Dans un monde en guerre, où la magie nourrit de terrifiantes machines, où les sorciers meurent pour leurs pays, il existe un sorcier qui semble loin de ces tourments.
Lyra et son petit frère Floyd ne pensaient pas qu'ils se retrouveraient alors impl...
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V LEÇON DE MAGIE
Lyra regardait la porte d'entrée, avec une moue, triste. Une semaine de plus était passé et sa mère n'était toujours pas venue. Elle attrapa le journal que quelqu'un avait glissé par l'ouverture en bas de la porte. Elle le déplia et espéra stupidement y trouver des nouvelles de sa mère ou au moins de Piernoir. Rien.
L'Empire avait repoussé les Résistants au nord du fleuve de Long Noir, fêtant cette victoire. À l'est, de nouvelles unités avaient rejoint le front qui ne semblait plus bouger. Bientôt, de nouvelles machines de guerre sortiraient des ateliers de l'Empire et alors le journaliste prédisait une victoire plus rapide. Ça faisait déjà un an que la guerre avait commencé et Lyra avait l'impression que ça faisait en réalité un siècle. Elle chercha comme chaque matin le nom de son père dans la liste des disparus, et soupira de soulagement de ne pas l'y trouver. Elle savait très bien qu'il n'y avait pas les noms de tous les morts aux fronts, mais ça lui suffisait pour retrouver un peu d'espoir.
Dans la maison encore silencieuse, car les garçons dormaient encore, elle commença à préparer le petit-déjeuner. D'abord elle entrouvrit un peu la fenêtre de la cuisine et prit le temps d'observer le paysage. Rien que pour cette vue, elle pouvait bien pardonner à sa mère d'être si longue. On pouvait voir au loin l'entrée des canyons du sud, après des étendues de champs et de pâturages, avec ici et là quelques bosquets d'arbres bien verts. On pouvait suivre assez loin le tracé d'une voie de chemin de fer. Elle baissa les yeux et le vit, portant un gros panier et un carton : l'automate de bois et de cuivre. Elle soupira et alla ouvrir la porte cachée de la cuisine. L'automate s'inclina et posa le panier et le carton sur la table. Il partit ensuite, grinçant un peu et Lyra pensa à trouver de l'huile pour la prochaine visite de cet étrange chose. Elle sourit en voyant les courses offertes par un inconnu. Chester disait que c'était de la part de la « vieille bique », mais sans jamais plus de détails. Ce sorcier était entouré de mystères et Lyra n'osait plus trop fouiner.
- À table ! Cria-t-elle.
Floyd se leva, et bien sûr, Chester ne se montra pas de la matinée. Ce fut sûrement l'odeur du rôti de porc avec une bonne sauce à la moutarde qui le poussa à les rejoindre à midi, avec un grognement. Il se laissa tout simplement tomber sur une chaise et observa le frère et la sœur. Il renifla pour deviner ce que Lyra cuisiner dans une marmite en plus du rôti et gémit alors.
- Des haricots ? Dit-il plaintif. Mais je déteste les haricots !
- Il y a aussi des pommes de terre ! Et si ça ne vous plaît pas, je ne vous oblige pas à manger !
- Ouh ! La ! Toi... tu t'es levé du pied gauche....
- Comme tous les matins, soupira Floyd.
- Toi, non plus tu n'a pas l'air ravi, marmonna Chester. Bon... Qu'est-ce qu'il se passe ?
