de Mely.
Je devais me préparer à faire face à un double deuil; la perte de deux êtres chers à mon coeur.
J'ai eu un nombre incalculable d'aventures mais aucune n'égala celle que j'ai eu avec Mely. Nous nous étions trouvé. J'avais le sentiment que nous étions fait pour nous rencontrer.

Nous franchissions les immenses portes du palais. Tous me regardèrent étrangement. Je ne sus dire si c'était de la pitié ou de la joie que je pouvais lire dans leurs regards ou bien encore la surprise de me voir vivant.

Le capitaine m'éclaira sur la situation du royaume.
_ "Depuis la disparition de sa majesté le roi Oropher, le palais est géré par l'intendant de votre père avec l'appui du seigneur Elrond."

_ "Que vient-il faire à Mirkwood? Sa présence était-elle vraiment nécessaire?" Dans sa voix, il y avait beaucoup de colère.

_ "Oui, votre majesté. Afin de faire barrage aux dissidents qui veulent renverser les prétendants au trône."

_ "Des dissidents? Depuis quand le royaume de Mirkwood abrite des dissidents, capitaine?" La colère laissa sa place à la rage.

_ "Depuis le décès du roi Oropher et depuis que votre majesté a été porté disparu, laissant derrière eux un trône vide, sans autre héritier."

Un sentiment de fureur monta crescendo chez Thranduil.

_ "Dites à l'intendant et au seigneur Elrond que je souhaite les voir immédiatement dans le bureau de mon père!"

_ "A vos ordres votre majesté."

Le capitaine de la garde salua son souverain et s'en alla quérir Finlen et Elrond.

Sur le passage de Thranduil, tous lui firent le salut elfique. La rumeur de sa présence au sein du palais se propagea plus vite qu'une trainée de poudre.

Lorsqu'il pénétra dans le bureau de son père, le jeune prince s'attendait à le voir debout, observant l'intérieur du palais grâce à une ouverture dans le mur faisant penser à une baie vitrée. C'était une position qu'il adoptait souvent quand il se plongeait dans ses réflexions.
Ses espoirs se volatilisèrent lorsqu'il eût fini de balayer la pièce des yeux. À peine avait-il fait trois pas qu'il entendit frapper à la porte. Le capitaine ouvrit la porte. Il leur céda le passage et laissa les trois elfes seuls.

_ "Seigneur Thranduil, mon vieil ami, je suis heureux de vous revoir sain et sauf." S'exclama Elrond.

- "Sain et sauf! Je ne peux en dire autant de mon père." Dit-il sur un ton véhément.

_ "Acceptez mes sincères condoléances. Je suis peiné. C'est une grande perte pour la Terre du Milieu."

_ "Merci."
Thranduil déclencha les hostilités sans se préoccuper des convenances diplomatiques.
"Où étiez-vous quand mon père se faisait attaquer?"

_ "Allez-vous me reprocher sa mort?"

_ "Cela ne se serait pas produit si vous aviez été présent lorsqu'il vous a demandé de vous tenir à ses côtés."

_ "Il n'est pas mort seul, si cela vous intéresse de le savoir." Portant cette information à la connaissance du futur roi.

Les mains de Thranduil se mirent à flageoler. Il essaya tant bien que mal de contrôler ses tremblements, de contrôler ses émotions.

POURQUOI NE VOIT-IL PAS MON COEUR SAIGNER ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant