Chapitre 9

516 63 28
                                    

  Katsuki Bakugo tournait en rond. Autant dans ses pas que dans ses pensées. Se marier avec quelqu'un avait été définitivement une mauvaise idée. Choisir un prisonnier un peu trop malin avait été la décision la plus stupide de toute sa vie, sans aucune hésitation. Il était bloqué, coincé de tous les côtés. 
  Midoriya lui avait placé un couteau sous la gorge sans même s'en rendre compte. Ou peut-être que si, que celui-ci le savait très bien, et que cette situation l'amusait. 

  L'empereur était désespéré. Mais il devait se reprendre en main, et rapidement. Plus vite que ce qu'il n'aurait voulu. Les rumeurs étaient déjà sorties de la capitale.
  Il était nécessaire de faire une déclaration officielle. Rien que cette idée le faisait frissonner. Ce n'était pas prévu, qu'il la fasse aussi tôt. Il n'avait, par ailleurs, jamais prévu de la faire, au début de son "règne".

  Même si le mariage restait en quelque sorte factice, il devrait tout de même l'assumer. Dans tous les sens du termes. Se marier, c'était montrer une faiblesse de soi-même, attirer l'attention sur soi, prier de se faire attaquer. 
  Et puis, avant tout, ce rôle mettrait Midoriya en danger. Celui-ci ne l'avait certainement pas encore compris, ou il ne se serait pas amusé à le crier sur tous les toits. Si jamais on venait à vouloir le blesser, -et par on, les autres grandes puissances-, ce serait le noiraud qui se ferait kidnapper, torturer, tuer. 
  Le blond ne pleurerait pas pour son sort. 

  Il patientait dans la Curie, attendant que les conseillers n'arrivent. Il devait être sûr que son élocution se passerait bien. Au mieux, du moins. Les hommes arrivèrent petit à petit, et il se mit en condition, récitant son discours. Katsuki l'avait appris par cœur, bien évidemment.

__ Tout se passera bien, monsieur. Vous êtes amplement prêt.

  Justement, c'est exactement ce qu'il ne voulait pas entendre. Il n'était pas prêt, loin de là. Qu'avait il fait à Izyris, bon sang ? Qu'importe. L'heure approchait. Un bruit de bavardages intense venait de la place publique, signifiant que la population izyrienne avait déjà commencé à se rassembler. 
  Étaient-ils réellement aussi pressés de savoir la vérité ? 

__ Je meurs d'envie de l'assassiner, pourtant.

__ Cessez donc, intervint le plus âgé de l'assemblée. Vous savez pertinemment que ce serait une mauvaise idée. Votre déclaration est prête, et vous l'êtes aussi. Montrez vous digne, et cessez ces commérages.

  Malgré ses doutes et sa rancune face au ton employé, l'empereur hocha la tête, et sortit du bâtiment, se dirigeant vers l'estrade. Celle-ci servait généralement à accueillir les conteurs et musiciens, animant le cœur de la capitale. 
  Les citoyens agglutinés se turent presque simultanément lorsque Bakugo s'installa au centre de la plate-forme, attendant impatiemment qu'il ne l'annonce officiellement. Quelques murmures s'échappèrent par-ci par-là, avant qu'il ne commence.
  Se jeter à l'eau.

__ Izyria, Izyrians. Il s'efforça à leur offrir son plus grand sourire. J'aurais souhaité vous l'annoncer de moi-même, mais les rumeurs qui courent sont vraies. En effet, je me marierai la semaine prochaine. 

  Le blond tenta de garder son calme à tout prix, d'avoir l'air totalement sûr de lui. Des voix commencèrent à s'élever dans tous les sens, qu'il fit taire d'un geste de la main.

__ Je comprends vos interrogations. Mais rassurez-vous, mon futur époux est d'une bienveillance et d'une gentillesse sans fin. Il tente par ailleurs de faire de moi quelqu'un de meilleur chaque jour.

  Il avait été forcé de dire ça. De cette manière, Midoriya apparaîtrait comme leur sauveur, et Bakugo, lui, comme ayant un grand cœur.

__ Certains le savent déjà, mais il n'était encore qu'un détenu, quelques temps de cela. Il refusait catégoriquement qu'Izyria se développe, allant contre la volonté d'Izyris. Il faut savoir pardonner, parfois, car nous y voilà ! Il semblerait que j'ai trouvé mon époux.

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant