22. Plus dur, tu meurs...

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Un mois plus tard.....

19 :46
Vichada –Colombie

Elle

Un mois que je suis dans la crasse. Un mois que je meurs de soif. Un mois que je meurs de faim. Et un mois que je suis seule, toute seule. On me lance souvent du pain par terre mais qui dit que ça a eu le don de me combler de ma faim ? Je mange oui, mais juste pour remplir l'un dixième de mon ventre. Ça fait aussi un mois que je ne parle plus et que je ne me change plus. Je pue sûrement. C'est horrible !

La porte d'en haut s'ouvre et la lumière qui y entre m'est insupportable. Felipe et ses sous-fifres y pénètrent et j'ai déjà une énorme envie de vomir.

– Elena... Tu as de la chance.... Quelqu'un veut bien de toi ! Sortez-la de ce trou les gars !

Ils ouvrent la cellule et me sortent de là. Je suis maintenant trainée dans les escaliers, puis le couloir où plusieurs filles grimacent de dégout en me voyant et enfin on me jette dans une douche, encore publique bien sûr. La grosse y pénètre avec une serviette et des champoings.

– Sortez tous maintenant ! Je dois me concentrer !

Toutes les filles qui s'y trouvaient sortent toutes et les hommes restent encore.

– J'avais bien dit tous, non ? Felipe, sors avec tes pions !

Ils sortent juste après et Marta fait couler l'eau froide, bien sûr. Elle me déshabille ensuite et je me laisse faire comme je n'ai plus de force pour me débattre. Elle me lave et même sous l'eau je me sens sale et sans honneur. Je n'ai même plus la force de dire quoi que ce soit, ma gorge étant trop sèche pour remplir ses fonctionnalités. Elle m'épile tout le corps et me mouille encore pour me rincer. Après avoir fini, la grosse arrête l'eau et m'enroule dans une serviette.

– Très bien ! Tu t'es bien amélioré chérie, plus de grossièreté ni de violence ! Dommage que Felipe ait été très clair sur le fait qu'il ne te veuille plus parmi nous !

Je ne comprends rien et me laisse entrainer dans une chambre. Elle part vers un tiroir où elle sort deux bouts de tissus. Et si avant j'avais eu le minimum de chance d'avoir porté une minirobe, là maintenant elle m'habille comme.... J'en sais plus rien ! Même une stripteaseuse serait bien mieux habillée que moi ! C'est un petit soutif de couleur rouge comme son bas, ils ont des petites dentelles. Elle me fait ensuite mettre des chaussures à talons noirs de 15 centimètres au minimum. Comment veut-elle que je marche avec ça ? Elle me tend un verre d'eau que je bois sans hésitation, puis elle me donne du pain, encore, mais que je mange vu ma faim de loup.

Après avoir fini, alors que j'ai toujours un peu faim, elle me place devant la coiffeuse et commence à me maquiller. Elle me parle et me parle mais je n'ai même plus la force de l'écouter jacasser. Je ne fais qu'observer mon reflet sans me reconnaître. Je constate les dégâts de ces derniers jours, et ça me brise de l'intérieur que je puisse finir de cette manière. Avec les marques que j'ai fait au mur j'ai pu me repérer dans le temps et savoir le nombre de jours pendant lesquels ils m'ont enfermé. Mes cheveux bruns réapparaissent à la racine, mais heureusement que la saleté les camouflent assez.

Mes lèvres sont très sèches et ma peau est aussi pâle que sèche. Je ne ressemble à rien mais heureusement que mes tâches de rousseurs sont encore présentes. Mes lentilles ont quitté mes yeux puis des semaines déjà et heureusement que j'étais dans le noir sinon, ils l'auraient remarqué ! Étant trimballée dans toutes les pièces, j'avais baissé la tête.

Une fois le maquillage fait, elle me coiffe après avoir teinté mes cheveux en blonds. Elle me pose des lentilles aux yeux, ce qui m'étonne assez.

– Les hommes préfèrent les blondes aux yeux verts ! Et grâce à moi, tu as retrouvé ton look !

Inidentifiable : Entre Plusieurs FlammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant