Chapitre 3 : « Regarde moi »

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Madrid22 mars 2018, 13h34

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Madrid
22 mars 2018, 13h34

PDV GABRIELLA

Après une bonne dizaine de minutes, Antoine se gare sur le parking de l'hôpital et nous descendons tous les deux de la voiture et marchons en direction de l'accueil.
C'est en passant les portes pour entrer dans le bâtiment que je me stoppe net.

- Tu vas bien? me demande Antoine en remarquant que je ne le suivais plus.

Je commence à trembler comme une feuille, mon cœur s'accélère et les larmes coulent, tous les mauvais souvenirs me remontent en tête.

FLASHBACK.

Nous sommes le premier novembre deux mille dix-sept et comme chaque jour depuis le début de mes vacances, c'est-à-dire onze jours, je suis installée confortablement dans mon lit devant la télé à regarder des vidéos sur YouTube. Je ne fais rien d'autre de mes journées parce que je n'ai pas vraiment d'amis ici. Je suis arrivée en Espagne il y a un mois pour mes études et ma mère, mon copain et le peu d'amis que j'ai sont tous en France, je passe donc tout mon temps seule devant la télé pour passer le temps.
Je sors de mes pensées quand j'entends mon téléphone sonner, je ne répond pas parce que je ne connais pas le numéro, cela doit encore être des pubs comme pratiquement à chaque fois que mon téléphone sonne. Mais c'est en voyant que ce même numéro insiste plusieurs fois que je décide de répondre. Les pubs n'appellent jamais plusieurs fois donc c'est sûrement quelqu'un que je connais mais dont j'ai oublié d'enregistrer le numéro.

- Allô? répondais-je.

- Bonjour, Madame Navarro?

- Oui, c'est bien moi, que voulez-vous?

- Je suis le docteur Miria, je suis vraiment désolé de devoir vous annoncer ça par téléphone mais votre mère a eu un accident de voiture. Elle est actuellement dans le coma.

J'éclate tout d'un coup en sanglot, aucun mot ne sort de ma bouche pour répondre au docteur. Je suis sous le choque. Ma mère est ma seule famille, elle ne peut pas me laisser, ce n'est pas possible, pas maintenant.

- Elle est au CHU de Caen si vous souhaitez venir la voir, nous ne savons pas si elle va s'en sortir pour le moment, ses blessures sont graves et il va nous falloir quelques jours pour pouvoir examiner tout ça et voir quoi faire par la suite.

Après cette conversation téléphonique, la plus dure que je n'ai jamais eu. J'ai pris le premier avion en direction de Paris et ensuite le train pour Caen pour rejoindre ma maman.
Mais malgré tous les efforts des médecins, elle n'a malheureusement pas survécue à ses blessures et elle nous a quittée quelques jours après mon arrivée.
Et depuis ce jour là, ma vie est devenue un enfer.

FIN DU FLASHBACK.

J'ai donc développée une phobie des hôpitaux depuis le départ de ma maman, bien que je pense, personne n'aime être dans un hôpital, ça me faisait toujours peur avant mais depuis le jour où ma maman est partie, c'est devenu la chose que je déteste le plus au monde et ça me fait très peur de devoir entrer dans un hôpital. J'ai d'ailleurs plusieurs fois préférée souffrir plutôt que de m'y rendre mais aujourd'hui je n'avais pas le choix.

Voyant que je ne bougeais plus d'un poil, Antoine s'approche de moi, il pose ses deux mains sur chacune de mes épaules et me regarde droit dans les yeux avec insistance.

- Regarde moi, inspire et expire en même temps que moi me dit-il en respirant profondément pour que je puisse le suivre.

Cinq bonnes minutes plus tard, la technique d'Antoine a bien fonctionné, mon cœur a repris un rythme normal.

- Je suis désolé, cet endroit m'angoisse et je n'ai pas réussis à contrôler mes émotions dis-je en séchant les larmes qui étaient toujours sur mes joues.

Antoine se décale à ma droite sans dire un mots, mais je vois dans son regard qu'il a l'air plutôt rassuré que je sois calmée.
Nous reprenons donc notre route en direction de l'accueil de l'hôpital.

La secrétaire me pose quelques questions pour savoir pourquoi je viens et après lui avoir tout expliqué, sans pour autant entrer dans les détails, elle me créer un dossier avec toutes les informations nécessaires et nous demande de patienter dans la salle d'attente pour qu'un infirmier vienne me chercher pour faire tous les examens dont j'ai besoin.

L'hôpital n'est pas très rempli aujourd'hui, chose qui m'arrange beaucoup parce que cela veut dire que je ne resterais pas des heures et des heures dans cet endroit.

Après environ vingt minutes d'attente, un infirmier arrive enfin pour me chercher.
Il ausculte mon poignet, il m'a ensuite fait une radio et a confirmé que c'était bien une fracture.
Je me retrouve donc avec un plâtre qui remonte jusqu'à la moitié de mon avant bras et que je vais devoir garder pendant minimum six semaines. Il m'a aussi prescrit des médicaments pour soulager la douleur.

Après avoir été à la pharmacie, nous sommes retournés chez Antoine pour que je puisse récupérer toutes mes affaires et il m'a ramené chez moi puisque j'habite assez loin et que je n'avais évidemment pas ma voiture ici.

En rentrant chez moi je décide de mettre mes vêtements, qui sentent encore l'alcool de la veille, à la machine à laver. Et en prenant bien soin de vider mes poches, je tombe sur un petit bout de papier plié en deux, je l'ouvre parce que je n'ai aucune idée comment c'est arrivé dans les poches de mon pantalon puisque ce papier n'est pas de moi. Je découvre que c'est un numéro de téléphone avec une petite note écrit dessus : "je n'ai pas osé te demander ton numéro, appelle moi si tu as besoin d'aide. -Antoine".

J'enregistre son numéro dans les contacts de mon téléphone sans vraiment hésiter, ça peut toujours servir. Étant une jeune femme toujours seule, il arrive souvent que des hommes en profitent quand je suis dans la rue ou en soirée alors des fois je ne dirais pas nom à un peu de soutient pour me sortir des gros lourds qui ne savent pas rester respectueux avec les femmes.

SOBER // Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant