Chapitre 2

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En cette belle journée de printemps, Johanne était encore malade. C'était la deuxième fois ce mois-ci et ses crises de toux semblaient empirer d'année en année. Sabo venait d'avoir neuf ans, comme les jumeaux, le 20 mars, et cela faisait donc trois ans que les trois enfants se connaissaient. Le temps passait super vite !

Ces trois garnements avaient fait les quatre cents coups ensemble: chassant des bêtes sauvages, grimpant aux arbres, courant partout, pillant le royaume, et volant aux pirates. Ils avaient fait voir des vertes et de pas mûres à la pauvre Dadan, un brigand qui était chargée de s'occuper de ces trois petits.

- Dadan, Dadan ! Johanne est brûlante, t'es sûre qu'elle n'a pas de fièvre ? s'inquiéta Ace, qui venait de toucher le front de sa sœur.

- Comment ça elle est brûlante la p'tite ? demanda la grande rousse en prenant la température de Johanne. 38,5°C, c'est de la fièvre ça ! Ace, Sabo, allez me chercher des médocs dans l'armoire !

- Y'en a plus la vieille ! s'exclama Sabo après avoir cherché dans la dite armoire. Il faut aller en chercher en ville, Ace on y va !

Ils ne laissèrent même pas le temps à Dadan de répondre qu'ils étaient déjà partis avec leurs bâtons -ou plutôt tuyaux- en direction de la ville la plus proche. Pendant ce temps, la rousse les maudissait en les traitant de tous les noms. Elle finit tout de même par prendre un chiffon propre et le mouiller pour le poser délicatement sur le front de Johanne qui était clouée au lit depuis le matin même, se réveillant uniquement lorsqu'elle avait faim.

※⁂※

La petite Jo avait repris du poil de la bête très rapidement, et elle se retrouvait maintenant avec Ace et Sabo à voler des richesses pour leur trésor. En effet, depuis quelque temps déjà, les trois enfants avaient décidé de se faire un trésor et de garder toutes ces préciosités de côté pour quand ils seraient de vrais pirates et qu'ils vogueraient sur les mers.

- C'est bon Jojo, tu l'as ? demanda Ace, inquiet de ne pas la voir sortir.

Ils avaient trouvé une petite cabane dans la colline, et avaient voulu dérober tous ses trésors pour le leur. Johanne étant la plus menue, était maintenant à l'intérieur, et les deux garçons n'attendaient plus qu'elle sorte par la fenêtre.

- Chuuuut, Ace, ne parle pas si fort, je suis sûr qu'elle t'a entendu mais qu'elle ne peut juste pas te répondre, chuchota Sabo qui était tout de même inquiet pour sa meilleure amie.

Mais avant que le brun n'ait pu lui répondre, un gros bruit se fit entendre par la fenêtre: Jo venait de sauter à travers, brisant la vitre, et sans s'arrêter dans son élan, elle se mit à courir.

- Courrez ! leur cria-t-elle.

Sans réfléchir, les deux garçons se mirent à courir, sans même savoir ce qui se passait, suivant la brune qui venait de sauter sur une branche. Ils firent de même, et sous le regard noir de Johanne, ils ne prononcèrent aucun mot, attendant de voir ce qui les suivait. C'est là qu'ils les virent: deux gros chiens au pelage brun qui semblaient les suivre, la bave coulant de leur gueule. Leurs grognements firent frissonner les trois enfants, de peur d'être déchiquetés.

En les voyant passer sans s'arrêter, Jo poussa un soupir de soulagement, ce qui attira l'attention des deux autres qui la regardaient maintenant sérieusement.

- Tu nous expliques, Jo ? demanda Sabo, d'un air exaspéré.

- T'as l'argent, au moins ? demanda à son tour Ace.

- Eh bien, comment dire..., commença-t-elle gênée, en plus de l'argent que j'avais trouvé dans la pièce principale, je voulais voir si je ne pouvais pas m'en procurer plus, donc je suis allée dans la chambre, sauf qu'il y avait deux gros chiens. Ils ont commencé à me courser dans la cabane, et ensuite je suis sortie par la fenêtre, et voilà ! Sinon, pour répondre à ta question, Ace, oui, j'ai réussi à prendre des Berry et des bijoux dans un tiroir.

- Mission réussie ! s'écria Ace, plus intéressé par l'argent que par ce qui était arrivé à sa sœur.

- Bien, maintenant que c'est fait, déclara d'un air sérieux Sabo, on retourne au navire, moussaillons !

- Hé ! C'est pas toi le capitaine ! protestèrent Ace et Johanne en même temps.

La conversation s'arrêta là, et les trois enfants partirent vers leur "navire" qui n'était autre qu'une cabane dans un arbre.

- Bon, alors voyons voir ce qu'on a obtenu, dit Ace en frottant ses mains entre elles.

- Ce que j'ai obtenu, plutôt, répliqua Johanne.

Avant que Ace n'ait pu répondre, Sabo le coupa, las des disputes incessantes entre les jumeaux:

- Bon c'est bon, arrêtez tous les deux ! Maintenant on regarde ce qu'on a.

- Oulala, le blondinet sort de ses gonds... se moqua Jo.

- Johanne s'îl-te-plaît. Ça ne me fait pas rire, râla ledit blondinet.

Johanne se renfrogna mais redevint soudainement joyeuse lorsque son frère sortit les trésors du sac. Ils se mirent alors tous trois à compter et estimer combien de Berry ils avaient.

- On a mille Berry en pièces et avec les bijoux, on a deux cents Berry en plus, déclara Sabo, d'un air sérieux, à la fois déçu.

- C'est nul ! On a même pas la somme pour s'acheter deux repas complets ! ragea Ace.

- Bluejam il a plus d'argent... chuchota Jo.

Les deux garçons se retournèrent vivement vers elle avec un air à la fois fâché et exaspéré:

- Jo ! Combien de fois on t'a dit qu'on était pas assez forts pour affronter Bluejam ! C'est de l'inconscience d'aller lui voler ! cria Ace, assez énervé.

- Mais, je vous l'ai déjà dit, il suffit de s'attaquer simplement à un de ses hommes lorsqu'il est seul. En plus avec nos bâtons, on peut se défendre facilement ! se défendit la brunette.

- Jojo, on volera de l'argent à cet équipage lorsqu'on sera prêts, je te promets que dans quelques semaines on ira ! réconforta Sabo, qui voyait bien la mine désespérée de son amie.

Johanne lui sourit, puis Ace et elle décidèrent de rentrer chez Dadan, pour y passer la nuit, car même si elle ne le montrait pas, elle s'inquiétait énormément pour ces deux petits, surtout pour Johanne qui était de "constitution faible" avec sa maladie pulmonaire.

Sur le chemin, Ace remarqua que sa jumelle saignait à l'avant-bras droit. Inquiet pour sa sœur, il lui prit le bras pour qu'elle s'arrête, ce qu'elle fit, si elle ne voulait pas tomber de l'arbre.

- Ace ! Qu'est-ce qui te prend ?! demanda Jo, surprise, en retirant d'un coup son bras de l'emprise de son frère.

- Qu'est-ce que tu t'es fait, Jo ? s'inquiéta Ace, ignorant la remarque de la brune.

- Ah, ça c'est rien, c'est juste ce gros chien qui m'a mordu. Mais t'inquiète, Ace, je ne vais pas mourir, le rassura Johanne. De toute façon, on se blesse tous les jours, c'est pas une petite morsure de rien du tout qui va faire trembler la grande Johanne !

- Ouais, la super grande Johanne ! dit Ace ironiquement

- Hé !

- Bon, aller, on va chez Dadan, elle va te soigner, même si je pense qu'elle en a vraiment marre de nous rafistoler à chaque fois qu'on la voit... 

Jo l'increvableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant