Chapitre 30 : Victoire

1K 191 22
                                    

Il précède les Hommes du Désert en haut des marches menant au palais. Il l'a fait, il a vengé sa mère.

Sur le chemin menant à la sortie des cachots, il a fait face aux hommes de son époux, lesquels l'ont laissé affronter Günter. Si un frisson le parcourt à cette annonce, une voix lui souffle que son époux est en vie. Et donc son cousin mort, ou proche de l'être.

Et cette idée est confirmée quand Keril apparaît entre les larges portes.

_ Günter ? » demande-t-il.

_ Mort. Et Parag ?

Un sourire mauvais étire les lèvres sombres de l'Oméga, qui, d'un signe de main, fait s'élever la tête de son père au bout du bras d'un de ses hommes.

_ Où est celle de Günter ? » se fait-il mielleux.

_ Sur son corps.

_ Mared !

_ Oui, mon Roi. » s'incline-t-il avant de s'élancer vers les appartements royaux.

Keril grince. Alors ça y est ? Sidon l'a fait. Il a pris le pouvoir. Celui qui était sien, celui qui lui revenait de droit. Celui qu'il s'était engagé à lui offrir.

L'Oméga croise son regard, et ses yeux se portent sur son bras rouge de sang.

_ Toi ! » apostrophe-t-il l'un de ses hommes. « Retourne auprès des hommes restés devant les murs avec les vivres et le matériel. Rapporte-moi ma sacoche.

Le soldat s'incline et part sans un mot.

_ Viens. » se radoucit-il en se tournant vers son époux. « Je sais qui peut m'aider à bander ton bras.

Réfrénant sa colère face à l'idée d'être soigné, il suit son époux dans les larges couloirs de sable et de pierre.

_ Tu m'emmènes où ?

_ Chez Mesol. Il a été le mentor de ma mère. Et c'est aussi l'herboriste royal. C'est lui qui m'a fourni en pilules contre mes chaleurs. Tout mon stock d'huiles vient de lui. En partant, je lui ai dit qu'il avait été un père pour moi.

Interpelé par le ton de son époux, Keril l'observe. Sur ses lèvres sombres flotte un sourire doux comme il ne lui en a jamais vu. Qui que soit cet homme, son Oméga lui porte une réelle affection.

Laissant derrière eux les corps sans vie des soldats tombés pour défendre ou prendre le palais, ils s'enfoncent un peu plus dans la gigantesque construction de pierre.

Le kaspazien fronce le nez sous une désagréable odeur, alors que Sidon lui annonce qu'ils sont arrivés.

_ Mesol ! Je suis...

Il n'achève pas sa phrase mais pousse un cri avant de se retourner pour se cacher contre le torse de son Alpha, qui enserre ses épaules de son bras valide. Devant eux, au milieu de la pièce dévastée, gît un corps attaqué par les rapaces opportunistes, rongé par les vers, et à présent desséché. Revenu du choc, le jeune homme se retourne vers celui qui l'a protégé de son mieux et fond en larmes.

_ Je lui avais dit de venir avec moi ! » se laisse-t-il tomber à genoux. « Pourquoi n'ai-je pas insisté ?

_ Tu es sûr que c'est lui ? On peut pas dire qu'il soit...

_ C'est lui. C'est sa tenue. Ils ont dû le tuer pour l'aide qu'il m'a apporté. Je n'aurais pas dû le laisser derrière moi...

_ Relève-toi. » tire-t-il sur son bras pour l'obliger à s'exécuter. « Je sais que c'est dur et que tu te sens responsable. Maintenant tu sais ce que j'ai ressenti quand j'ai perdu Zécop. C'est la guerre, Sidon. Même quand on en sort vainqueur, les pertes sont pas moins amères.

La Vengeance d'un Oméga [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant