Chapitre 10

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Depuis quelques jours, je travaille dans mon coin, cherchant une piste pour trouver le loup-garou responsable de la mort de ma sœur, et, en même temps, je cherche des signes m'indiquant des localisations de meute. je prépare des munitions, j'affûte ma lame, je nettoie mes armes. Quand je ne suis pas sur mon ordinateur, c'est Hayley qui y est, étudiant à distance. Elle ne m'avait pas menti en me disant qu'elle allait à l'école. Elle se rapproche énormément de moi tandis que Jessee, elle, m'évite au maximum. Je vois bien que quelque chose ne va pas depuis deux jours, Hayley semble vouloir me parler mais n'y arrive pas.

Cela fait bientôt deux semaines qu'elles vivent avec moi. Hayley s'y est fait, elle a trouvé sa place et son rythme. Je frappe à la porte de sa chambre et elle vient m'ouvrir avec un grand sourire. Elle a décoré sa chambre avec des trucs qu'elle fabrique à partir de brindille de bois, j'ignore la symbolique, elle ne veut rien me dire, mais elle est heureuse.

« Frank ! Regarde ! » dit-elle en me montrant un autre de ses triangles en bois.

« C'est joli, Hayley. Tu as deux minutes ?

— Je sais ce que tu vas dire, que tu t'en vas.

— Mais non, voyons, enfin si, mais pas longtemps. Comment le sais-tu ?

— J'ai une ouïe très développée, comme la vue et l'odorat. Je sens une différence d'odeur chez une personne qui a peur, par exemple. Je t'ai entendu parler au téléphone. Tu veux que je t'accompagne ?

— Tu es gentille, mais non. Pourquoi juste toi, ta sœur ne viendrait pas ?

— Non, Jessee ne peut pas, tu vois bien qu'elle t'évite » dit-elle en fermant la porte de sa chambre, m'invitant à m'asseoir sur son lit couvert de poil, de brindille, d'herbe, de terre et de choses dont je préfère ignorer la provenance. « Jessee est en chaleur », me confie-t-elle. « Quand nous partons dans la forêt, nous ne faisons pas que chasser, nous parlons beaucoup. De toi en ce moment. De la vie et de la protection que tu nous offres. Du danger que nous représentons, de celui que tu représentes. Nous sommes des louves, notre place naturelle est auprès des nôtres, mais Jessee refuse de se soumettre à un Alpha, nous ne mangeons pas de chair humaine. Notre place est au sein d'une meute, mais... je porte ton odeur, et Jessee aussi. Tu nous touches, nous flattes, j'aime ça, je me sens bien à tes côtés, en tant qu'humaine et en tant que louve. Jessee aussi. Elle n'a jamais été prise, nous nous sommes enfuies de la meute avant qu'elle ne procrée avant que l'Alpha la revendique et la possède. Tu comprends ce que je veux dire ?

— Ta sœur est vierge.

— Oui. Mais là elle est en chaleur. Elle veut... un mâle. C'est un cycle, ça va passer.

— Je peux faire quelque chose ?

— Surtout pas ! » sursaute Hayley. Si elle ne se maîtrise pas, elle pourrait te... hum, forcer. »

Super !

« Quand je serai en chaleur, je veux que tu me prennes, Frank. »

Hayley me regarde en souriant, je ne réponds pas, d'ailleurs qu'est-ce que je répond à ça. Je n'avais absolument pas anticipé cette question.

« Dans une meute, l'Alpha est le mâle reproducteur, les femelles servent à la procréation. Je suis vierge, moi aussi, Frank. Je sais que les codes sont différents chez les humains, mais mon comportement social est plus proche de celui du loup. Pourquoi crois-tu que je te lèche tout le temps. C'est instinctif, c'est une marque de confiance et d'affection.

— Hayley, c'est gentil, mais...

— Tu ne vas pas devenir un loup-garou parce que tu me feras l'amour, tant que je ne te mord pas, tu peux coucher avec moi sans risque. Pardon, je te mets mal à l'aise. Jessee revient. Elle est en colère, elle a envie. À moins que tu sois prêt à la prendre ?

Mon AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant