21 . Home sweet home !

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°Kanan

30/10/2023
Pemberton, 16h

Nous arrivons enfin à Pemberton. Nous passons dans le centre de la ville assez rapidement. Je soupçonne Kamari - qui est au volant - de ne pas vouloir s'attarder ici. Elle ne m'a pas encore raconté son enfance, donc je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Sohan m'en avait parlé. Il m'avait expliqué qu'ils avaient été harcelés lorsqu'ils étaient adolescents et que cela avait laissé des traces. D'une certaine manière je peux les comprendre. Toute ma vie j'ai été persécuté et je n'ai jamais eu mon mot à dire. J'imagine que ça a dû être un peu pareil pour eux. Sauf qu'ils avaient la chance d'être ensemble. Au moins, ils avaient une épaule sur laquelle se reposer. Moi je n'ai jamais pu me confier à qui que ce soit. Jusqu'à ce que je rencontre Sohan. Il y a bien eu mon scorpion, mais se confier à un animal n'est pas spécialement la meilleure des idées !

Je surprends quelques regards complices entre Sohan et Kamari. Les deux se comprennent en un battement de cil. J'aimerais bien savoir ce qui se trame dans leurs tête. Mais je peux deviner à l'expression de Sohan qu'ils ne sont pas très sereins de passer par ici. 

Au bout d'un moment, nous quittons le centre ville pour une forêt. C'est joli. Tous les sapins sont enneigés. Nous sortons de cette étendue d'arbre puis nous arrivons devant plusieurs grandes maisons, qui ressemble plus à de grands chalets.

Ça c'est le quartier des riches !

- C'était ma maison ça ! s'exclame So'.

Kamari stop la voiture devant une sacrée baraque en bois et en pierre. Sohan m'avait montré des photos de son ancienne demeure. Il était tout content ! En ce moment, je le vois admirer la maison. Soudain, une femme sort avec deux enfants. Le visage de Sohan s'assombrit, puis il fait signe à Kamari de continuer sa route. Nous finissons par arriver au bout du lotissement. Kam s'engage dans une allée goudronnée qui ne possède aucune trace de neige. La seule neige visible se trouve sur les côtés. Nous passons un portail en bois, soutenue par deux colonne en pierre et avec une boite aux lettres incrustée dedans. Nous arrivons devant un grand chalet en bois. 

Putain !

Il se font pas chier les parents de Kamari !

Kam se gare devant le chalet et coupe le moteur. Elle observe la maison avec un air inquiet. Je la sens anxieuse et stressée. 

- Bon... bah voilà... Bienvenue chez moi... dit-elle d'une petite voix.

Sohan pose sa main sur son épaule et la regarde avec des yeux tendres.

- Je vais aller le voir, restez-
- Je viens avec toi, dis-je en la coupant.

Elle se retourne face à moi et me regarde, incrédule.

- Je connais mon père, Kanan... et je sais pertinemment qu'il va sortir avec son fusil chargé près à me tirer une balle au milieu des deux yeux. Alors il est préférable que j'aille le voir seule, dit-elle en se remettant face au volant. Tu peux me passer mon pull Kanan s'il-te-plait ?

J'attrape le vêtement sans regarder duquel il s'agit. J'ai les yeux rivés sur la porte d'entrée de sa maison.

- J'ai dis mon pull Kanan, pas le tiens, dit-elle sèchement. 
- Ah merde... pardon... dis-je en lui donnant le bon pull.

Elle lève les yeux au ciel et sort de la voiture en mettant son vêtement. Elle s'avance vers l'entrée. Enfin, un homme sort de la maison... armé d'un fusil... Et suivie d'un gros chien qui cours en direction de Kamari. 

- On devrait y aller-
- Du calme Kanan, lance mon meilleur ami sagement. Elle va y arriver, ne t'inquiète pas.

Je regarde la scène en étant inquiet pour Kam. Le chien lui fait des câlins et des bisous, et elle le caresse vivement. L'homme a baissé sa garde et a mit sa main devant sa bouche. Il pleur. Il doit s'agir du père de Kamari, ils ont la même forme du visage et des cheveux tout aussi noirs. Physiquement il est légèrement plus grand que Kam, et on dirait qu'il a à peine 35 ans. Il est assez massif, mais c'est difficile à dire parce qu'il a mit une grosse veste de bucheron.

- Il a l'air jeune, je dit simplement.
- Ouais le père de Kam a toujours eu un visage très peu marqué par l'âge. Il doit avoir 55 ans je crois... ou un peu plus, je sais plus, me répond Sohan en regardant l'homme prendre Kamari dans ses bras.

Un large sourire s'étire sur les lèvres de mon meilleur ami. Je regarde le père et la fille s'étreindre. Ils pleures tous les deux. Je les envie... moi aussi j'aurais aimé connaitre cette sensation... la sensation d'être aimé par ses parents.

Au bout de quelques minutes, Kam nous fait signe à Sohan et moi de sortir pour la rejoindre. Nous enfilons nos vestes et nous allons à la rencontre du père de Kam.

- Papa, tu te souviens sans doute de Sohan, dit-elle en désignant son meilleur ami du doigt.
- Évidemment que je m'en souviens ! Comment oublier celui avec qui tu passais le plus clair de ton temps ma puce, rétorque le père en s'avançant vers Sohan.

Il va prendre Sohan dans ses bras.

- C'est bon de te revoir fiston ! Dans mes souvenirs tu étais plus petit, non ?
- Héhé c'est possible, réplique Sohan avec un grand sourire.

Ils se lâchent et enfin le père pose ses yeux sur moi.

- Et papa voici Kanan, c'est-
- Ton petit copain ?
- Hein ?! Non papa, Kanan n'est pas mon petit copain, dit-elle gênée.

Je vois Sohan pouffer de rire. Je m'avance vers le père de Kam et nous nous serrons la main amicalement. Il m'attire contre lui pour me prendre dans ses bras. Je suis paralysé face à cette action, mais je finis par m'abandonner à cette étreinte. 

- Merci de m'avoir ramené ma fille, dit-il dans un murmure.

Je ne répond rien, je me contente de sourire. Il rompt ce moment réconfortant et me tend un sourire comme je n'en avais jamais vu. Un sourire paternel, tendre, affectueux...

Merde j'ai envie de chialer maintenant !

- Enchanté Kanan, je suis le père de la belle jeune femme qui se trouve juste ici ! dit-il en se tournant vers elle. 
- C'est un plaisir monsieur, je répond en regardant la mine dépité de Kamari.

Cela me fait sourire.

- Pas de monsieur entre nous garçon ! Appelle moi David ! Allé les jeunes, allons boire un coup à votre santé !

David se dirige à l'intérieur du chalet, Kam sur ses talons avec le chien. Sohan me prend par les épaules et me lance un grand sourire.

- Tu ne m'avais pas parlé d'un ranch ? je finis par lui demander.
- Si si, tu verras.

Enfin, nous pénétrons à l'intérieur de la demeure...

Effet MiroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant