Chapitre 27

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  Pour ce qui semblait être la première fois, Katsuki Bakugo s'était endormi sans trop de difficulté. Un poids en moins, c'était une angoisse en moins au creux de son ventre. Un poids en moins, c'était respirer un peu mieux. Il pouvait enfin dormir sur ses deux oreilles, sans se soucier des répercussions immédiates. Il avait su garder son sang froid, agir promptement sans causer de dégât. 
  L'empereur avait été fier de lui, si bien qu'il avait permis à Morphée de l'amener loin, très loin. 

  Certainement trop. 

  Son sommeil avait été trop profond.

  Si bien qu'il n'entendit pas les pas descendre les escaliers. 

  Si bien qu'il n'entendit pas les murmures.

  La seule chose qui le ramena brutalement à la réalité fût cette lame glaciale sur sa gorge. Il osa à peine ouvrir les paupières, espérant de tout cœur que cela ne soit qu'un mauvais cauchemar, un très mauvais cauchemar. 
  Malheureusement, lorsqu'il prit son courage à deux mains, il ne put qu'affronter la dure réalité qui se présentait devant lui : un coup de poignet, et il en serait fini de sa vie. 

  Un simple geste pourrait anéantir toutes ses ambitions, ses conquêtes, ses victoires. Il avait l'impression de revivre l'attentat de l'ancien empereur. La roue était-elle en train de tourner ? Allait-il subir le même sort que Todoroki ? Son cœur loupa un battement, ou plusieurs. Il ne voulait pas mourir. Tout, sauf ça. 

  Le blond se retourna lentement, confirmant ses doutes. Momo Yaoyorozu se trouvait là, devant lui. Un sourire fier était inscrit sur son visage qui avait, soudainement, perdu toute la bonté qu'il avait exprimée, quelques heures plus tôt. 

__ Cela a toujours été prévu. Pas vrai ? 

  Lequel de ses serviteurs avait-il parlé ? Il tentait tant bien que mal de les imaginer un par un, déterminant celui, ou celle, qui aurait pu parler de cet endroit. De sa chambre. 
  Lorsqu'il s'en sortirait, -car il allait s'en sortir-, il les ferait assassiner. Tous. 

  Katsuki faisait de son mieux pour garder son calme, pour ne pas laisser cette terreur de la mort l'envahir. Le plus lentement possible, il glissait sa main sous son drap, espérant bientôt tâter, du bout des doigts, la pointe de son poignard. 
  Comme quoi, être totalement paranoïaque lui avait été utile, cette fois-ci. Cette lame, perpétuellement cachée sous son coussin lui servirait cette fois-là. 

  Si une partie de lui était en pilote automatique afin de ne laisser passer aucune émotion, il était, en réalité, totalement épouvanté. L'empereur paniquait complètement. Il savait qu'ils n'étaient pas seuls. Les autres femmes qui avaient accompagné la cheffe jusqu'à la capitale se trouvaient dans cette chambre également. 
  Elles étaient peut-être habiles et surentraînées, et il n'en sortirait peut-être pas indemne, mais il ne ferait aucun doute qu'il  sortirait vivant de cette pièce.

__ Toujours, répondit-elle simplement.

  Bien évidemment. Cela avait été prévisible, mais lui s'était laissé endormir bêtement. Une entente ? Jamais. Il aurait dû rester sur ses gardes, les assassiner immédiatement. Cela n'aurait jamais conduit à cette situation. 
  Il arriverait bientôt à attraper son poignard. Il n'en était plus très loin.

  Mais lorsqu'il osa détourner le regard, et qu'il en croisa un qu'il connaissait mieux que quiconque, il crût s'évanouir. Comment avaient-elles osé ? Il tourna brusquement son regard sur la noiraude, qui l'observait attentivement. 

  Le blond leva les mains au-dessus de sa tête, la mâchoire serrée. 

__ Ne lui faites pas de mal. Il n'a rien à voir avec ça.

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant