Chapitre 10

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  Le grand jour était arrivé bien plus rapidement que voulu. Katsuki Bakugo tentait tant bien que mal de se sentir à l'aise, dans cette tunique blanche et pourpre, mais rien n'y faisait. Ces couleurs étaient celles portés par les futurs mariés, et c'était certainement cette idée qui le dérangeait plus que ces simples coloris. Que ce soit le bleu habituel ou pas, qu'importe. 

  Il avait vu les conseillers une dernière fois, quelques vingtaine de minutes plus tôt. Ces derniers s'étaient assurés de lui mettre la pression une énième fois, comme s'il ne la ressentait pas encore assez seul.
  Peut-être voulaient-ils bien faire, mais il était bien plus certain qu'ils redoutaient amèrement de se faire renverser aussi. Plus personne ne serait aussi naïf que lui l'avait été.

  Le moment était venu de prendre son courage de ses deux mains et d'y aller. Il devait, dans un premier temps, se rendre au temple d'Izyris, afin de s'occuper de la première partie des fiançailles. Dans les rues, un brouhaha incessant se faisait entendre, tandis que sur la place principale, les détails de dernières minutes étaient fignolés. 

  Il prit son temps, sachant pertinemment tous les regards sur lui. Midoriya devait déjà être à l'intérieur, en train de l'attendre. Avant d'entrer dans le temple, il salua son peuple d'un grand sourire.
  En effet, l'autre était déjà présent, écoutant attentivement une des Merioses les sourcils légèrement froncés. Le blond s'approcha, et la jeune femme se tût en l'apercevant.

__ Veuillez nous excuser, monsieur, dit-elle en souriant. Nous allons donc pouvoir commencer votre purification. Je vous prie de me suivre.

  La Meriose s'entreprit de leur montrer le chemin jusqu'au bain lustral, caché dans un petit monument, adjacent au temple. Là, ils se mirent à genoux, -du moins, le blond le fit, et le noiraud s'empressa de l'imiter-, et passèrent leurs mains dans l'eau fraîche. Une fois celles-ci purifiées, Katsuki ôta de sa tête sa couronne de laurier, et s'apprêta à la plonger dans l'eau, quand il se rendit compte que son futur époux ne l'avait pas encore fait. 
  Il lui donna un coup de coude discret, mais Midoriya ne sembla toujours pas comprendre. Désespéré, l'empereur la retira par lui-même délicatement, avant de la poser au sol avec la même prévenance. 

  Tous les mariés ne portaient pas cette couronne : seulement l'empereur et son / sa partenaire en possédaient l'honneur. Chez eux, le laurier apportait bonheur et sérénité. Il fallait absolument que cela soit vrai. 

  Une fois qu'ils n'eurent plus rien au-dessus de la tête, ils la plongèrent dans l'eau jusqu'au bas de la nuque. Afin de respecter le rituel et les traditions, les futurs mariés restèrent en apnée dix secondes, durant lesquelles la purification pu se faire complètement. 
  En se redressant pour respirer, Bakugo plaqua ses cheveux vers l'arrière, puis plaça ses mains sur ses cuisses, jetant un regard à Midoriya qui avait l'air totalement perdu. Il eût de se moquer, avant de se rappeler que l'autre pouvait encore tout faire foirer. Ainsi, il garda ses blagues pour lui, et se contenta de se relever lorsque la femme derrière eux finit sa prière, attrapant sa couronne au passage.

__ Si vous voulez bien me suivre ? 

  La jeune femme se baissa respectueusement, puis sortit du petit bâtiment, les deux hommes à ses talons. Par la suite, ils donnèrent les offrandes à Izyris et Petra, respectivement dieu et déesse de la guerre et de l'amour. Comme cela pouvait être ironique.

  Désormais, il était temps de se confronter à la foule. Le bruit s'était intensifié depuis quelques minutes, indiquant qu'il était temps.
  Le soleil était haut dans le ciel lorsqu'ils sortirent. Les civils étaient rassemblés sur la place publique ; aucun pavé n'était visible tant il y avait de monde. 

  Katsuki s'efforça à sourire de toutes ses dents tout en rejoignant l'estrade, sur laquelle les attendait une femme, les mains jointes. Tous les yeux étaient rivés sur eux, sur leurs pas, leur posture. Ils étaient analysés de haut en bas ; ce n'était clairement pas le moment de paniquer, ni de perdre ses moyens. 

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant