empire - bakudeku

Chapitre 20

  Assis dans une des pièces cachées de la villa impériale, Katsuki Bakugo se prenait la tête entre ses mains. Dans quoi s'était-il embarqué ? Il aurait aimé le savoir, mais cela semblait lui échapper. Malgré ce sentiment de honte un peu trop présent dans sa poitrine, il avait décidé de faire part de ses dernières actions à Hitoshi Shinso.
  Il savait son ancien ami direct, sans détour. Le commandant n'était clairement pas du genre à rassurer, loin de là : la vérité passait avant tout. Une qualité primordiale.

__ Je ne pense pas que ce soit nécessairement une mauvaise chose. Du moment que tu restes droit dans tes bottes, et attentif, qu'importe ? 

  Le blond soupira lourdement, avant de se redresser. Les mains désormais jointes entre ses genoux, il n'arrivait plus à remettre ses pensées en place. Tout ordre semblait impossible. Il haussa simplement les épaules, sans oser pour autant regarder l'autre. Il entendit celui-ci prendre une grande inspiration.

__ Si tu en as envie, fais le. Cesses donc de t'empêcher de vivre continuellement. 

  L'empereur avait haussé les épaules une énième fois, sans être bien plus avancé dans sa réflexion. Du moins, c'était ce qu'il pensait. Avoir entendu ces mots avait dénoué quelque chose. Il était capable, et avait le droit d'avoir sa vie. Il avait le droit d'être un homme, un humain, avant même d'être un empereur. 
  Cependant, des doutes subsistaient. Incontournables, bruyants, dérangeants. Inévitables.

__ Et si j'avais tort ? 

  Shinso releva le regard vers lui, et fronça les sourcils.

__ À propos de quoi ?

  Le blond déglutit difficilement. Si ce qu'il pensait être en train d'arriver était réel, alors cela pourrait nuire à tout ce qu'il avait construit jusqu'ici. 

__ Si cela se retournait contre moi, à la fin ? 

  Il observa son ancien ami sourire légèrement, avant de croiser les bras.

__ Tu le sauras à ce moment-là seulement. Anticiper n'a jamais empêché les évènements d'arriver. 

  Voilà pourquoi Bakugo espérait sincèrement se tromper. Son besoin absolu d'avoir le contrôle sur toute chose se retrouvait désorienté. Il était important pour lui de penser à toutes les possibilités, de prévoir toutes les échappatoires. Toutes les finalités. 
  Et ça, ce serait agir contre son propre intérêt. 

__ Je ne veux pas tout perdre à cause d'une seule personne.

__ Cesses donc de penser au pire tout de suite. Quel rabat-joie.

  C'était plus fort que lui, d'y penser. À vrai dire, cela le hantait, de plus en plus. S'étalait dans ses pensées, prenait place dans ses rêves. Comment avait-il pu laisser un homme écorcher sa carapace ? 

  Ils s'étaient laissées quelques minutes plus tard, le commandant devant impérativement veiller à l'entraînement de leurs troupes. L'empereur, lui, avait traîné. Il n'avait pas envie de rentrer chez-lui, et de constater sa fatidique faiblesse avec désenchantement. Alors il s'était baladé, quelques temps. Quelques heures, peut-être ? Il n'en sût trop rien. Chaque petit évènement se passant devant ses yeux le distrayait quelques secondes, avant d'être remplacé par un autre. 
  Cela comblait son esprit, ses pensées bien trop nombreuses et invasives. 

  Et puis, il s'était rendu à l'évidence : fuir l'objet de ses troubles ne le ferait pas disparaître. Katsuki avait à peine posé un pas dans le jardin, lorsqu'il aperçut Izuku, un peu plus loin. Ce dernier semblait se reposer, profitant des derniers rayons du soleil. 
  Le blond pensa qu'il allait attraper froid, s'il restait là trop longtemps. Et puis, de fil en aiguille, il se rendit rapidement compte qu'il était devenu immobile. Il s'efforça à rentrer, afin de concentrer son attention sur autre chose.