empire - bakudeku

Chapitre 11

  Contrairement à l'empereur, du moins, de ce qu'il avait pu remarquer, Izuku Midoriya avait passé une bonne soirée. Si l'on en venait à enlever le contexte, bien évidemment, ainsi que toutes les discussions qui n'avaient tournées qu'autour du blond. Il était resté poli tout au long de la fête, évitant avec tact les questions qui auraient pu porter préjudice à leur couverture.
  Il avait rempli son rôle à merveille, tentant de rattraper du mieux qu'il le pouvait l'attitude de l'autre. Sérieusement, l'empereur avait-il pensé à un seul moment que personne ne remarquerait son air épuisé, presque dévasté ? 

  Peut-être avait-il été le seul à le remarquer à ce point là, mais toujours était-il que le blond aurait pu faire bien plus d'efforts quant à ce mariage qui, aux dernières nouvelles, était dans son intérêt. Le noiraud n'avait cessé de le couvrir d'excuses à base de fatigue dût au travail, causant, par la même occasion, son manque d'appétit. Certains civils paraissaient très touchés, parfois, après avoir entendu ce mensonge. Mensonge qui ne l'était peut-être pas forcément. Du moins, pas en partie. 

  Décidé à changer de pièce, Izuku se leva sans un mot, et se traîna jusqu'aux thermes privés. Ces odeurs, cette transpiration : il avait encore l'impression d'y être, tandis que son esprit, lui, ne demandait qu'à se reposer, et à passer à autre chose. 

  Mais alors qu'il pensait avoir un moment seul, le blond vint le rejoindre sans un mot. Ce dernier se déshabilla, et entra dans l'eau, un peu plus loin. Ainsi, un certain espace se tenait entre eux, ce qui ne dérangea pas moins Midoriya qui ne souhaitait qu'une seule chose, être tranquille. 
  Tout de même, l'autre pourrait s'excuser ; autant pour son manque d'effort que pour le déranger, actuellement, dans les bains. Mais non, celui-ci n'en fit rien. Le noiraud ne s'attendait pas à mieux de sa part, alors pourquoi continuait-il d'espérer plus ? Pour répondre à ses propres pensées, il leva les yeux au ciel, et se frotta à l'aide de la pierre, posée à ses côtés (*).

  Izuku se dépêcha de terminer, afin de remonter dans sa chambre le plus vite possible, et de pouvoir, pour la première fois de la journée, se reposer. À la différence du blond, personne n'avait eu peur de venir lui parler, alors, des discussions, il en avait eu tout le temps, ne lui laissant pas un seul moment de répit. Autrement dit, sa tête n'allait pas tarder à exploser.
  Il se leva enfin, sortit des thermes, et attrapa une tunique, laissée par les serviteurs avant leur arrivée.

__ Comptes-tu retourner au silence absolu ? 

  Le noiraud se retourna, les sourcils froncés. L'empereur paraissait si... démuni ? Y'aurait-il autre chose qu'un cœur de pierre, sous cette cage thoracique ? 

__ Je t'ai sauvé la peau, aujourd'hui. À de multiples reprises. Je ne te dois rien.

  Il s'en alla sur ces mots, les tempes battantes. La dernière fois qu'il avait eu aussi mal au crâne, cela remontait à sa première journée de travail, en tant que prisonnier. Il avait beau trouver le blond insupportable et hautain au possible, il n'empêchait que les conditions de vie dans la villa étaient infiniment meilleures que dans les cachots. 
  Malheureusement pour lui, ses derniers espoirs de s'échapper de la capitale par ses propres moyens étaient réduits à néant : désormais, tout le monde connaissait son visage. La seule solution qui lui restait était de réussir à convaincre l'empereur de le laisser partir. Et il y arriverait, peu importe le moyen.

__ Tout va bien, monsieur ? 

  Son cœur se serra en entendant cette appellation. Izuku s'arrêta soudainement, et se tourna vers Thomas, qui baissait la tête, les mains jointes dans son dos. 
  Il n'était pas "monsieur" l'empereur, mais "monsieur" mari de l'empereur. Faites que cette façon de l'interpeller ne reste que dans cette demeure.