14. summer

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San José, July 1st
13:57

J'attrape mon doigt où s'écoulait du sang en retenant mes larmes.

Je renifle avant de crier par la porte :

- NEELAM !

- Une seconde ! J'entends à l'intérieur de la chambre.

Je repousse la tête en arrière et secoue la main pour que la douleur s'échappe de mon index mais rien n'y fait.

Je regarde mon ongle brisé en deux et le sang qui s'y échappe pendant que mes larmes coulent.

Neelam apparaît enfin sur le balcon de notre chambre d'hôtel avec une trousse de secours.

- Tout ça pour un ongle cass- Pourquoi y'a du sang ?!

- Je vais même pas te répondre Neelam.

Il attrape ma main pour examiner l'ongle de plus près et ouvre la trousse de secours.

- Comment t'as fait pour te coincer le doigt dans la porte ?

- Je savais pas qu'elle était automatique.

Je grimace quand le désinfectant brûle ma plaie.

- Toujours tête en l'air.

- C'est pas ma faute s'ils peuvent pas installer des portes normales comme tout le monde.

Il enroule un sparadrap autour de mon doigt et me fait un bisou sur la main. Je l'attrape par la mâchoire, lui fais un bisou sur la joue et entre dans la chambre.

On a finalement décidé de rester deux jours de plus ici, dans cet hôtel aux portes de San José. De toutes façons je n'ai pas dit à mes parents où j'allais ( même si je pense qu'ils sont au courant maintenant parce que ma tante les a sûrement appelés ) et je n'ai pas précisé quand est-ce que j'allais revenir non plus.

Je m'assois à califourchon sur le lit et allume la télé. À ce moment là, la porte signale qu'il y'a quelqu'un.

- Ça doit être les pizzas, dit Neelam en se dirigeant vers la porte.

- Mets un t-shirt au moins.

- Non.

Je roule des yeux et il ouvre la porte pour récupérer les deux boîtes en carton.

Je me lève du lit pour m'avancer vers les canapés et la table basse de notre suite. Neelam me tend ma boîte et je m'assois. Quand il ouvre son carton, je bloque.

- Neelam pourquoi y'a des ananas dégueu sur ta pizza ?

- C'est pas dégueu.

- Si.

- Non. T'as déjà goûté même ?

- J'ai pas besoin de goûter pour savoir que c'est immonde.

Il découpe un bout de sa pizza et s'approche de moi.

- Ouvre la bouche.

- Non, je recule sur le canapé.

- Ouvre orh.

- Naaan !

- J'ai trouvé une collection vintage entière de robes Thierry Mugler des années 90.

- OÙ ÇA ?!

Il profite que ma bouche soit ouverte pour enfoncer son bout de pizza dans ma bouche et met sa main sur mes lèvres pour m'empêcher de le recracher.

Je n'ai d'autre choix que de mâcher. Une fois cela fait, j'avale. Bon, c'était mieux que ce que j'imaginais.

blood on the marble floorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant