Chapitre 8 : Premiers contacts

1.3K 215 27
                                    

Sidon se réveille, dérangé de percevoir du mouvement à ses côtés, puis sursaute de découvrir le Roi Keril fouillant une malle à quelques pas de lui, et met quelques instants à se rappeler qu'il est sous sa tente, et que les bruits qui lui parviennent sont ceux du camp. D'ailleurs la lumière qui entre par les pans entrouverts lui fait comprendre qu'il a dormi bien plus que ce qu'il avait réclamé. Et même si son corps se plaint et réclame leur retour dans les terres sèches et chaudes dès l'aube de Ruhne, il doit admettre qu'avoir pu dormir tout son saoul ou presque lui montre bien combien il était épuisé.

Son hôte lui tournant le dos et ne s'étant pas rendu compte de son éveil, il prend le temps de l'observer. S'il a pu voir hier qu'ils sont de taille similaire, le Roi est, à n'en pas douter, plus musclé. Ses bras laissés à nus part sa tunique sont marqués par le soleil, résultat de sa vie en extérieur, et les cicatrices plus ou moins récentes montrent qu'il va au front aux côtés de ses hommes et que la lame à son côté n'est pas un simple symbole. Il se penche plus encore dans son coffre, tendant le tissu sur son dos, et le Prince y voit jouer sa musculature, alors que ses yeux glissent de plus en plus bas, l'obligeant à retenir un sourire appréciateur quand il parvient à ses fesses et ses cuisses moulées dans un pantalon de cuir.

Puis, soudaine comme la morsure d'un serpent, sa découverte de la veille se rappelle à lui. Cet homme n'est pas simplement le Roi de Kaspaz, il est aussi un Alpha. Se redressant sur la couchette de paille et ramenant ses jambes sous lui, il récupère son chèche pour le passer autour de son cou, protection futile face à une morsure d'Alpha il en a conscience, mais unique armure en sa possession.

Pourtant, en le regardant, il ne peut retenir l'amertume qui le gagne. Si leurs royaumes n'avaient pas été en guerre, nul doute qu'ils seraient mariés et que sa gorge porterait la marque de leur union.

Soucieux de paraître sous son meilleur jour malgré la crasse qui recouvre encore sa peau, il réarrange ses cheveux ébouriffés par sa nuit, remerciant en silence la chance d'avoir mis une dernière oasis sur sa route l'avant-veille.

_ Bonjour, Votre Majesté.

_ Ha ! Vous voilà réveillé ! » se retourne-t-il.

Mais si son ton n'évoque que l'indifférence, ce qui retient le plus l'attention du jeune homme ce sont les cernes qui noircissent les yeux de l'Alpha devant lui.

_ Veuillez m'excuser. Je ne pensais pas avoir accumulé autant de fatigue. Je vous ai privé de votre lit.

_ C'est pas grave. J'en ai pas eu l'usage de toute façon.

Ignorant l'Oméga à ses côtés, il se reconcentre sur sa recherche, jusqu'à se redresser, son butin en main. Mais lorsqu'il débouche la fiole et la porte à ses lèvres, son visage se crispe et il la rejette là où il l'a trouvée.

_ Maudit flacon. Pourquoi faut toujours que tu sois vide ? » siffle-t-il à mi-voix.

_ Il vous fallait quelque chose ?

_ A moins qu'on enseigne l'herboristerie aux Princes ruhniens, je doute que vous me soyez d'un grand secours.

_ Je vois. Dans ce cas, à moins qu'on enseigne l'amabilité aux Rois kaspaziens, je doute de vouloir vous faire profiter de ma science.

_ Vous voudriez me faire croire que vous avez une potion contre la fatigue, et que vous m'en feriez profiter, alors que vous avez pas cru bon d'en user lors de notre discussion d'hier soir ?

_ Pareille potion demande du temps et des plantes que je n'ai pas. En revanche, » ouvre-t-il sa sacoche, « j'ai là des huiles qui pourraient vous aider. Malheureusement pour moi, elles sont difficiles à appliquer seul.

La Vengeance d'un Oméga [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant