Mon Alpha

Chapitre 34

Je me retourne pour rentrer à la maison, marchant lentement, jusqu'à entendre la voiture du Shérif s'éloigner, puis je reprend mon rythme, mon hot-dog doit être froid maintenant et j'ai faim. J'entends applaudir puis je vois des membres de la Communauté sortir de leur cachette, m'applaudissant de plus en plus fort.

« Frank vient de vous prouver une fois de plus qu'il est un membre à part entière de notre Communauté, » déclare Hayley « il vient, à nouveau de prendre notre défense, ne parlant pas en disant eux, mais nous. Merci Frank ! » crie-t-elle en applaudissant, vite suivie par le reste de la foule. Je suis touché et l'idée qui me vient est d'installer des fontaines un peu partout, pour qu'ils se lavent. C'est gentil de les voir m'applaudir, c'est juste que les joues et mentons couverts de sang, ça me dérange un peu.

Comme j'estime que nous serons tranquilles un moment, je préviens tout le monde que je partirais demain, le plus tôt nous aurons des animaux, mieux ce sera. Des fermiers vont nous fournir une population de base. L'équipe d'Andrew a ses consignes, je serai de retour dans la soirée. D'ici là, ma commande sera prête, nous partirons ensuite à la chasse, quitte à le faire pendant quelques semaines, puis la nature suivra son cours. Plus tard dans la soirée, j'honore la future mère de mon bébé dans les règles de l'art, je prends Hayley rapidement le lendemain matin, alors que je me prépare dans la salle de bain. En ouvrant la porte, je trouve Alex assise sur le banc, divers bacs à ses pieds.

« Tu emménages ? » demandais-je en rigolant en la faisant rougir.

« Ce sont des légumes pour les animaux, pour la route, et de l'eau.

— C'est gentil, Alex.

— Je peux venir ?

— Les animaux vont te sentir dans les fermes, tu vas les effrayer » lui rappelais-je.

« Prête lui des tee-shirts et ta veste » chuchote Jessee dans mon dos. « Hayley, descend le panier de linge sale de Frank. » crie-t-elle en se tournant dans la maison.

« D'accord ! » répond Hayley, encore à l'étage.

Mais non !

Jessee voit et sent mon malaise.

« Juste des tee-shirts, prends en plusieurs, ceux qui sentent. » crie-t-elle à nouveau.

« Ah, d'accord, barrière d'odeur. Tu vas avec lui ? » crie-t-elle à nouveau avant d'apparaître dans l'escalier, sa tête plongée dans mes tee-shirt.

« Ahh, c'est pour Alex. C'est bien. Vous formez une bonne équipe tous les deux. Tu veux travailler avec Frank, Alex ? Je peux te libérer du champs, voire des enfants.

— Je veux garder les enfants.

— Frank ?

— Bienvenue dans l'équipe ! » dis-je en lui serrant la main avant qu'elle ne retire son chemisier et enfile quelques tee-shirts, se frottant les bras et son jean avec les autres, regardant Jessee qui lève son pouce. Chargeant les bacs, je passe ensuite à l'atelier récupérer une planche de bois pour faire une rampe puis nous nous mettons en route. Je la regarde discrètement, son bras sur le rebord de la fenêtre, le visage calé contre la portière, les yeux fermés, souriante.

Elle aime se balader en voiture, comme les chiens.

On parle un peu, mais elle regarde surtout la route, les paysages. Renifle de temps en temps, me faisant presque sursauter quand elle repère un chevreuil au loin, le pointant du doigt jusqu'à ce que nous passions un trou au milieu des arbres. Personnellement, je ne l'ai jamais vu. Arrivé en ville, je me gare à l'adresse de mon rendez-vous. Elle me suit et je note sa nervosité. Je n'ose imaginer le nombre d'odeurs dans la ruelle, si elle pue pour moi, pour elle ce doit être apocalyptique. Je regarde ce que l'homme sort de son sac, ainsi que les fléchettes. Si je ne loupe pas mes cibles, je peux toucher douze animaux. Il m'assure qu'il peut avoir d'autres fléchettes, nous fixons un prix et une date de livraison.