Chapitre 15

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  Katsuki Bakugo attendait impatiemment. Assit dans la Curie, on venait de le prévenir qu'un messager ne tarderait pas à arriver. Venu directement de Sonalia, celui-ci le tiendrait informé des avancées et des nouvelles de l'autre continent. Il savait d'ores et déjà à quoi s'attendre. 

__ Monsieur ? 

  Le blond se tourna dans la direction de la voix. Là se présentaient un soldat, et deux autres hommes, -certainement le messager, et un député. Il se leva, et s'avança vers eux, main tendue. Ceux-ci semblaient assez épuisés, ce qui conforta ses idées. Ils s'étaient certainement dépêchés d'arriver jusqu'ici, afin de demander de son aide le plus rapidement possible. 

__ Bienvenue. Vous avez fait bon voyage, je l'espère ?

__ Tout s'est bien passé, merci de poser la question.

  Il désigna silencieusement la sortie au garde, qui s'empressa d'obéir. Bien que cette conversation ne resterait pas officielle très longtemps, il était nécessaire de rester en petit comité. 

__ Je vous écoute, dit-il en retournant s'asseoir, se préparant à tout entendre.

  Le messager s'avança d'un pas, une main sur le cœur, l'autre dans son dos. Cette posture avait été universellement (*) imposée, promettant la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité.

__ Sonalia est entrée en guerre. 

  Et voilà, il avait eu raison, de nouveau. Cette information n'était pas étonnante, ce n'avait été qu'une question de temps, avant que Retezo ne déclare la guerre. De plus, la température ne tarderait pas à baisser de nouveau, sans pour autant être glaciale. Le temps même serait en leur faveur : quelles meilleures conditions météorologiques que celles-ci ? 

__ Que puis-je faire pour vous ? 

__ L'empereur de Sonalia vous prie de bien vouloir exporter plus de ressources, sur le prochain navire. 

  Le blond fronça les sourcils. Plus de ressources ? Il ne comprenait pas vraiment en quoi elles pourraient être nécessaires, mais si le vieux en demandait, alors il lui en passerait. 

__ Très bien. Cependant, je doute fortement que ces réserves ne puissent nourrir toute la population Sonalienne. 

  Lui aussi avait un peuple à rassasier, et bien que Sonalia soit une de leurs alliées, il était formellement hors de question de la faire passer avant Izyria. Il était totalement impensable d'affamer son peuple pour aider quelqu'un d'autre, quand bien même ce soit l'autre empire.

__ Ce qui est tout à fait compréhensible. Sonalia vous sera redevable, annonça le député.

  Katsuki hocha la tête, et appela un soldat patientant devant la Curie. Il était temps de montrer sa bonne foi. 

__ Appelez un messager, et dites lui de prévenir le port commercial. Deux navires au lieu d'un, en direction de Sonalia. 

  L'homme se baissa, et partit rapidement accomplir sa mission, les laissant de nouveau seuls. Bakugo se leva, et échangea une poignée de main avec les Sonaliens, qui le remercièrent infiniment, plusieurs fois. Des informations restaient manquantes, l'empêchant de finir ce puzzle mental ; mais ces deux pauvres hommes ne possédaient certainement pas les réponses aux questions qui le turlupinaient. 

__ J'ai été d'accord afin de partager une partie de mes ressources, mais je n'envisagerai pas une seule seconde d'envoyer mon armée. Sommes-nous sur la même longueur d'onde ? 

__ Tout à fait.

  Une fois les derniers détails de l'accord précisés, ils les laissa partir, -avec un peu de nourriture dans leur sac-, et lui se permit de souffler. Pourquoi diable est-ce que Sonalia avait elle tant besoin de réserves ? Retezo n'avait jamais été, jusqu'à présent, une réelle menace pour qui que ce soit. Ils se feraient rayer de la carte en un rien de temps, pour sûr. Cet empire n'avait eu qu'un essor ridicule en un vingtaine d'années ; que leur arrivaient-ils ? Bakugo trouvait ça tout à fait aberrant qu'il puisse encore arriver que des personnes ne tombent dans le piège malicieux du vieux. 

  Il pouvait à présent rentrer chez lui ; plus aucune obligation ne le retenait. Malgré le fait que le calme soit revenu, le blond se sentait toujours, malgré tout, bien plus à l'aise chez lui. 
  Dans le salon se trouvaient quelques dessins de fleurs et de plantes en tous genres. Midoriya commençait enfin à s'améliorer ; cette vision lui rappela de reprendre commande. Une grande quantité de feuilles, pour que l'autre n'en manque pas. Après tout, il n'avait pas grand chose à faire de ses journées, quoiqu'un peu plus, depuis qu'il lui avait permis de sortir. C'était un investissement, mais qui en valait la peine. Lui n'avait plus touché à un fusain depuis bien trop longtemps, -tout avait été mis sur pause-, et il fallait bien que quelqu'un ne daigne se servir de ces affaires.

  La nuit était tombée depuis bien longtemps ; ainsi, tout le monde se reposait. L'empereur possédait toute sa villa, rien que pour lui. Ces murs trop grands, ces espaces trop vides, trop bien rangés, ces meubles inutilisés. Tous ceux-là avaient enfin trouvé une utilité, bénéficiaient à quelqu'un. 
  Cela pouvait être difficile à admettre, mais ce mariage avait apporté un peu de vitalité dans son train de vie monotone. 

  Il se dirigea silencieusement jusqu'aux thermes, où l'attendait une tunique propre, ainsi qu'une odeur agréable, provenant d'un encens accroché au mur. 
  Katsuki décrocha son habit lentement, et entra dans l'eau encore brulante, tout en prenant soin de ne pas y plonger son avant-bras gauche. Si la chaleur était douloureuse, une autre chose l'en empêchait : il s'empressa d'enlever le bracelet, afin de ne pas l'abîmer, et le posa sur le rebord.

  Il le regardait fixement, la mâchoire serrée. C'était une mauvaise idée, de le garder. Une si mauvaise idée. Il se laissa glisser dans l'eau, jusqu'à y entrer complètement, tentant de noyer ses pensées. De noyer tout ce qui nuisait à son bon fonctionnement. Il était grand temps de retrouver ses esprits. 

  Ç'avait été la première fois depuis quelques années que quelqu'un lui avait offert quelque chose. Et si l'intention avait été moqueuse, et de mauvais goût, le résultat était resté le même. 

  Cette intention lui avait fait plaisir. 
  Peut-être même un peu trop.

  Que diable était-il advenu de l'empereur insensible et détaché de tout ? Tant de choses étaient chamboulées, et lui retomberaient dessus au moment voulu. Izyris lui ferait payer sa faiblesse de la pire des manières, s'il ne se reprenait pas rapidement en main.

  Il laissa enfin sa tête sortir de l'eau, à bout de souffle. 
  Bakugo reprendrait sa coquille, son bouclier s'il le fallait, afin de ne pas décevoir Izyris. Et lui-même, par la même occasion.

  Du moins, il ferait de son mieux.

(*) universellement, ici, ne prend en compte que les empires et continents connus : autrement dit, cela ne fonctionne pas de cette manière sur toute la planète, mais peu nous importe :)

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un tout petit chapitre omg ????

non en vrai no problem, je vous jure qu'il fait la bonne taille, tout vient tranquillement :)

bon j'en suis pas si fière mais calmos amigos egsvdj

allez gros poutous prenez soin de vous <33

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant