29. mona lisa

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Beverly Hills, September 31st
22:21

- Il faudra quand même faire attention à la façon dont les infos seront publiées, Élise dit derrière le combiné alors que je fixe la maison devant moi en tapotant le volant, il faut que tout le monde soit sûr que la source est fiable. Tu es sûre que ça ira ?

- Oui, t'inquiète pas, je plisse les yeux pour voir si quelqu'un était présent dans la seule pièce de la maison avec de la lumière.

- Okay... Je vais te laisser alors. Tu me donnes le verdict après ?

- Oui, d'accord.

- D'accord. À p-

- Euh... Élise ?

- Oui, Halima ?

Je joue nerveusement avec mes doigts et prends une grande inspiration.

- Quand tout ça sera terminé, je dis, est-ce que tu penses que je pourrais... euh...

- Tu veux des séances ?

Je pince les lèvres.

- Mais si ça te rappelle trop de mauvais souvenirs, je peux trouver une autre t-

- Je serais ravie d'être ta thérapeute Halima.

Mes lèvres s'étirent en un mini-sourire.

- Merci Élise.

- T'inquiète. Bon, tu m'appelles après ?

- Oui, à tout à l'heure.

- Bye.

Je raccroche et m'enfonce dans mon siège en soufflant.

J'ai dû m'acheter un autre téléphone parce que apparemment j'avais cassé l'ancien sans faire exprès quand j'avais appris la mort de Nana.

Un jour est passé depuis l'enterrement de ma grand-mère.

Le procès est demain. Enfin, façon de parler. Techniquement, il a commencé aujourd'hui, mais demain c'est la deuxième audience, et aussi celle à laquelle je vais assister en tant que témoin.

Je sens à peine mon visage, je ne me souviens pas de la dernière fois que j'ai mangé ou dormi correctement mais je n'ai jamais autant été motivée à en finir avec quelque chose de ma vie.

Les filles ont essayé de rester à mes côtés mais j'ai juste donné une excuse stupide pour les éviter quelque temps.

Mais Dieu seul sait à quel point elles me manquent et à quel point j'ai besoin d'elles. Surtout en ce moment, à cause de mon deuil et ce qui s'est passé avec Neelam.

C'est vraiment fini, et pour de vrai cette fois-ci. Il s'en va.

Le plus drôle dans tout ça c'est que je n'ai même pas encore pleuré depuis qu'il m'a annoncé que c'était vraiment la fin.

Je sais qu'il y'a un énorme chagrin d'amour qui m'attend, un comme je n'en ai jamais vécu auparavant. Après tout, je pensais vraiment que Neelam était l'amour de ma vie. Mais je préfère pleurer pour ce garçon une fois que je serai totalement en sécurité, dans le comfort de mon domicile, l'esprit reposé et Adonis derrière les barreaux.

Pour le moment, business.

Je sors de la voiture et condamne les portières avant de m'avancer vers la porte arrière de cette maison qui m'était vraiment familière à un moment de ma vie.

Je m'aide de la poignée pour grimper et enjamber la clôture. C'est une question d'expérience et d'habitude.

Je retombe sur mes pieds à l'intérieur et dans le jardin. Une fois cela fait, je monte les escaliers en pierre qui menaient à l'intérieur de la maison et y rentre.

blood on the marble floorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant