7. shirt

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June 2nd, Beverly Hills
23:42

Je regarde les lumières de la ville à travers ma chambre d'hôpital pendant que le docteur continue de parler interminablement. Je suis incroyablement fatiguée mais je veux m'en aller d'ici.

Mon verdict était correct ; c'était une réaction anaphylactique et j'ai bel et bien été empoisonnée. Quelqu'un a réussi à me faire ingurgiter de la pénicilline en en mettant dans mon verre, par le biais d'un médicament qui en contient et qui est facile à avaler comme une suspension liquide par exemple.

Le médicament en lui même n'est pas dangereux mais il l'est pour moi parce que je suis allergique à la pénicilline. Ce qui veut dire que la personne qui l'a fait était assez proche de moi, pour être au courant de cette information.

J'ai l'impression que ma tête va exploser. Les six dernières heures ont été très intenses et je n'arrive pas à arrêter de penser à ce qui allait se passer si je n'avais pas poussé Sanyah à temps.

Mais en soit, je suis un peu secouée mais je vais bien. Je n'étais pas inconsciente pendant longtemps. Déjà parce que mon anaphylaxie n'est pas sévère, et ensuite parce que j'ai été rapidement conduite à l'hôpital. Ça c'est le côté physique. Le côté moral, c'est autre chose.

Je ne me sens pas du tout en sécurité. J'ai sous-estimé la situation et je m'en veux tellement. J'ai envie de m'en aller maintenant parce que j'ai peur qu'il se passe quelque chose à la maison pendant mon absence et celle de ma mère qui est actuellement assise sur la chaise près de mon lit, entrain d'écouter le docteur.

Si seulement Cindy n'avait jamais rencontré ce conna-

- Halima ?

Je me tourne vers ma mère.

- Oui ?

- Tu as entendu ce que le docteur a dit ?

- Hm... pas vraiment, j'avoue.

- Pas grave, le docteur émet un petit rire et réajuste ses lunettes. Je disais donc que tu es libre de partir seulement il faudra avoir un stylo auto-injecteur à portée de main et éviter de consommer des produits alimentaires contenant de la pénicilline. Ton poignet sera guéri dans à peine deux semaines puisqu'il n'est pas cassé, évite juste de mouiller le bandage. Et surtout repose toi.

- Bien sûr, ma mère approuve. Je ne sais même pas comment elle a réussi à consommer de la pénicilline mais ça ne se répètera plus.

Le docteur acquiesce, nous salue et sort de la pièce.

- Bon, ma mère se lève de la chaise, On ferait mieux de parti-

- Il faut qu'on appelle la police,  je la coupe.

- Et pourquoi ?

Je lui explique à peu près tout ce qui s'est passé aujourd'hui, de l'appel à l'empoisonnement. Au fur et à mesure que je lui raconte, son visage se décompose et je peux déceler de la peur l'envahir.

À la fin du récit, elle émet un petit rire nerveux et à ma grande surprise, hausse les épaules.

- Ça doit sûrement être une coïncidence.

- Pardon ?

J'arrive pas à y croire. Une COÏNCIDENCE ?

- Mais comment ça une coïncidence ? La personne a dit mon nom et celui de Sanyah dans l'appel, et comme par hasard un lustre manque de lui tomber juste après ? Et j'avale subitement de la pénicilline alors que ça n'arrive jamais ? C'est pas des coïncidences, ce sont des tentatives de meurtre !

blood on the marble floorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant