Chapitre 3

651 67 14
                                    

  Katsuki Bakugo soupira lourdement lorsqu'arriva la nouvelle. Il leva les yeux au ciel, faisant un geste de la main au garde, qui s'empressa de quitter la pièce, après quelques secondes d'hésitation. Pourquoi cet homme s'en faisait il autant ? 
  On était venu le prévenir d'une menace civile, de rumeurs qui étaient parvenues aux oreilles de l'armée. Selon les dires, la population se sentirait de plus en plus réticente à l'empereur : celui-ci serait effrayant, et sa réputation de cœur de pierre sans once de pitié n'aidait en rien. Par conséquent, un soulèvement du peuple pourrait être à prévoir bientôt, -paraîtrait il même que des mini-révolutions se mettraient en place dans les bars souterrains de la ville-. 

  Cette situation ne l'inquiétait pas pour un sou. S'il faisait aussi peur que ça, personne n'oserait lever le petit doigt par peur de se faire exécuter. C'était une simple question de logique.
  Ces conseillers se faisaient bien trop de soucis. Ceux-ci feraient mieux de se concentrer sur eux-mêmes, et sur les vrais problèmes de la cité.

  Laissant tomber le drap derrière lui, il plongea la salle dans l'obscurité, éclairé de quelques bougies, tandis qu'il admirait une dernière fois son plan. Parfait. Il en parlerait bientôt à Shinso, qui se chargerait ensuite de le mettre en œuvre sur place. Ce ne serait pas beaucoup plus compliqué que ce qu'il avait orchestré, la dernière fois. Cela remontait déjà à un mois, et ce n'étaient jamais des missions très compliquées. Malgré tout, un travail en amont restait nécessaire, afin d'éviter le plus de casse possible. Plus il y aurait de morts et de blessés, plus la dette morale envers les habitants déjà présents seraient élevée, bien qu'ils ne quémanderaient jamais.

  Par ailleurs, Kirishima était bien arrivé aux derniers territoires conquis, avec ses architectes. Pas de nouvelles, bonne nouvelle. Un messager devrait tout de même bientôt arriver pour le prévenir de l'avancée des travaux. Les routes mettaient toujours un moment pour être construites.

  Quelques jours plus tard, il se trouvait dans une salle fermée de sa villa avec son commandant des armées. La carte devant les yeux, Katsuki attendit que celui-ci ne l'observe avec précision avant d'ajouter quoique ce soit. Des hochements de tête et froncements de sourcils plus tard, Hitoshi releva le regard vers lui.

__ Cela me semble correct. Ne voudrais tu pas, malgré tout, tenter une démarche plus pacifique ? 

  L'empereur reposa son dos sur son dossier de chaise, et croisa les bras.

__ Non. Si les dernières fois, nous avions affaire à des villages paisibles, ce ne sera pas la même histoire avec ceux-là. Il désigna sur zone sur la carte avec son doigt. Bien qu'ils n'aient pas l'air aussi entraînés que nous, il nous les faut. Et pour cela, le pacifisme ne suffira pas. Il faut les calmer le plus tôt possible. Sans me les tuer.

  Son regard s'assombri sur la dernière phrase, tandis que le commandant s'appuya sur son dossier de chaise à son tour.

__ Naturellement, monsieur. Je veillerai au-

  Des cris déchirèrent le ciel soudainement. D'un simple coup d'œil, les deux hommes se levèrent simultanément, et se précipitèrent au lieu des hurlements, après avoir récupéré les armes personnelles de Katsuki. 
  En suivant le son, ils arrivèrent à définir que cela venait de la Curie (*). De plus, une lumière inhabituelle à cet endroit l'éclairait. 

  Immédiatement, l'empereur pensa à une attaque, avant de se rendre compte que, si cela avait été le cas, les soldats auraient prévenus, et il aurait fait partie des premiers tués. 

__ Les civils, monsieur ! S'écria un garde brun, à bout de souffle.

  Bakugo fronça les sourcils, tandis que d'un commun accord, ils rejoignirent l'endroit où se déroulait les réunions du Conseil. Une fois arrivés, il tenta de garder son calme implacable. Les fauteurs de trouble avaient été arrêté par l'armée presque immédiatement. Au milieu de la Curie, seul un corps gisait dans son sang. Un conseiller. Un conseiller de trop. 
  L'empereur se rapprocha lentement de chacun des citoyens qui avaient participé à cette profanation. Non seulement du bâtiment, auquel on avait tenté de mettre le feu, mais aussi à la république.

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant