Chapitre 9 " Désolation "

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Six mois ont passé depuis que j'ai été trahi. Six mois d'enfer. Cette nuit là, Mike était venu me porter à la fenêtre de ma charmante demeure. La voix pleine de regrets, il m'avait dit que tout ce que j'avais vu n'était pas prévu. Tout se devait de se passer autrement. Je n'en crois pas un traître mot. Il m'avait fait la promesse de venir me sortir d'ici le plus vite possible, mais ça fait déjà six mois.

Il m'avait redonné mon équipement, me disant qu'au moins je n'aurais pas tout perdu. Quel beau cadeau. En six mois, aucun des deux étaient venus me rendre visite. Mes patrons m'ont bien dit que l'argent pour mes services leur étaient toujours versés, mais n'ayant aucune visite d'eux, j'ai dû reprendre du service. Cinq clients. J'avais eu cinq clients. En six mois, c'est peu, mais l'argent du Bataillon entrait et Jasper ne voulait pas que trop me touche. À l'intérieur, j'étais morte.

Il n'y avait pas un soir où je n'allais pas me recueillir chez mes chers et tendres amis. Ils me manquaient tellement. Là, dans le petit salon, à tous les soirs je pleurais à chaudes larmes. La douleur que je ressentais était indescriptible. Ma frustration, elle, je la passais en continuant mes combats au corps à corps avec Jasper.

On cogna à ma porte.

- (T/P) mon chou, viens, tu dois manger un peu. Me dit Mégane

- Je n'ai pas tellement faim Mégane, je préfère rester ici, dans mon lit.

- Tu dois te nourrir ma belle, tu manges à peine depuis trop longtemps. J'ai préparé ta soupe préférée. Allez, viens maintenant.

A contrecœur je descendis à la cuisine et m'assisse à la table.

- Tu n'es plus la même (T/P). Je sais que ce n'est pas le bonheur vivre ici, mais avant, tu avais une étincelle dans les yeux, tu étais vivante. Maintenant, quand je te regarde, j'ai l'impression que tu es morte, que tu ne veuilles plus vivre. Je n'aime pas ça.

- Non Mégane, je vais bien. Ce sont sûrement les hormones. Je lui dis en lui faisant un faux sourire.

Je ne pouvais pas lui dire qu'avant, je fuyais par la fenêtre de ma chambre pour aller voir mes amis. Je ne pouvais pas lui dire qu'avant, je n'étais pas seule comme je le suis maintenant. Qu'avant, j'avais une raison de vivre, ce que je n'ai plus.

Je pensais vraiment à quitter cette vie. Je n'avais plus rien à perdre, ayant déjà tout perdu. Ce soir, s'était dans mes plans. Ce soir, je quitterai cette vie de misère de manière définitive. Voilà mon plan.

J'allais porter mon assiette dans l'évier quand soudainement, sans crier gare, la porte s'ouvre violemment. Qu'est-ce que c'est ?

NON. Il était là. C'était bien lui. Je dois rêver c'est impossible. Pourtant, oui c'est lui. Toujours aussi beau, mais le regard vide et froid. Ce regard qui me manquait tant n'était plus le même. Plus d'étincelles, plus de vie.

PDV Livaï

Ce matin-là, Major Smith m'avait demandé d'aller chercher (T/P) dans les bas-fonds. Ce prénom me manquait tellement. Il m'avait remis une lettre à donner à ses propriétaires et m'avait donné l'ordre à suivre quand je serai rendu sur les lieux. Avec tout ce que j'avais vécu, il me ferait tellement de bien de la voir.

Mais je lui en voulais, je lui en voulais tellement. Erwin m'avait dit que (T/P) lui parlait de nous quand il lui rendait visite. Il m'avait dit qu'il en connaissait beaucoup sur moi grâce à elle et qu'il avait besoin d'un soldat comme moi dans le bataillon. À cause d'elle, Isabel et Farlan étaient morts. Oui, à cause d'elle.

Me voilà maintenant dans le bordel et elle est là, devant moi. Elle ne semble plus la même, ses jolis yeux (C/Y) ont perdus leur éclat, elle semble morte de l'intérieur, mais elle est bien là. Cette chaleur en moi, ce mal qui traverse mon ventre, je le sens encore, mais je lui en veux tellement.

- Non mais quelqu'un veut bien m'expliquer c'est quoi cette merde ? Dis l'un de ses propriétaires.

- Je suis ici pour venir chercher (T/P)(T/N).

- Mais pour qui vous prenez-vous ? Si vous voulez ses services nous pouvons vous la louer, mais vous ne partirez pas avec elle. Il en est hors de question.

- Je suis le Caporal Chef Livaï sous les ordres du Major Smith du Bataillon d'exploration. Prenez cette lettre, cette femme est une criminelle. Allez voir dans sa chambre, sous son lit, recouvert d'une couverture, vous trouverez un équipement tridimensionnel qui appartient au Bataillon. À tous les soirs, elle part avec celui-ci pour voler et massacrer des gens.

De retour dans la cuisine avec l'équipement, l'homme s'élance sur (T/P) et lui assène une violente gifle sur le visage.

- Mais à quoi as-tu pensé espèce de petite minable ?

D'instinct je tire (T/P) vers moi et la protège de mon bras. Que je revois ce salaud la gifler encore une fois. Sa chaleur, son corps contre le mien. Malgré la frustration je me sens mieux. Elle est là et elle reviendra avec moi.

- Vous n'avez plus aucun droit sur elle, donc ne la touchez pas. Sous ordre de la cour, elle appartient maintenant au Bataillon. Viens petite, nous partons.

Nous voilà donc parti en direction de la porte qui nous mènera à l'extérieur des bas-fonds.

PDV Reader

J'y suis. J'y suis vraiment. Le soleil est magnifique et m'aveugle quelque instant. La lumière. Après 12 ans passés dans la noirceur, je revois le soleil, les nuages. Je sens le vent dans mes cheveux. Plus d'odeur d'humidité, d'excrément et d'ordures. Je suis enfin là où est la lumière et avec Livaï.

Il monte sur son cheval. Il agrippe ma main et avec un élan m'installe en arrière de lui sur celui-ci.

- Nous avons maintenant une heure de route à faire. Tiens toi bien après moi.

- Livaï, merci. Jamais je n'aurais cru quitter ces bas-fonds. Je...

- Écoute moi bien. Me coupe le noiraud. À partir de maintenant, pour toi, je suis Caporal chef Livaï et ne t'avises plus de me tutoyer. Je suis ton supérieur désormais, tu me vouvoies.

- Mais qu'est-ce que tu es en train de me dire ?

- Je t'ai dit de me vouvoyer. C'est clair ? Tant qu'à moi tu serais restée dans la ville souterraine et dans ta maison de merde. Erwin m'a obligé à venir te chercher. La besogne est faite donc à partir de maintenant tu te la ferme. Compris ?

- Je ne te comprends pas, mais pourquoi cette méchanceté? Je lui demande, le cœur gros.

- J'ai dit la ferme.

Sur ces mots cruels je me tus. Que lui arrivait-il donc ? Pourquoi m'en voulait-il autant. Je n'y comprends plus rien. Cet homme était bien mon ami dans les bas-fonds. Que se passe-t-il donc ? Sans vraiment le vouloir je m'assoupis sur Livaï. Il ne me repoussa pas.

PDV Livaï

Elle s'est assoupie sur moi et je ne la repousserai pas. Vais-je lui en vouloir longtemps ? Je ne veux pas, son corps contre le mien me réconforte tellement. Elle est bien là, son corps contre le mien me montre bien qu'elle est bien vivante et à mes côtés. Je les ai tous perdus, mais toi, (T/P) tu es là. Pardonnes moi, car je serai cruel avec toi, je te ferai du mal, mais jamais plus personne ne te touchera sans ton consentement. Tu resteras vivante, à mes côtés, car je serai là pour te protéger du mal. Mais pour cela, je me dois d'être méchant et je me dois de me détacher de toi, car tous ceux à qui je tiens meurent. Alors (T/P) s'il-te-plaît, pardonnes moi.

La femme des bas-fonds  Livaï X ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant