Inidentifiable : Entre Plusieurs Flammes

14. Et si ?

22 :59
Villavicencio
Meta - Colombie

Elle

La pluie se met à tomber, l'orage bat son plein, et le vent souffle comme jamais... J'avais toujours adoré la pluie, elle m'aidait souvent à me calmer et à m'endormir. J'aimais me faire mouiller par cette eau naturellement froide, même si le risque d'attraper froid était au-delà de ce qu'on pourrait penser. Une bonne journée de pluie était toujours un signe de paix pour moi-même si les autres s'en plaignaient. Par contre je n'aimais les nuages gris que s'il ne pleuvait uniquement. Le rose n'a jamais été ma couleur préférée, ni le violet. Je n'avais aucune préférence concernant les couleurs..... Mon livre préféré était un livre hors du commun même s'il n'était pas connu par tous. Je n'aimais pas la célébrité ni les célébrités. Je ne connaissais personne de ce milieu ni de ce titre. Ma vie pouvait sembler morose et ennuyeuse mais elle était enrichie d'éducation et de culture. Ma mère ne m'avait pas élevée comme une princesse royale ou comme la fille du président mais elle m'a élevée pour que je devienne plus que je ne pouvais être.

Le seul hic dans cette vie que j'aimais tant n'était que notre déménagement en Colombie. C'est là que tout a dérapé, que notre vie a été basculée et qu'on s'est séparé pour de bon. Je sais que je n'aurai pas dû revenir mais, je l'ai fait ! Ça a peut-être l'air incroyable mais ça avait tout de même l'air inévitable. C'est comme ça et même qu'on dit souvent qu'il faut toujours affronter ses peurs ! J'ai affronté la mienne de cette manière-là. En mettant mes pieds là où mon traumatisme a vu le jour, là où la douleur m'a possédé, là où j'ai tout perdu, là où.... mon âme, mon innocence, et mon identité se sont envolées. Comment aurait été ma vie si.....

Je n'en peux plus de me poser cette torture ! La réalité est que ma vie est comme elle l'est maintenant ! Les si et les si seulement, ne changeront rien et ne feront rien d'autre que me priver d'une possibilité de paix. Car oui, tout ce que je recherche n'est que la paix, c'est la seule et unique chose que je pourrai et que je veuille récupérer après toutes ces années.... Un puissant tonnerre me sort de mes pensées et me ramène dans un présent aussi amer que je ne l'aurai jamais imaginé. Je me tourne vers la montre accrochée au mur et constate qu'il est déjà minuit passée. Le sommeil veut m'envahir, mais qui dit fermer les yeux, veut dire retour en arrière pour moi. Je n'ai plus pu avoir un sommeil naturel ou apaisant depuis toutes ces années. Je ne suis plus maîtresse de ma nuit et de mon esprit. J'avais une boîte de comprimés qui m'aidaient pour ce problème autrefois, mais bien sûr, lorsque Carlos m'a gentiment intimé de monter dans cette bagnole, il avait oublié d'aussi me demander gentiment si je pouvais avoir quelques affaires importantes à amener avec moi. Je ne peux donc qu'admirer la liberté de cette pluie à tomber et à couler où elle souhaite.

Mais une pensée vers ma possible journée pour plus tard me retire tout de suite l'envie pour ce programme. Je vais me faire du lait avec du miel en espérant que ça m'aidera ! Je me lève du canapé à côté de ma fenêtre, prend une robe de chambre, la porte et ouvre doucement la porte. Il ne manquerait plus que quelqu'un me surprenne et me pose des milliers de questions ! Je ferme vraiment encore plus doucement la porte et prends les escaliers pour arriver à la cuisine. Une fois arrivée, j'ouvre un placard, prends une casserole que je pose sur la gazinière et ouvre le frigo. Je prends une bouteille de lait et en verse dans la casserole. J'allume la gazinière et prend le miel dans un placard au-dessus.

Le bruit d'un verre brisé me fait sursauter et je me tourne de suite vers sa source. Valentina est en train de ramasser tant bien que mal les morceaux, et je la rejoins. Elle se fait couper et saigne de la paume de sa main. Elle s'écrit légèrement et je constate une petite gélule juste à côté d'elle.... Du GHB ! Je le reconnais, c'est une....