Chapitre 14

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  Depuis le mariage, le calme semblait s'être abattu sur la capitale. Une ambiance chaleureuse et bonne enfant se pavanait de rue en rue, apaisant les cœurs de chacun. Grâce à cela, Izuku Midoriya avait enfin eu la chance de pouvoir sortir, -autorisé par l'empereur-, quand il le souhaitait. S'il devait être accompagné, -juste au cas où-, il gardait le contrôle de son emploi du temps.
  Enfin ; il pouvait sortir sans risquer de se faire exécuter.

  Le noiraud ne pourrait pas sortir de la capitale, escorté ou non. Cette mission-ci restait impossible ; alors, en attendant, il en profita autant que possible.

  Il n'avait jamais été fortuné, et n'avait jamais été disposé à l'être jusqu'ici. Au détour d'une conversation avec des civils, Izuku s'arrêtait parfois devant un petit magasin ou un stand, afin d'y dépenser un argent qui n'était pas le sien. Du moins, pas vraiment, mais tout se partage avec le mariage, pas vrai ? 

  Midoriya vagabondait d'allée en allée, tout souriant, -parfois on l'arrêtait respectueusement, et demandait de ses nouvelles-. Ce jour-là était celui du marché ; et il se sentit enfin entouré. Finie, la solitude accablante et étouffante de la villa impériale.
  Mais alors qu'il aidait un enfant à se relever, il aperçut quelque chose. 

  Un sourire se dessina sur son visage, tandis qu'il s'en approchait : devant lui se trouvait un bracelet en pierre d'onyx, aussi noir que ne l'était le cheval de l'empereur. Amusé par cette découverte, Izuku décida de l'acheter. 

  Le soir tomba assez rapidement, et le garde vint lui rappeler qu'il était grand temps de rentrer, ce à quoi il répondit qu'ils y reviendraient dans quelques minutes. Il voulait absolument aller sur la place publique. À cette heure-ci, des poètes racontaient en chantant des récits d'aventures et de voyages, de monstres vaincus par un seul homme. 
  Si le fond lui paraissait enfantin, la manière de le raconter le captiva malgré tout, bien qu'il ait manqué le début de l'histoire. 

  Derrière lui, l'homme commençait à s'impatienter ; tant pis pour ce conte, le noiraud n'en saurait jamais la fin. Cependant, il savait pertinemment que le soldat avait de très bonnes raisons d'être impatient de la sorte : si jamais ils venaient à revenir trop tard, ce serait lui qui serait puni. Et ce n'était vraiment pas dans les plans d'Izuku, d'attirer des ennuis aux autres. Enfin, presque pas.

  Une fois de retour dans la demeure, il se rendit rapidement compte que l'empereur, son mari, n'était pas encore rentré. Comme quoi, ils n'auraient pas eût besoin de se presser autant. 

  Il alla dans la salle à manger, où la table était d'ores et déjà préparée ; les mets fumants patientaient encore dans la cuisine, d'où s'échappait une odeur délicieuse. 
  Midoriya plaça le bracelet à côté de l'assiette en céramique du blond, et alla s'asseoir à sa place, juste en face. L'autre ne tarderait pas à arriver.

  Un serviteur vint lui apporter plusieurs plats, la tête basse, -cette façon d'éviter son regard, aussi respectueusement que possible commençait sérieusement à le déranger-, et il se servit. 
  Une demi-douzaine de minutes plus tard, l'empereur entra dans la salle, visiblement épuisé. Combien de temps avait-il passé en compagnie de ses conseillers, pour se retrouver dans cet état de fatigue ? 

__ Qu'est-ce donc que ceci ?

  Le noiraud releva la tête de son assiette, et observa le blond, tenant le bijou du bout des doigts, comme-ci cet objet inanimé était capable de lui sauter au visage. Quel effarouché.

__ C'est un cadeau, répondit-il simplement.

  L'autre fronça les sourcils, perplexe.

__ Un cadeau... avec mon argent, donc ? 

empire - bakudekuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant