Chapitre 30

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Installé à l'arrière de la camionnette, je découpe un passage dans le grillage, puis je prépare sa gamelle et ses affaires avant de m'installer contre la paroie pour manger mon sandwich et boire mon café. Avec l'ordinateur que j'ai acheté, je crée des correspondances, sur des serviettes en papier j'écris des noms, des numéros de téléphone, poussant le réalisme à repasser sur des chiffres comme si le stylo ne fonctionnait pas, à changer de stylo. Je note des itinéraires, des horaires Je monte mon piège lentement. Il saura d'où cela vient, je m'en suis assuré. J'étudie la carte satellite afin de mémoriser les environs, où se situent les accès, les voies rapides.

L'heure est bien avancée lorsque j'entends du bruit puis que je la vois revenir, passer le grillage en me regardant en clignant des yeux puis monter à l'arrière du fourgon. Je referme les portes puis m'installe au volant, coupant l'allumage automatique des phares pour ne pas illuminer le café comme un stade de football alors que je suis le seul véhicule sur le parking. Alex ouvre la porte une fois qu'elle a fini de se brosser les dents et s'assoit, lâchant un rot alors qu'elle boucle sa ceinture.

« Bien mangé ? » rigolais-je alors qu'elle rougit de honte.

« Oui, un renard et du poisson.

— C'est bien, tu varies tes repas.

— C'est... bizarre de parler de ça avec un humain.

— Un humain, où ça ? » demandais-je en me penchant pour regarder partout sur le parking, la faisant éclater de rire.

« Tu es drôle, il n'est pas trop tard pour le motel ?

— Non, ça va aller. »

Alex ne se pose pas de question, elle va dans la salle de bain et me rejoint en louve, sautant dans le lit pour se coller contre moi. J'ai l'impression d'être avec Hayley et ça me fait du bien de tenir Alex contre moi. Si je leur envoie des messages, je ne leur ai pas parlé depuis deux jours. Mes messages sont brefs et précis. Si je me fais prendre, elles ne seront pas impliquées. Lorsque je me réveille, j'ai la tête contre celle d'Alex, le nez dans son poil, mon bras l'entourant. Par réflexe, elle me lèche avant de sauter hors du lit et d'aller dans la salle de bain.

« Elles te manquent, n'est-ce pas ? » demande-t-elle depuis la salle de bain

« Oui. J'ai pris l'habitude de dormir avec elles, de sentir leur chaleur en tant que louves, d'écouter leurs cœurs battre, de sentir leurs fourrures. Toi, ça va ?

— C'est étrange. Je dors avec un homme qui en aime une autre. Physiquement, il n'y a rien entre toi et moi, mais... j'aime bien dormir contre toi. Par contre, ton odeur va être sur moi, Jessee et Hayley vont la sentir.

— Je suis un ami, Alex, ne te fais pas de soucis. Tu te sens prête ? On ne pourra peut-être pas chasser de bonne heure, nous allons surveiller un entrepôt et attendre le bon moment pour nous débarrasser de la drogue.

— J'y ai réfléchi hier, j'ai peut-être une solution.

— Alex, je ne crois pas que te laisser chasser dans une ruelle soit une bonne idée.

— Une ruelle ? Pourquoi ? On peut s'arrêter à une animalerie.

— Uh uh » fais-je en secouant la tête. « J'ai déjà eu cette discussion avec Hayley et Jessee. Il est hors de question que j'achète un chien pour que tu le manges.

— Ah ? Non, je pensais à des poissons. Sinon au supermarché, des homards et des crabes. Tant que c'est vivant.

— Tiens, pourquoi elles n'y ont pas pensé ? » m'interrogeais-je à voix haute. « Tu penses que ça fonctionnera du homard ou du crabe ?

Mon AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant