Mon Alpha

Chapitre 42

Avec la présence policière accrue, nous gardons un profil bas, si bien que je fais des heures supplémentaires, mais j'ai de l'aide malgré le procédé dont je m'étonne que personne n'y ai pensé avant. Tous dans la Communauté fait un don de vêtements que Sophia transporte dans une grande ville, pour le remettre à une association de sans abri, récupérant au passage des sacs de linge sale. C'est simple et ingénieux. Le seul problème, c'est l'odeur. C'est terrible. Quand j'avale ma salive, ça goûte, ça me lève le cœur. Je regarde Alex, des larmes coulent sur ses joues. Son odorat est plus développé que le mien, ce doit être terrible. Un par un, les membres de la Communauté entrent dans l'enclos, vont chercher un cochon et le ramènent chez eux, le reste ne me regarde pas. Pas de chasse, c'est moins excitant, mais au moins ils mangent.

Les filles prennent plusieurs douches mais elles semblent encore sentir les pieds et la crasse. L'idée est bonne mais aller dans l'extrême l'est moins. Je les regarde tourner en rond, pouffant de rire malgré moi. Hayley et Alex me jettent des regards de chiens battus, j'ai beau les savonner, leur poils ne sentent que le chien mouillé, pour elles, c'est une catastrophe. En faisant attention à leur yeux, je commence à vaporiser du déodorant mais Hayley me montre les crocs en grognant aussi je fais de même, la surprenant, avant qu'elle n'éternue quand la brume parfumée à la lavande touche sa truffe, me faisant éclater de rire. Je n'ose imaginer comment ça se passe dans les autres maisons, mais j'en pouffe tout de même de rire, les filles relevant la tête pour me fixer. Ne pouvant dormir avec une odeur de pieds, je vais dans la chambre d'Hayley avec Jessee, au moins je sais que cette nuit nous ne serons que tous les deux pouvant passer un moment tranquille en amoureux. Je la déshabille lentement, embrassant ses épaules, ses seins, m'attardant sur son ventre avant de l'allonger sur le lit. Elle aussi semble apprécier notre intimité. Ses baisers sont passionnés, son étreinte est semblable à une grasse matinée dans une couette douillette. Lorsque je m'insère en elle, je touche au divin. Je le lis dans ses yeux, dans son sourire et ses soupirs, Jessee ressent ce que je ressens. Elle et moi sommes un miroir. Jessee s'accroche alors que l'orgasme l'emporte et nous restons dans les bras l'un de l'autre, savourant ce moment.

« Je ne regrette pas une seconde de ces derniers mois, Frank. Je suis heureuse de t'avoir rencontrée ce soir-là, heureuse que tu ais rencontré Hayley. Notre destin aurait pu être si différent si tu ne t'étais pas arrêté en ville, si tu n'avais pas été à la recherche de ce touriste.

— Ma vie serait bien différente et triste. J'ai rencontré une femme fantastique, sa soeur. Je me suis trouvé une famille, des amis. Nous allons avoir un enfant.

— Tu vas avoir des enfants, mon amour, nous allons avoir une belle et grande famille.

— Tu passeras toujours en premier, Jessee, toi et moi...

— Je sais, mon amour » dit-elle en m'embrassant tendrement. Nous finissons par nous endormir lovés l'un contre l'autre.

Je chéri ce moment, celui où je suis couché avec la femme de ma vie, n'ayant aucune raison de me lever, sinon le besoin impérieux de passer par la salle de bain. Je regarde l'heure, me disant que je peux retourner me coucher, Jesse marmonne dans son sommeil. Me glissant sous la couette, je dégage une mèche de son visage avant de passer mon bras autour d'elle. Dans moins de deux semaines nous allons faire une échographie, nous serons fixé sur la santé et la situation du bébé, c'est le truc qui m'inquiète le plus et je n'arrive pas à m'y préparer. Je crois que, psychologiquement, voir une boule de poils sur l'écran sera un peu dérangeant, mais je pourrais m'y faire, la voir accoucher d'une boule de poils va me perturber, mais moins que si je vois l'hybride à l'écran, pire, qu'il me regarde aussi. Je ne me vois pas me lever la nuit pour nourrir et bercer l'hybride, pas du tout même.

« Mais pourquoi est-ce que je ne peux pas avoir une grasse matinée, au moins une fois ! » dis-je à voix haute en entendant du raffut à l'étage inférieur. Je tourne la tête, bouge mon bras dans le lit, mais Jessee n'est plus là. Je regarde l'heure, déprimé : 8:06. Me levant et traversant dans l'autre chambre, je passe rapidement des vêtements et je descends. Il y a tant de monde dans la maison que j'ai l'impression qu'il y a un conseil de guerre.