chapitre 18: La grossesse

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Les faits étaient là! Il m'était impossible de nier ma grossesse. Nell ne s'était pas trompée. Le temps lui avait donnée raison.
Ma poitrine avait enflé et mon ventre s'arrondissait d'un mois à un autre. Bien sûr, je n'étais plus en mesure d'effectuer les travaux de la ferme. Grâce aux contacts de Nell et d'Alfred, j'avais un ouvrier supplémentaire. Il paraissait être de bonne volonté et motivé.

Mon bidon, très vite, prenait de la place. Les nausées avaient disparu mais la fatigue était toujours bien présente.
Thranduil n'avait pas totalement disparu de mes pensées mais il fallait avouer que j'avais peu de temps pour le laisser s'accaparer de mon esprit. Je devais préparer l'arrivée de mon enfant. Il me restait encore beaucoup de chose à faire.

La famille que je m'apprêtais à avoir était loin de correspondre à l'image parfaite que je m'étais imaginée. J'étais une femme célibataire avec un enfant. Plus aucun homme ne voudrait de moi maintenant! Pour être honnête, je ne souhaitais plus en laisser aucun s'immiscer dans ma vie.

J'avais une amie en or, ne pouvant garder un oeil sur moi, Nell demanda à Laïa, sa fille aînée, de rester à mes côtés durant la journée. Elle était une véritable petite femme au foyer, une maman de substitution! Elle savait gérer une maison. Au début, elle me demanda l'emplacement du matériel mais rapidement elle était devenue autonome. L'intérieur de la maison sentait le propre. Tout était rangé.
Ma nouvelle amie ne se laissa pas submerger pas l'ampleur des tâches à réaliser, bien que je ne lui ai jamais rien demandé. Quand elle a su que j'attendais un enfant, elle a voulu se rendre utile. Sa tante gardait ses plus jeunes frères et soeurs.

J'étais confortablement assise dans un fauteuil lorsque quelqu'un se présenta devant ma porte.

_ "Reste assise, Mely! Je vais ouvrir." Me lança la jeune fille.
"Je m'occupe de tout."

Elle ouvrit la porte et laissa entrer un étrange personnage.

_ "Mely, il y a un sans-abri qui souhaite te voir."

Mais le mendiant n'avait pas attendu sagement à l'entrée. Il avait pénétré dans la maison sans autorisation.

_ "Radagast!"

_ "Mademoiselle Mely, vous le connaissez!"

_ "J'en ai bien peur!"

_ "Mely! Je tenais à me faire pardonner pour avoir oublier un paquet trop longtemps resté chez toi! J'en suis navré. Veux-tu me pardonner si cela t'a importunée?"

J'étais tellement verte de rage que je ne lui proposa aucun siege. J'attendais des explications de sa part.

_ "Un peu trop encombrant votre paquet!" Lui dis-je sèchement.

_ "Voulez-vous vous asseoir?" Proposa la jeune demoiselle qui voulait être aimable et accueillante.

_ "Je vous remercie, jeune fille."

Je la fixa avec des yeux sombres, les plus noirs possibles mais elle n'avait pas compris mon avertissement. Elle lui proposa une boisson. Bien évidemment, ce vieux sorcier accepta.

_ "J'ai appris qu'il a été raccompagné jusqu'à chez lui par sa garde personnelle et qu'il était en pleine forme, guerri de ses blessures."

_ "Sa garde personnelle?" Dis-je étonnée.

_ "Le seigneur Thranduil possède une garde rapprochée." Ajouta-t-il avec sérieux.

_ "C'est un titre un peu pompeux pour un simple chevalier."

Un éclat de rire se fit entendre.
_ "Mely, tu me fais rire! Chevalier, non pas du tout; tu te trompes!"

J'haussa un sourcil.
_ "Je le savais! C'est un simple manant que vous appelez seigneur, Radagast. Vous avez pris toute ses précaution pour un elfe de bas étage. N'est-ce pas un peu trop?" J'étais un peu aigrie.

POURQUOI NE VOIT-IL PAS MON COEUR SAIGNER ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant