Capitulum 1

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 — Sinaïh, il est l'heure pour toi. Tu dois retourner à tes leçons comme tous tes camarades, commença une voix qui se voulait douce à mes côtés.

Je poussai un grognement de désespoir sous les doigts passant affectueusement dans mes cheveux qui m'incitaient à me réveiller. Je réussis tant bien que mal à me lever, le corps encore endolori et sans grande motivation.

Je serai bien resté un moment de plus sous les draps chauds de mon lit, mais mon médecin aurait encore eu une bonne raison pour me sanctionner.

La semaine en isolement avait été épouvantable et il m'avait fait payer mon envie de m'échapper une nouvelle fois.

Handeïs venait régulièrement me voir, afin de vérifier si je pouvais aller à l'étude avec les autres. Il était toujours précautionneux avec moi.

Les examens avaient été beaucoup plus intenses cette fois-ci et les ignobles cachets contre la douleur ne furent pas de refus lorsqu'il me les tendit avec mon plateau-repas.

Ma claustration avait été rythmée par les affres de toutes sortes de tests sanguin et neurologique, et les moments où le médecin essayait de me résonner en m'expliquant qu'être ici, c'était être à ma place et que j'en serai bientôt récompensé.

Je n'y croyais plus.

Je venais de terminer d'engloutir un morceau de brioche sucré lorsqu'il sortit de la pièce après une dernière auscultation tout en s'assurant que je ne ferais pas de nouveaux débordements aujourd'hui.

Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres, mon regard tombant sur mon poignet. À l'endroit même où une plaie aurait dû se trouver. Mais il n'y avait déjà plus rien.

Depuis le temps passé ici, j'aurais dû avoir l'habitude de tous ces examens. Je passais une dernière fois de l'eau sur mon visage tout en essayant de ne plus ruminer. Cela ne servait à rien. Je ne sortirais pas de cette manière.

L'un des seuls points positifs était que j'allais enfin retrouver mes amis et cela me ferait le plus grand bien.

Traverser les angoissantes expérimentations seul, était plus effrayant à vivre que lorsque nous les subissions tous ensemble. Au moins, nous pouvions nous rassurer main dans la main et nous détendre après.

Je parcourrai rapidement les couloirs blancs et aseptisés du centre, l'humeur toujours aussi sombre, et arrivais assez vite en salle de leçons pour rejoindre ma table. Je jetai un œil autour de moi, espérant apercevoir mes amis même si je ne pourrais pas leur parler avant le deuxième repas.

Je marquais un temps d'arrêt, découvrant le visage d'Allen barré par une longue cicatrice rosée. Il ne l'avait pas la dernière fois que nous nous étions quittés. La marque n'allait certainement jamais s'estomper comme toutes celles qu'il possédait. Il ne guérissait pas aussi vite que Neveïn ou moi.

Je fus rassuré lorsque son visage s'illumina en me voyant arriver. Hormis sa cicatrice, il semblait aller bien. Le reste de mes amis également. J'étais pressé de les retrouver.

Les heures à venir allaient être bien longues...

Je me sentais encore en colère et frustré de ces derniers jours et cela allait certainement empirer lorsque j'aurai compris ce qui était arrivé à Allen.

Notre médecin enseignant finit par arriver et je laissais mes pensées divaguer une nouvelle fois. Je n'avais pas envie de suivre sa leçon de toute façon.

Cela faisait si longtemps que j'étais arrivé au centre de recherches que je n'aurais su dire depuis combien de temps j'étais présent. Le temps semblait s'écouler lentement. Les murs nous cachaient des rayons de l'étoile guide, nous empêchant de connaître l'heure ou la saison actuelle. Il était tout à fait possible que nous soyons en pleine nuit en ce moment même. Seuls nos gardiens devaient le savoir. Et mon épuisement permanent m'empêchait d'avoir un rythme stable.

Calix HiemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant