"𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐞𝐬 𝐫ê𝐯𝐞𝐬" - JiKook

Chapitre 10

Actuellement, le petit groupe d'amis se trouvait dans les jardins du lycée, à l'abri des regards, derrière une haie qui faisait la même taille qu'un homme assis. Jimin avait facilement retrouvé sa place aux côtés de Taehyung, et pendant que le châtain semblait rire, lui, il se contentait de sourires crispés qui n'échappaient à personne, pas même à Jungkook qui se sentait trop épuisé pour tenter d'arranger la situation qu'il avait lui-même créée.

Lui, il était tranquillement installé, le dos posé contre le tronc du seul arbre présent qui leur cachait le soleil, il se contentait de rester sur son téléphone pour ne pas s'endormir, il ne faisait pas confiance à ceux qui devaient être ses amis, parce qu'ici, il était surtout un intrus, hors de question qu'il se retrouve en position de vulnérabilité devant eux, il ne s'endormirait même pas devant Yoongi, ni Taehyung, dans tous les cas ce n'étaient pas les vrais, ils ne le seront jamais.

Il sursauta en entendant son portable vibrer, dans un réflexe presque involontaire, il enleva le vibreur et baissa le son, il vit le nom de Yoongi s'afficher avec surprise, puis il soupira. Avant même d'ouvrir le message il savait qu'il allait se faire remonter les bretelles, et il n'avait aucune motivation pour ouvrir son message, mais la curiosité l'emporta, et il lut : ''Je sais que ce n'est pas ton monde, mais là tu es en train de te comporter comme le pire des cons, tu rends triste mon meilleur pote et ça se fait pas, même si tu le considères comme ton ennemi, aie un peu de respect, t'es plus un gosse. Juste, je te le dis une dernière fois, évite de le rendre triste, c'est pas ton monde ici.''

Ton meilleur pote hein, Jungkook en eut assez. Il se leva brusquement, surprenant tout le monde, et sans un regard en arrière, quitta la pelouse.

La dernière chose qu'il entendit fut des sanglots étouffés et des insultes criés à son encontre par la voix de Taehyung, celui qui devait être son meilleur ami aussi.

Il en avait marre d'être ici, enfin, pas chez lui. Il se sentait comme étranger alors qu'il avait le même corps que celui qu'il remplaçait. Il voulait juste rentrer chez lui, il voulait faire de mal à personne, mais si c'était ce qu'il fallait faire pour rentrer chez lui, alors tant pis pour ce rêve qui n'existait que dans la tête d'une tierce personne dans le vrai monde.

Néanmoins, cette douleur qui traversa son être telle une balle, cette furieuse envie de pleurer, il les ressentit au plus profond de son cœur. Ici, il mélangeait les émotions comme son père créait ses pâtisseries, ce qui ne faisait, et qui ne fait toujours pas, bon ménage, à la fin, c'était toujours pareil, il se retrouvait brisé, partagé entre l'envie de juste tout laisser tomber, fixer les aiguilles de l'horloge jusqu'à s'enfuir, et l'envie de tirer Jimin vers lui, de tout lui raconter, le prier de l'aider à rentrer chez lui pour ne plus jamais le revoir mal.

Dans son périple, à essayer d'éviter toutes les silhouettes se dressant devant lui, il reconnut la salle de permanence et, sans réfléchir, il ouvrit la porte et s'y enferma. Il vint s'installer au fond de la salle, dans la place où sa silhouette ne serait vu de personne à travers les trois fenêtres, puis il installa sa tête entre ses bras et ferma les yeux. Juste cinq secondes, il avait besoin de calme dans sa tête.

Juste.

Cinq.

Second-

Un message.

''Tu sais, quand je disais d'éviter de le rendre triste parce que ce n'est pas ton monde ici, je ne te disais pas de le rendre encore plus triste''

Et les larmes coulèrent.

___

Qu'est-ce que c'était bon de rentrer chez lui, même si techniquement, ce n'était pas réellement chez lui, l'idée juste de revoir ses parents le mettait de bonne humeur.