Me revoilà, après de longues semaines. Entre le master, le stage, le mémoire, et tout le reste, je n'ai pas trouvé une minute pour écrire, la fatigue n'aidant pas. Le début de l'année est plus cool, alors on s'y remet !
Reprise des chapitres tous les dimanches.
Il y aura possiblement une petite pause lorsque je passerai mon concours (avril/mai) mais je vous tiendrai au courant !
Bonne lecture !
PDV Kanako
Pour une fois, je me sens fière. Fière de montrer à Obaachan ce que j'ai pu réaliser. Fût une époque où je lui partageais chacun de mes progrès, chacun de mes accomplissements avec une joie sans nom. Pourtant, depuis quelques mois, ces moments de bonheur n'existaient plus, comme de nombreux autres. Ils m'avaient été volés, eux-aussi, et je dois admettre que je ne pensais pas les retrouver. Au fond de moi, j'étais persuadée, à tort, que le moment où je lui présenterais fièrement l'une de mes réalisations n'arriverait plus. Car j'étais absolument certaine de ne plus pouvoir réaliser quoi que ce soit qui mérite d'être partagé, admiré.
Pourtant, alors que je me tiens là, les photographies du défilé dans les mains, mon sourire ne tarit pas, et mon cœur retrouve cette joie qu'il a autrefois connu. La lueur que je retrouve dans ses yeux me fait un bien fou, et je sais que son propre cœur se gonfle autant de fierté, que d'émotion de me voir retrouver cette confiance en moi.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Avoir confiance en mes capacités à mettre en œuvre des choses qui en valent la peine.
Je m'assois à côté d'elle sur notre vieux canapé, peut-être un peu trop collée à son corps. Au diable l'espace vitale, l'odeur caractéristique de la fleur de lotus qu'elle dégage me monte aux narines et me pousse à me blottir un peu plus contre elle. La tête contre son cou, comme lorsque j'étais enfant, je lui tends les clichés, sans honte aucune.
Je ne suis pas mannequin. Je ne sais pas défiler. Mais pourtant, là sur cette scène, et encore sur ces bouts de papier qui immortalisent ce moment, je me sens belle. Je me sens belle, et je veux qu'elle le sache, car je sais comme cette simple pensée lui fait du bien.
Ses petits doigts courbés, marqués par les années, tremblent un peu alors qu'ils les font défiler. Je ne vois pas son visage, mais je sens son émotion. Sur l'un des clichés, qui me montre de face, la tête haute, elle s'arrête, et caresse de son pouce la robe que je porte.
Le rouge.
Je me suis sentie si forte, en portant cette couleur. Si je l'ai mise à l'origine dans le but de le montrer à William, de lui faire voir ce que je pouvais ressentir, au final, me regarder dans le miroir vêtue de cette robe m'a fait réaliser une chose : je le faisais pour moi.
Je n'ai pas oublié la vision de ma mère dans cette couleur. Mes peurs étaient infondées, et au contraire, mon action me fait me sentir plus proche d'elle encore.
— Tu lui ressembles, Kana-chan.
Les émotions dans sa voix la font trembloter, et pour toutes réponses, je glisse un bras autour de taille, et me blottit un peu plus contre elle.
— Plus les années passent, plus je la vois en toi. Et avec cette robe... tu es son portrait craché.
Le fait de savoir que je ressemble à ma mère me fait du bien. D'autant plus lorsqu'elle met en mots une vérité que je n'aurai su formuler.
— C'est parce qu'elle vit en toi.
Sur le point de déborder d'émotions, je décide d'ajouter un peu d'humour à la situation, parce que je sens que nous en avons toutes les deux besoin.
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Amour Muet - Aime-Moi Tome 2
RomantizmKanako a mal. Toute sa vie, elle n'a trouvé qu'une seule façon d'exprimer ses émotions avec toute la force dont elles avaient besoin. Chanter. Plus naturel que de parler, pour elle. Ce n'était pas juste une passion. Mais un art de vivre. Une manièr...