Mon Alpha

Chapitre 22

Mon Bronco étant facilement repérable, je loue une voiture compact tout ce qu'il y a de banale, à une agence située près du motel où nous sommes installés. Les filles supportent mieux la ville, étant plus concentrées, mais les animaux de la réserve faunique près de là apprécient moins leur présence. La population de cerfs va baisser le temps de notre passage en ville.

Matthew Barnes possède un bar de danseuses, ce qui n'est pas très original, mais pratique pour ses activités annexes comme le trafic sexuel et le trafic de drogue. Nous entrons séparément. Je suis déjà accoudé au bar quand elles entrent, vêtues d'un short de yoga pour l'une et d'un legging pour l'autre. Elles ne laissent personne indifférent. Je comprends les hommes comme les femmes, elles ont un corps magnifique, et il se dégage d'elles quelque chose d'attirant. Moi seul sait ce dont il s'agit. Leurs glandes anales libèrent une odeur comme chez les chiens. Leur couverture, deux amies qui veulent se faire un peu d'argent en extra pour voyager. Rien de sexuel, juste de la danse. Le but, passer la porte pour accéder à l'arrière. Il y a peu de clients dans la salle, personne ne prêtera attention à moi lorsque j'irai vers la porte au moment où l'une des filles l'ouvrira, je n'aurais qu'à m'occuper du videur qui surveille la salle. Je regarde Jessee et Hayley discuter avec le videur, puis celui-ci passer un appel téléphonique. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre sur un homme qui discute avec les filles avant de les faire se lever et tourner sur elles-mêmes. Je me lève à l'instant où il se lève, allant vers la porte. À l'instant où elle se débarre à nouveau, j'y entre, écartant les franges d'un rideau vertical. À peine ai-je fait un pas qu'une main se plaque sur mon épaule. Les victimes collatérales étaient prévisibles. Le videur en serait forcément la première. Son travail est de veiller sur la salle et d'empêcher quiconque de passer cette porte, et il entend bien faire son travail. Seulement, il perd de précieuses secondes à regarder son collègue étendu au sol, le cou dans une position peu naturelle. Il regarde une des filles, se demandant où est l'autre. Il voudrait appeler à l'aide, prévenir son patron qu'il y a un problème, mais une main est fermement plaquée sur sa bouche. Il essaye de la dégager, mais la pression est trop forte. Il devine qui est derrière lui, mais n'arrive pas à l'accepter. Du haut de mon mètre quatre vingt dix, cent cinq kilos, il se sent soulevé. Ses pieds ne touchent plus le sol. Une dernière impulsion électrique rejoint son cerveau, lui communiquant une information dont il ne sait pas quoi faire alors que les cervicales cèdent. Hayley laisse le corps glisser au sol et nous avançons dans le couloir, ouvrant chaque porte, découvrant le côté glauque derrière le décor. Lorsque Jessee frappe deux coups à une porte avant d'essayer de l'ouvrir en tournant la poignée, une voix nous indique que nous sommes près d'obtenir des réponses concernant ma sœur.

« Plus tard Ray, je suis occupé »

Je donne un violent coup de pied dans la porte, la défonçant, faisant sursauter l'homme placé derrière une jeune femme, pantalon baissé pour les deux, baîllonnée, les mains menottées dans le dos. Manifestement, il ne lui fait pas passer une entrevue, sinon non consentie. J'imagine ma sœur qui est passée entre ses mains. Une main m'arrête alors que je m'apprête à lui arracher la bite.

« Putain ! Vous êtes qui vous ? Barrez-vous si vous ne voulez pas que ça finisse mal ! »

La jeune femme nous regarde, nous implore, le visage noyé de larmes. J'entends un grondement monter des entrailles de Hayley. C'est elle qui me retient et c'est elle qui va finir par aller lui arracher la bite et même plus. Elle s'approche alors qu'il se retire, il ne bande déjà plus. Jessee rejoint la jeune femme, lui retirant son baîllon et qui se plaque contre elle.

« Elle est consentante ! »

Hayley le propulse à l'autre bout de son bureau comme une simple poupée de chiffon. Je prends la suite de l'interrogatoire avant qu'elle ne me l'abîme trop.