Chapitre 45 : « En finale »

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Stade de Saint-Petersbourg10 juillet 2018, 21h02

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Stade de Saint-Petersbourg
10 juillet 2018, 21h02

PDV GABRIELLA

Le match vient de commencer, je suis comme d'habitude assise à côté d'Adil mais cette fois ci je prends juste des photos sans lâcher une parole.
Antoine est parti avec les médecins pour se faire examiner suite à son malaise. J'ai parlé de tout ça avec Didier qui a décidé de le remplacer pour ce début de match et de voir comme il se sentirait après.

Le match ne se passe pas super bien, c'est compliqué pour les deux équipes et aucun but n'est marqué dans cette première mi-temps.

Antoine finit par me rejoindre au bout d'une trentaine de minutes de match alors je lâche mon appareil photo pour parler un peu avec lui.

- Comment tu te sens? lui demandais-je en posant ma main sur sa cuisse.

- Ça va beaucoup mieux, il n'y a rien d'inquiétant du tout et le médecin veut bien que je rentre sur le terrain après la mi-temps.

- T'es vraiment sûr de vouloir faire ça?

- Oui, puis j'ai envie d'aider l'équipe qui galère là.

Je soupire et repose mes yeux sur le match. Ça ne m'enchante pas trop qu'il aille jouer aussi rapidement mais si le médecin lui a donné l'autorisation pour le faire c'est que tout se passe bien et qu'il n'a rien de grave. Mais ça ne me rassure tout de même pas.

La première période se termine sur un 0-0, les joueurs sont tous très déçus et il y a une ambiance très glaciale dans les vestiaires.
Prise d'un élan de courage, je me lève et décide de parler à tous les gars pour les motiver.

- Bon les gars. commençais-je. On sait tous ici que vous pouvez le faire. Alors reprenez vous en main putain, ce n'est pas en tirant la gueule que quelque chose va se passer. Ne soyez pas déçu, vous êtes contre une équipe très forte alors c'est normal de galérer mais ne baissez pas les bras maintenant. Il reste quarante cinq minutes, un seul but peut changer la tournure du match. Vous savez jouer, vous vous êtes entraînés toute votre vie pour faire une compétition de ce genre alors allez y, faites tout sur ce terrain comme si c'était le dernier match de votre vie. Donnez tout, vous pouvez le faire. Arrêtez de faire des tronches comme vous faites en ce moment, motivez vous, tous ensemble. Vous êtes une famille alors envoyez vous de la force entre vous et remotivez vous tous ensemble. Je sais que vous pouvez le faire, vous jouez pour une place en finale là les mecs, ce n'est pas rien. Alors bougez vous!

Je n'ai jamais parlé dans les vestiaires parce que j'ai toujours peur de m'imposer ou de dire n'importe quoi mais là il le fallait, parce que ce n'est pas en faisant la gueule qu'ils vont réussir à faire quoi que ce soit.

- Levez vous tous. ajoutais-je. Je vais faire un décompte et quand j'arrive à trois, tout le monde crie le premier mot qui lui passe par la tête. Mais criez vraiment, ça va vous permettre de relâcher la pression.

Je fais mon décompte, de tout le monde crie, je ne comprend pas un seul mots vu le brouhaha qu'il y a eu.

- Merci pour ça Gabi. me dit Antoine, tu aurais dû faire des études de psy pour aider les gens au lieu d'être photographe.

On rigole et nous repartons en direction du terrain pour la seconde partie du match.
J'attrape rapidement la main d'Antoine dans le couloir et il se retourne pour être face à moi.

- Vous allez y arriver Anto, c'est sûr et certain. Et si ça ne va pas tu le dis s'il te plaît.

- Je te le promet mon amour. répond-il en me faisant un rapide bisous sur les lèvres. Je t'aime, et merci pour tout.

Je prends son visage entre mes mains et l'embrasse.

- Je t'aime tellement fort. dis-je.

Il rejoint le terrain et moi je retourne sur le banc avec Adil.
Je m'assois et soupire un bon coup.

- Ça va? me demande Adil.

- Ouais, je ne suis pas trop rassurée de voir Antoine sur le terrain mais bon.

- C'est un mec en béton, il ne va rien lui arriver ne t'inquiète pas.

Je rigole à sa réflexion et l'arbitre siffle la reprise du match.

Les bleus obtiennent un corner à la cinquante et unième minute.
Antoine se place et prend de l'élan, il tire dans la balle et Samuel surgit au premier poteau, il mets un coup de tête et la balle s'écrase dans le filet.

- PUTAIN! criais-je.

Je crois que je n'ai jamais crié aussi fort de ma vie, je pense que toute la Russie m'a entendu. Ce but est un grand soulagement pour tout les joueurs mais pour moi aussi. Puis c'est Antoine qui a tiré le corner donc c'est encore mieux après ce qu'il lui est arrivé toute à l'heure.

Le match reprend, les deux équipes ont des occasions mais le score ne change plus.

L'arbitre siffle la fin du match, les bleus sont en finale de la coupe du monde.
À ce moment là je ne calcule rien et je pars en courant sur le terrain, je cherche Antoine et quand nos regards se croisent, nous courons l'un vers l'autre et nous nous sautons dans les bras. Il manque plus que la pluie et on aurait presque pu se croire dans un film d'amour.

- Je suis trop heureuse putain, m'exclamais-je, vous êtes en finale. ajoutais-je en posant mes mains sur l'arrière de son crâne.

- C'est grâce à ton discours dans les vestiaires ça, tu as motivé tout le monde. dit-il en me reposant au sol.

- Non, c'est grâce à chacun d'entre vous, à ton corner, répondais-je en pointant mon doigt sur son torse, et à la tête de Sam. Je n'y suis pour rien moi.

- Je te jure que l'état d'esprit de chaque joueur a changé à partir du moment où tu as parlé. Et je continuerais toujours de croire que cette victoire est grâce à toi.

Je lui souris, même si je ne crois pas une seule seconde à ce qu'il dit. Je n'y suis vraiment pour rien, ce n'est pas moi qui était sur le terrain alors tout ça c'est uniquement grâce à eux.

Nous finissons par nous séparer l'un de l'autre et nous faisons le tour du terrain pour féliciter les joueurs qui étaient dispersés un peu partout pour célébrer.

Je vois Amalie s'approcher de nous avec un énorme sourire sur les lèvres. Elle s'approche d'Antoine et le prend dans ses bras.

- Félicitations Antoine. dit-elle.

Je croise les bras sur ma poitrine et les regarde en fronçant les sourcils. Je vois que ses mains se baladent dans le dos de mon copain et ça ne me plaît pas vraiment.
Faites comme si j'étais pas là surtout.

Apparemment j'ai pensé tout haut puisqu'elle se sépare d'Antoine et elle me fusille du regard.

- Quoi? J'ai le droit de le féliciter non? sort-elle. Tu le fais bien avec tous les joueurs donc je ne vois pas pourquoi moi je devrais m'en empêcher.

- Moi je tripote pas les mecs pour les féliciter. dis-je sèchement.

Elle rigole et s'en va.

- Connasse va. dis-je en essaye de parler le moins fort possible pour qu'elle ne m'entende pas.

- Aller c'est bon, elle n'a rien fait de mal là, elle ne m'a pas roulé une pelle non plus.

SOBER // Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant