Chapitre 16

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- Miam ! C'est trop bon, chez vous !

Johanne mangeait goulûment tous les plats se trouvant devant elle, sous le regard médusé des pirates de Barbe Blanche. Elle avait un appétit titanesque !

- Merci, magnifique demoiselle ! la remercia Thatch en lui faisant un baise-main.

- Thatch ! le gronda Marco. Conduis-toi bien avec notre invitée !

- À ce propos, commença Vista, curieux d'en savoir davantage, on ne sait toujours rien de cette petite !

- Alors déjà je ne suis pas petite, d'accord ?! Et ensuite vous n'avez rien à savoir de moi, comme moi je ne sais rien de vous, répondit Jo.

- Bah si, tu sais qu'on est des pirates de Barbe Blanche.

La jeune fille fusilla du regard l'homme qui venait de parler. C'était un gars lambda de l'équipage qui tentait de faire rire. Son regard parlait pour elle : c'était un cuisant échec, une défaite totale (plus communément appelé un "flop").

Marco se racla la gorge :

- Quoi qu'il en soit, il a raison, tu ne nous as encore rien dit alors que je t'avais expressément demandé de décliner ton identité.

- Bah c'est ce que j'ai fait, non ? Jo pencha sa tête sur le côté, dans l'incompréhension totale. Je t'ai dit que je m'appelais Johanne.

- Mais c'est pas possible ! le blond s'arrachait les cheveux. Tu fais exprès d'être aussi bête ou quoi ?!

- Calme-toi, Marco, lui conseilla Izo. Je vais l'interroger de manière plus tranquille et civilisée, si tu permets.

Seul un grognement lui répondit. Le phénix n'en pouvait plus de cette fille qui n'avait pas plus de trois neurones dans sa tête. Pourquoi il ne tombait que sur des énergumènes de la pire espèce ? Ne pouvait-il pas rester tranquille pour une fois ?!

- Quel est ton nom de famille ? demanda-t-il.

- J'en ai pas.

Les hommes froncent les sourcils, sceptiques. Tandis que Johanne partait dans un fou rire, énervant encore plus les commandants assis à la même table qu'elle.

- Comment ça, t'en as pas ?! la brusqua Haruta, en montant sur ses grands chevaux.

Mais la brune ne put lui répondre, toujours en train de se fendre la poire, s'étouffant à moitié avec sa nourriture. Elle but un peu d'eau pour faire passer son rire. Elle ne devait pas perdre son objectif de vue : la prime de Barbe Blanche.

C'était au départ pour cette raison que Jo avait joué la comédie jusqu'au bout, bien qu'elle sache que ce n'était pas du gâteau, mais alors pas du tout. Au pire, elle prendra la prime de Marco ou celle des autres commandants. Il ne fallait donc pas faire ami-ami avec ces pirates.

Elle se racla la gorge une dernière fois, refoulant son rire:

- Bah oui, j'ai pas de nom de famille, j'ai dit. T'es dur de la feuille en plus d'être bouché ?!

- Mais elle se prend pour qui la gamine ?!

- Elle se prend pour personne, la "gamine" qui n'est pas une gamine ! Et tu ne me parles pas comme ça, face de foie gras fermenté !

- Comment tu m'as appelé ?! Répète un peu, pour voir !

Tous les commandants s'étaient mêlés à cette dispute. Johanne avait le don de mettre hors d'elle toute personne qu'elle croisait. Et elle se délectait de toutes ces disputes qu'elle provoquait puisqu'elle finissait toujours gagnante.

- Cela suffit ! gronda une grosse voix, au fond du réfectoire.

Barbe Blanche s'était levé de son siège, malgré les fils médicaux qui l'y retenaient. Tout le monde se tut, attendant qu'il continue :

- Bien, maintenant que vous avez fini de manger, les enfants, je souhaiterais que vous conduisiez la petite aux dortoirs.

- Père, l'interpella Marco, elle va dormir avec les autres hommes ?

- Nous n'avons malheureusement aucune chambre seule de libre... Préparez un hamac dans les dortoirs de la première flotte. Marco je te la confie, dit le moustachu.

- Merci pépé pour tout ce que vous faites pour moi, mais je ne reste pas plus d'une semaine, ne vous embêtez pas, le remercia Johanne en s'inclinant, comme le lui avait appris Makino.

Barbe Blanche rigola un bon coup, tandis que les pirates, eux, lui jettaient un regard noir pour le surnom employé désignant leur capitaine.

- Bien, père. Suis-moi gamine, ordonna le blond ananas.

Johanne suivit Marco dans les couloirs, sans oublier de lui lancer un regardd noir au préalable. Le Moby Dick était un véritable labyrinthe et il était certain qu'elle allait se perdre au moins une fois.

Enfin arrivés devant le dortoir, ils y entrèrent sans grande cérémonie et Marco lui indiqua un hamac libre, au fond de la pièce, tout en haut. Au moins, elle ne sera pas dérangée par des hommes au trop plein d'hormones.

- Bien, je te laisse, lui annonça le blond, j'ai pas qu'ça à faire... Fais gaffe à toi, quand tu te balades, je te fais toujours pas confiance.

- Olá, tout doux le piou piou, je vais rien faire !

Le commandant grogna une réponse incompréhensible et sortit de la grande pièce, laissant Johanne toute seule. Elle pouvait maintenant explorer le bateau à sa guise.

※⁂※

- Dis-moi, Marco...

- Oui, Père ?

- Que penses-tu de la petite qui s'est incrustée dans le navire ?

- Je trouve qu'elle est trop insolente envers ses supposés "sauveurs", avoua le phénix. Ce que je veux dire, c'est qu'elle l'est trop pour une pauvre naufragée. Elle cache un truc, c'est sûr.

Barbe Blanche acquiesça, en total accord avec son subordonné. Il l'avait convoqué dans sa chambre pour parlementer à propos de deux trois trucs, comme ils avaient l'habitude de faire.

- Elle me fait penser à quelqu'un, cette fillette, lâcha l'empereur.

- C'est vrai, à moi aussi. Mais j'arrive pas à savoir à qui, et ça m'énerve !

- Ne t'en fais pas, fils. Quelque chose me dit qu'on n'a pas fini d'entendre parler de cette petite Jo de sitôt ! Gurararara !

- Vous pensez que... ! le regard de Marco s'illumina en un instant.

- Oui, mon fils, ça ne peut être que lui, ou devrais-je dire "elle", maintenant qu'on la connaît.

- Mais Père, elle n'a pourtant pas l'air si forte, je ne vois pas comment ça pourrait être le fameux Jo à deux-cents millions de Berry...

- Ces prochains jours teste la, teste ses réflexes, tu pourras alors en juger par toi-même, mais il ne fait aucun doute que son aura est assez puissante.

- Ce n'est pas dangereux de la garder à bord ?

- Je ne sais pas ce qu'elle a derrière la tête, je ne connais pas ses intentions ni sa véritable puissance, mais face à nous elle ne peut rien faire. Elle a à peu près la même prime que Ace, à soixante-quinze millions près, et même avec cette somme sur sa tête je l'ai écrasé, lors de notre affrontement.

- Tu as sûrement raison, père, je la surveillerai quand même.

Jo l'increvableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant