Chapitre 14

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Jessee a déjà préparé son sac et l'a posé dans l'entrée et attend patiemment le retour de sa sœur, Hayley. Celle-ci revient, marchant en sautillant, remuant la queue, tenant un sac en plastique dans sa gueule qu'elle m'apporte directement en s'asseyant. Prenant le sac pour regarder ce qu'il y a dedans, Jessee ferme les stores tandis que Hayley se retrouve nue devant moi, toujours assise par terre.

« On ferme les rideaux maintenant ?

— Quelqu'un nous a vu. »

Hayley tourne aussitôt la tête dans ma direction puis se penche pour voir le sac dans l'entrée.

« Nous partons ? » demande-t-elle, d'une voix triste.

« Tous les trois » la rassurais-je. « Merci pour le poisson, dis-je en prenant un couteau, l'ouvrant en deux et en le vidant, avant de le mettre dans un sac pour le congeler. Je vois leurs narines frémir. « Vous voulez le manger ?

— Non, merci, c'est l'odeur du sang.

— Hayley, tu prends une douche, tu t'habilles et tu prépares ta valise ?

— Est-ce que l'on va revenir ? J'aime être ici » questionne-t-elle en se redressant dans toute sa nudité.

« Oui, nous allons revenir. Nous allons piéger l'ennemi. Il doit croire que nous sommes partis.

— Bien » dit-elle en allant dans la salle de bain, sa sœur la suivant, lui expliquant le plan pendant qu'elle se lave. Je vérifie les différentes caméras camouflées que j'ai dissimulées. Quand ils reviendront je les aurai sur image depuis différents angles. Comme ils s'en prendront à celle du hibou, ils risquent de ne pas être déçu avec toutes les autres qui les filmeront forcer ma propriété. Hayley glisse son sac dans le cargo et s'installe à l'arrière tandis que je ferme la maison. Nous descendons le sentier puis gagnons la route, nous dirigeant vers la petite ville. Je n'avais jamais eu de raison de protéger ma maison auparavant, mais je n'hébergeais pas de loups-garous avant. Prenant une chambre dans un motel, les filles me laissent tranquille tandis que je surveille mon téléphone, mon ordinateur près à recevoir les images pour les passer dans un logiciel de reconnaissance faciale qui épluchera ensuite internet. Le grain de la caméra hibou était de mauvaise qualité, de plus la caméra était sale. Je vois un pick-up remonter le sentier quelques minutes après que nous nous soyons installés au motel, aussi j'ai un doute et je me demande si le réceptionniste nous a balancé. Ils se garent dans le virage, à l'abri des regards depuis la maison, mais pas des caméras qui les filment très nettement, chargeant leurs armes. L'un des trois est facilement identifiable, nous avons vu une publicité pour un magasin de chasse sur la route.

Un chasseur qui se dissimule à moitié.

C'est simple mais efficace. À partir du moment où j'en tiens un, l'enchaînement sera rapide.

Sont-ils là pour moi ? Pour elles ? Cherchent-ils réellement un chien ? Est-ce une coïncidence s'ils arrivent maintenant ? Est-ce des loups-garous ?

Je les regarde essayer d'ouvrir la porte, faire le tour par l'accès à la forêt, regarder les traces de pas, regarder par les fenêtres avant de repartir comme ils sont venus.

Jessee a tout vu et surveille discrètement la rue depuis la fenêtre. S'ils envisagent de venir au motel, ça va finir en carnage, je serais sans pitié, ils ignorent contre qui ils se mesurent, enfin si, ils savent peut-être, mais j'ai avec moi la puissance de feu d'un petit pays.

« On va danser ? » demandais-je en me retournant, mais elles ne sont pas dupes, elles commencent à me connaître, elles jouent le jeu par principe.

« Je n'ai pas le droit d'entrer, je suis trop jeune.

Mon AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant