24. holy terrain

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Beverly Hills, August 16th
22:12

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté depuis que Adonis a fait son apparition. Du moins, pour moi en tout cas, parce que le reste de la tablée semble passer un bon moment sans se douter une seconde que je suis en pleine détresse émotionnelle.

- Ça va ? Persephone me presse gentiment la cuisse. T'as pas touché à ton assiette depuis.

Je sors de mes pensées pour regarder mon plat de lasagnes, puis Perse.

- Oui, j'ai juste... la nausée.

Je ne mentais qu'à moitié. Depuis qu'Adonis a apparu, un très mauvais sentiment se balade dans le fond de mon ventre et c'est extrêmement dur à camoufler.

Je lance un regard à la volée au concerné. Celui-ci s'était comporté comme si on était de parfaits étrangers ; aucun regard, aucune remarque malicieuse. C'est bien sûr une bonne chose, mais ça ne dénoue pas le noeud dans mon estomac.

Je m'excuse auprès de Perse et me lève pour me diriger vers les toilettes. Neelam ne m'avait pas remarqué, occupé à débattre avec Ismael sur quelque chose.

Je slalome entre les tables du restaurant, et accède la porte des toilettes qui sont mixes.

J'entre, ouvre la porte de l'une des cabines, et vomis mes tripes.

J'arrive pas à y croire. Pile au moment où je pensais avoir une longueur d'avance sur lui, il vient de faire dix pas en avant.

Persephone ? Sérieusement ? Me faire du chantage ne suffisait pas, il fallait aussi qu'il entourloupe ma copine dans ses sales histoires de psychopathe ?

Sans oublier que, ils ont commencé à se voir avant même que Nayla ne meure ou que je sois au courant de l'existence d'Adonis, ce qui veut dire que c'était prémédité et ça depuis le début. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une vie comme ça ?

Je sais exactement à quoi il joue et que son apparition dans la vie de Perse n'est pas anodine. Je compte bien arracher Persephone de ses griffes même si j'ai aucune idée de la raison que je vais lui donner pour qu'elle arrête de le voir. Je ne vais pas la laisser avec lui en tout cas.

En attendant, le fait qu'il soit là me met dans un état déplorable et je tremble limite de la tête aux pieds.

Je sors de la cabine après quelques minutes et me mets devant le miroir du lavabo, le souffle court. Mes doigts fébriles ouvrent mon sac et j'y sors trois chewing-gums à la fraise que je mets dans ma bouche d'un coup.

Je me regarde dans le miroir, la respiration saccadée, et essaye de me redonner contenance. Je renifle avant d'essuyer les larmes aux coins de mes yeux, et arranger mes cheveux.

J'aurai le droit de craquer quand je serai à la maison, pour le moment, je dois avoir l'air normal sinon tout le monde va se douter de quelque chose.

Je fais quelques exercices de respiration et me lave les mains avant d'enfin me décider à sortir des toilettes.

La porte s'ouvre et quelque chose de très vil sort presque de ma bouche quand je vois le visage d'Adonis.

J'avance vers lui en furie avant de lui demander :

- Qu'est-ce que tu fais ?!

- Bah je veux aller aux toilettes ?

Le fait qu'il soit capable de rigoler dans un moment pareil me met limite hors de moi.

- Tu peux arrêter de faire semblant ? Persephone n'a absolument rien à voir dans cette histoire, laisse là tranquille !

- Sinon quoi ?

blood on the marble floorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant