empire - bakudeku

Chapitre 31

  Comme promis, il n'était revenu dans sa villa qu'au levé du soleil. Les pas de Katsuki Bakugo le menèrent inconsciemment à l'entrée de la chambre qu'avait occupé Izuku tout ce temps. Dans la pièce flottait son odeur. Il ne devait pas défaillir. Tout un empire l'attendait, il ne pouvait se permettre de tomber de la sorte. À cause d'un homme. D'un seul, à qui il avait donné sa confiance.
  Avant de s'écrouler, il se fit violence et détourna les talons, descendant les escaliers au pas de course. Cet endroit n'était plus sien.

  Au loin, il aperçut Shinso qui se tenait bras croisé appuyé contre un mur de l'écurie. Ce dernier, trop occupé à recadrer ses hommes, ne l'avait pas encore vu. 

__ Commandant.

  Ce dernier lui porta toute son attention à présent, indiquant d'un signe de main aux soldats de s'éclipser.

__ Monsieur.

  L'empereur n'eût rien à dire. Rien a expliquer. Après tout, il lui avait d'ores et déjà fait part de sa décision, et savait pertinemment que l'autre ne l'avait pas approuvé une seule seconde. Mais qu'importe. Désormais, Midoriya était parti. Et il devait se reprendre en main.

__ Tu devrais mieux cacher son bras. Il tombe en lambeaux, et à la vue de tous. Je t'ai déjà dit que cela n'améliorait pas ton image.

Ces derniers temps, le ton de son commandant s'était affermi, devenant même, parfois, presque autoritaire. Beaucoup seraient tués pour cet affront, mais pas lui. Après tout, ce n'était que pure vérité.

__ Rapport ? Demanda-t-il afin de détourner le sujet.

__ On me fait remonter de plus en plus de petits incidents.

  "Incidents". Quel doux mot pour parler de rébellion. 

__ Que je m'empresse de mater le plus vite possible, évidemment. Mais tu sais ce que cela veut dire. La révolte se répand aussi vite que la peste. Ces gens te craignent, mais pour combien de temps ? Tu le sais mieux que quiconque. Viendra un jour où leur peur sera surpassée par un sentiment bien plus puissant. 

__ Et ce jour-là, de quel côté te tiendras-tu ?

  Hitoshi soupira. Ce n'était pas la réponse qu'il aurait aimé entendre. Pas la bonne question. Mais le blond n'avait rien de plus à lui offrir. Pas de promesses. Il ne se permettrait jamais de promettre quelque chose qu'il ne pourrait tenir. 

__ Du tien. Tu sais pertinemment que ma loyauté te suivra jusque dans ma mort ; et même au-delà. 

  Le blond hocha la tête, détournant déjà le regard. En se concentrant, il pouvait sentir l'agitation de la ville, et les pas vibrer sous ses pieds. À moins que cela soit les sabots des chevaux. 
  Le silence s'imposa entre les deux hommes. Pourtant, Katsuki était persuadé que la gorge de son commandant brûlait. Aussi nerveux que les chevaux, ce dernier s'empêchait de s'exprimer.

__ Parle, ordonna-t-il.

__ La politique ne me concerne pas.

__ En effet.

__ Mais je pense sincèrement que ta décision te portera préjudice. Tes alliés d'Olcer et Kzetz pourraient...

__ Qu'il en soit ainsi, affirma Bakugo en le coupant. 

  Il s'avança vers Ezes, qu'il caressa affectueusement, une pointe au cœur. Seze ne se trouvait plus dans la stalle adjacente. 

__ Si je viens à tomber, cela aura été causé par mes choix. 

  Malgré toutes les précautions, bientôt, toute la capitale eût vent de la trahison qui s'était effectuée au sein même de la villa impériale. Un soldat un peu trop bavard avait-il intercepté un bout de conversation ? Un des gardes missionnés à la prison avait-il assuré ne pas avoir reçu de nouveau prisonnier, et encore moins l'époux de l'empereur ? Un serviteur avait-il confirmé avoir empaqueté le peu d'affaires qui lui appartenaient, et préparé le départ du noiraud ?