Comme un chien, elles se laissent brosser, fermant même les yeux pour me montrer leur satisfaction, tendant le cou au cas où je n'aurais pas compris qu'elles apprécient particulièrement cette zone, où toute celle de l'arrière train. Ce sont juste deux grosses peluches, mortelles, mais des peluches quand même. À chaque coup de brosse sur la tête, derrière les oreilles, j'ai droit à un coup de langue, que je compense par une bise sur leurs truffes. Je fais des selfies pour leur montrer leur taille par rapport à la mienne, je ne sais pas si elles ont conscience de leur image, mais elles sont loin d'un loup classique. Propres, lavées et douchées, le poil brossé, les nœuds retirés, elles s'installent dans le lit improvisé au sol et se couchent, les deux restant en louves. Faisant confiance à mon instinct, je pose deux glock sur le matelas, une lame et mon fusil, les réducteurs de son vissés. Elles ont dû sentir quelque chose et préfèrent rester tel quel, leurs sens étant plus affinés. Je reste habillé, près pour ce qui sera peut-être une nuit courte si elles ont raison. Placés comme nous le sommes, l'effet de surprise sera de notre côté. Les matelas étant posés au sol du côté opposé des lits. Les deux louves allongées, leurs faces vers la porte, et moi dos au mur, armé. Une fois la lumière éteinte, nous attendons. J'aurais bien été m'installer dans le cargo de mon Bronco, mais je ne sais pas depuis quand ils nous surveillent ni de qui il s'agit. Pour ce que j'en sais, c'est peut-être Jenny, ses parents, le cuisinier, une serveuse.
La poignée de la porte de la chambre bouge environ trente minutes après que j'ai éteint les lumières. Les louves redressent la tête, changent leur position. Je devine leurs pattes arrière prêtes à donner une impulsion pour qu'elles se jettent sur celui qui essaye d'entrer dans notre chambre. J'écoute une clé être lentement insérée, j'ai déjà épaulé mon fusil, je suis en mode coup par coup, l'index n'est qu'à un effleurement d'éliminer mon intru. À la seconde où la porte s'ouvre, je tire, déviant mon bras à la dernière seconde quand une voix féminine chuchote.
« Jessee » ?
La balle l'effleure, la faisant sursauter.
« C'est moi, Jenny ! Ne tirez pas » chuchote-t-elle en levant les bras.
Je me lève, glissant mon fusil dans mon dos, récupérant un glock et ma lame. Jessee changeant de peau et s'habillant rapidement avec des vêtements posés non loin.
« Y a-t-il un problème, Jenny ? Tu t'introduis souvent dans les chambres des clients la nuit ? »
Elle me regarde, tétanisée, enfin elle regarde surtout l'arme que je pointe sur elle.
« Tu es seule ?
— Oui.
— Entre. »
Je vois sa main se diriger vers l'interrupteur, par réflexe.
« N'allume pas »
Je lui prends la main et l'aide à rejoindre les lits afin qu'elle s'assoit sur un sommier.
« Vous dormez par terre ?
— Que veux-tu ? » demandais-je, méfiant.
« Kariann ne voulait pas que je vous en parle. Des hommes étaient là, il y a quelques jours. Ils posaient des questions, à propos d'un homme avec deux chiens de type Husky, et de deux jeunes femmes.
— À quoi ressemblaient-ils ? » demande Jessee en s'approchant, Hayley, restée en louve, ne bouge pas, ne fait aucun bruit.
Jenny décrit les hommes du mieux qu'elle peut, et sort son téléphone, pour nous montrer des captures d'écran des caméras de surveillance du motel et du restaurant. À l'instant où son écran s'allume, elle voit un énorme chien la fixer.
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Mon Alpha
ParanormalJessee et sa soeur Hayley se sont éloignées de leur meute, voulant vivre en fuyant leur passé. Que se passera-t-il lorsqu'elles croiseront la route d'un chasseur qui est sur la piste du loup-garou ayant tué sa soeur ? Celui-ci guette sa cible, tapis...