Chapitre 4

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- Ces trois gamins, Ace, Sabo et Jo, tout le monde les connaît ici. Si c'est bien cette morveuse qui a volé notre argent, elle ne sait pas à qui elle se frotte !

- Elle a réussi à me prendre par surprise, mais on va le récupérer et leur foutre une bonne raclée. On ne va pas se laisser faire par ce garçon manqué !

Marchant dans la vaste forêt, les hommes de Bluejam tentaient de mettre la main sur les voleurs de leur précieux argent, qui n'était autre que la petite Johanne, et par extension, Ace et Sabo. Ils n'eurent cependant pas à chercher très loin, puisqu'un petit garçon au chapeau de paille leur coupa la route. Porchemy, intrigué, lui agrippa le t-shirt et le souleva, faisant crier le garçon:

- Ace ! Jo ! Sabo !

- Tu connais ces trois gamins ?! s'insurgea le bras droit de Bluejam.

De leur côté, les "gamins" se demandaient comment Luffy avait pu se retrouver dans les mains de Porchemy, alors qu'il y a à peine quelques secondes il se trouvait avec eux, caché derrière un buisson.

- Mais quel boulet ! s'exclama Ace. Maintenant, c'est sûr, il va cracher le morceau et s'en sera fini de notre trésor !

- Bon, répliqua Jo, alors que le pirate emportait Luffy, au moins, on sait comment se débarrasser de lui !

- Heu... t'es sûre, Jojo ? demanda Sabo. Je n'ai plus très envie d'avoir un mort sur la conscience, même s'il était très collant.

- Bah on fait quoi, du coup ?

※⁂※

Apprenant que Luffy n'avait toujours pas dévoilé leur secret, Johanne, Ace et Sabo décidèrent finalement de le sauver des griffes des pirates, inquiets pour le petit.

Courant à toute vitesse vers leur repaire, ils défoncèrent le mur avec leur bâton -qui semblait plutôt être un tuyau de canalisation. Sans plus tarder, Ace s'occupa de Porchemy, tandis que Sabo détachait Luffy et Jo lui libérait le passage en assommant les autres pirates.

- Les amis ! cria de joie le ligoté.

Les trois pré-adolescents, trop concentrés à ne pas se prendre des coups, ne répondirent pas, mais Ace se fit prendre par le bras droit de Bluejam, qui lui agrippa le cou. Il se mit alors à demander de l'aide à ses deux petits acolytes, et Johanne, étant proche de l'homme, s'occupa de lui mettre un gros coup de bâton sur la tête, ce qui suffit à le faire lâcher Ace, mais pas à le mettre au tapis.

Entre temps, Sabo avait réussi à libérer Luffy, mais alors qu'il criait à Ace qu'ils pouvaient partir, un sabre fendit l'air, prêt à couper le blondinet en deux. Il allait à une telle vitesse, que quand Sabo remarqua qu'on l'attaquait, il était déjà trop tard.

Mais c'était sans compter sur l'aide de la brunette, qui, à l'aide de son tuyau, para le coup, non sans difficulté. Sabo, qui jusqu'alors avait retenu sa respiration, s'autorisa à respirer un grand coup, soulagé d'être encore en vie.

- Laisse moi, sale gamine ! cria le pirate, fou de rage. Si tu n'étais pas intervenue, qui sait, peut-être que tu s'rais encore en vie. Mais maintenant c'est trop tard, il ricana un instant, avant d'afficher son sourire le plus sadique. Je vais t'écrabouiller ! Niark niark niark !

- C'est ça, ouais, c'est moi qui vais te mettre la pâtée !

Et dans un cri de rage, elle s'élança sur le hors-la-loi. Enchaînant coup sur coup, même si elle n'était pas très douée, elle réussissait malgré tout à atteindre son adversaire qui n'était pas très fûté.

- Jamais une pauvre gamine garçon manqué comme toi ne pourra me battre !

Voyant que les jumeaux ne le suivaient pas, Sabo décida de leur demander d'arrêter de se battre et de s'enfuir, tant qu'il était temps. Cependant ils ne le voyaient pas du même oeil:

- Une fois le combat commencé, je ne m'enfuis jamais !

Ils avaient crié en même temps, si bien que Sabo intima à Luffy de ne pas bouger, et il partit aider Ace.

Les combats durèrent toute l'après-midi, mais les enfants en sortirent finalement vainqueurs, même si cabossés de partout, couvrant de honte les pirates.

Ils revinrent à leur cabane, et soignèrent leurs blessures avec les bandages qu'il leur restait.

- Aïe ! se plaignit Luffy.

- Tout ça ne serait pas arrivé si tu étais resté bien caché dans le buisson, accusa Johanne.

- Et surtout si tu n'avais pas volé de l'argent aux pirates de Bluejam, répliqua Ace.

- Tu me cherches ?! le menaça Jo, piquée à vif.

- Peut-être bien qu'ouais... Pourquoi, ça te dérange ?

Johanne poussa un grognement de rage et se jeta sur son frère qui rigolait.

- Stop ! Arrêtez, c'est pas le moment là, les supplia Sabo, vous êtes encore blessés !

Cependant les jumeaux n'entendaient pas ses supplications, et ce qui devait arriver arriva: Jo frappa le front d'Ace, là où le pirate lui avait, un peu plus tôt, tranché la peau. Le brun recula vivement en poussant un petit cri et en se tenant la tête, mais désormais en colère, il attaqua sa sœur en lui donnant un coup de pied sur sa blessure à la jambe gauche. Luffy, lui, n'arrêtait pas de pleurer. Les deux, qui allaient relancer leur attaque se stoppèrent d'un coup et le regardèrent d'un regard noir.

- Arrête de pleurer, toi ! lancèrent les deux en même temps.

※⁂※

Cet évènement que l'on pourrait qualifier de tragique si l'on n'était pas dans One Piece, rapprocha un peu plus les quatre enfants. Luffy pouvait désormais suivre les trois plus âgés sans se faire crier dessus. Ils partaient tous les jours chasser et jouer dans la grande forêt du Mont Corvo qui les entourait.

- Chuuut !

- Chut toi même, Sabo !

- Jo, c'est vraiment pas drôle, là, répliqua le blond. Il faut vraiment être silencieux pour attraper un tigre.

- Oui, bon, je me tais, râla-t-elle.

Le blond et la brune étaient penchés sur une branche, en hauteur, attendant le signal des deux autres garçons qui devaient attirer le tigre dans la petite clairière, pour ensuite lui sauter dessus, en le frappant avec leurs tuyaux.

Au moment où Johanne se tut enfin, le tigre surgit dans la clairière, suivi de Ace et Luffy qui poussaient des cris de guerre. Les deux enfants sur la branche sautèrent alors dans le vide, atterrissant sur le pauvre tigre: l'une sur sa tête où elle coinça son bâton dans la gueule de la bête, de façon à ce qu'il ne puisse plus la refermer, et l'autre sur son dos, où il profita pour faire un petit tour de rodéo.

Le tour était joué: le tigre grillait désormais sur un bâton, tournant au rythme du feu de camp, entouré de quatre enfants affamés.

Jo l'increvableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant