La mère

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Pdv Stina

  — Salut, maman !

  — Ah, enfin rentrée ! répond-elle, les yeux écarquillés.

  Je hausse les sourcils.

  — Je ne suis même pas partie une heure.

  — Peut-être, mais il ne faut pas une heure pour qu'il arrive quelque chose, tu devrais le savoir !

  Je lève les yeux au ciel.

  — Maman, je ne suis plus une enfant et j'ai été élue Régente à mon âge, ce qui est une première dans l'histoire des elfes. Pourquoi m'ôter maintenant la liberté passive que tu m'avais jusque-là accordée ?

  — Parce que ta sécurité, elle, est loin d'être passive !

  Ma mère se lève brusquement de son bureau, envoyant sa chaise valser à l'autre bout de la pièce.

  Au son du meuble s'écrasant contre le mur, sa respiration ralentit pourtant, et ses yeux fous redeviennent calmes. Je commence à le demander s'il n'est pas un peu dangereux de vivre avec elle en permanence...

  — Il n'y a que ça qui t'inquiète, maman?

  Elle détourne le regard.

  — Pour toi, oui.

  Tandis que j'observe un silence, elle me dépasse dans le couloir. Je le suis, étonnée, jusqu'à la salle à manger, où elle s'assied autour de la table. Je m'assied en face d'elle et elle demande à un gnomes passé par ici de lui servir une tisane.

  — Tu sais, Stina, avoir un mari qui fait partie du Cygne Noir n'a jamais été facile, mais ça l'est encore moins maintenant.Je hausse les sourcils, l'invitant à continuer.

  — La menace des Invisibles est pour l'instant moins dans l'ombre que ce que tu crois.

  Elle inspire profondément, se forçant à rester calme.

  — Ce matin, un paquet marqué du sceau des Invisibles à été envoyé en destination du Centre de Soins. Évidemment, le Magnat Leto l'a intercepté.

  Elle me regarde fixement, les sourcils froncés.

  — Ce paquet... Il contenait l'Archétype.

  — Il contenait l'Archétype ?! crie-je.

  Ma mère acquiesce gravement.

  — La question est :《Pourquoi nous l'ont-ils transmis? 》Assurément pour nous transmettre leurs plans, dans le but de nous envoyer une fausse piste ou de nous faire faire quelque chose.

  — Attends, dis-je, sidérée. Si le paquet était envoyé au Centre de Soins, il était destiné à... Keefe ?!

  — C'est le problème. C'est lui qui possède la clé, mais c'est également lui qui était la cible de leur dernière attaque. On dirait bien que tout cela n'est qu'une étape suivante à l'héritage de Keefe, quel qu'il fût.

  Je reste un moment silencieuse.

  — Maman?

  — Oui?

  — Quand je t'ai demandé s'il n'y avait que ça qui t'inquiétais, tu m'as répondu "pour toi, oui". Voulais-tu parler de l'Archétype?

  Elle pousse un soupir fatigué.

  — Non. Ne le dis à personne, mais Edaline m'a chargée de m'occuper de son accouchement.

  — Edaline est enceinte?

  Cela expliquerait l'embonpoint que j'ai remarqué tout à l'heure.

  — La mise au monde du bébé s'annonce mal, c'est pourquoi elle a quémandé mes services.

  Elle lâche un rire ironique.

  — Tout le monde sait que je suis là meilleure dans ce domaine, mais étrangement, personne ne fait appel à moi...

  — Sophie le sait?

  — Je ne pense pas. Et, souviens-toi : pas un mot, à personne. Tu n'es même pas censée le savoir.

  J'acquiesce.

  Un accouchement qui s'annonce mal... Décidément, Grady et Edaline ne sont pas gâtés.

Sacrifice (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant