Oups, j'ai oublié le chapitre hier x)
PDV William
Une touche de gris, juste là, une pointe de noir, dans ce coin-ci. L'harmonie n'est pas encore parfaite, et un point me chagrine, mais je ne trouve pas quoi. Il manque quelque chose. Une teinte, une lumière, un détail que je ne parviens pas à imaginer. Des jours, que je suis sur cette toile, sans réussir à m'en sortir. Rares sont les expériences similaires dans mon parcours. Mais parfois, à l'instar de l'écrivain et de sa page blanche, je ne sais quelle couleur, quel pinceau, quelle technique utiliser. Parfois, l'esprit ne parvient à suivre l'imagination, d'autres fois encore, cette dernière refuse de transmettre ce qu'elle a à dire.
Et aujourd'hui, je n'arrive pas à rétablir la transmission, et j'ai bien une idée de ce qui pêche.
Le vacarme ambiant me fait poser mes pinceaux en râlant contre les habitants de cette maison. Avoir un peu de calme semble être trop demandé quand on vit avec ces énergumènes. Pourtant, quand je me dirige vers l'espace extérieur, d'où provient ce boucan, je reconnais deux voix qui n'appartiennent à personne n'ayant posé ses valises ici. Je détaille Lewis et Arwen qui crient dans tous les sens, en particulier le premier, en lançant sa fléchette sur la cible. Natt passe à côté de moi, un plateau de verres plein dans les mains. Je ne sais pas qui a eu l'idée de lui donner cette tâche, mais cette personne a une trop grande confiance en ses capacités motrices. Il est un véritable danger ambulant quand il ne s'agit pas de sculpter. C'est bien le seul moment où il fait quelque chose de ses mains qui ne s'apparente pas à un dégât.
Il s'arrête à côté de moi et me propose joyeusement de participer, comme si il ignorait la réponse – ou non-réponse – que j'allais lui offrir.
— Je n'ai pas souvenir d'avoir invité Tic et Tac chez moi.
— Ils dorment à la maison, aussi.
Je hausse un sourcil dans sa direction, et il me laisse apparaître son côté machiavélique l'espace d'un instant, dans son regard.
— Tu veux leurs demander de partir ?
Et il sait très bien ce que j'en pense, quand mon regard se pose sur Kanako, sur son sourire, et sur la joie dans ses yeux. Rien que pour cela, j'accepte le côté envahissant des deux jeunes hommes dans ma maison. Quand bien même le bruit qui les accompagne m'énerve profondément.
— C'est bien ce que je pensais.
— Ne fais pas trop le malin. Et fais attention à ces verres.
Je rentre à l'intérieur quand il hurle pour me répondre.
— Je ne suis pas un empoté !
Et pourtant, la seconde suivante, des bruits de verres cassés s'élèvent dans l'air.
Je me dirige à l'étage, vers la chambre que Charlotte a réservé comme son atelier pour un moment. Le fait de ne pas la voir en bas avec les bouts en train m'interroge. Je la trouve penchée sur un panel de tissus, et elle ne relève pas la tête quand je rentre.
— Tu viens de trouver les intrus ?
— Je ne demande pas de vient l'idée.
— Et tu les laisses rester ?
Je ne réponds rien, et elle sourit.
— C'est bien ce que je pensais.
— Tu ressembles un peu trop à Natt parfois.
— Je ne sais pas comment le prendre.
Elle me lance un regard malicieux et joueur que je lui rends, avant de m'avancer vers elle. Je ne lui demande pas pourquoi elle s'enferme ici alors qu'il y a de la vie en bas, pour une fois. Nous avons rarement besoin de mots pour nous comprendre, ce qui m'arrange bien.
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Amour Muet - Aime-Moi Tome 2
RomanceKanako a mal. Toute sa vie, elle n'a trouvé qu'une seule façon d'exprimer ses émotions avec toute la force dont elles avaient besoin. Chanter. Plus naturel que de parler, pour elle. Ce n'était pas juste une passion. Mais un art de vivre. Une manièr...